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Macky SALL en conférence de presse à PARIS : « Le Sénégal ne prévoit pas d’envoyer des troupes au Mali »
Publié le mardi 10 juillet 2012   |  le soleil


Réunion
© aBamako.com par Aristide
Réunion de chefs d`Etat ouest-africains sur Mali et Guinée-Bissau
Abidjan,26 Avril 2012 ,Des chefs d`Etat de l`Afrique de l`Ouest ont entamé à Abidjan un sommet extraordinaire consacré aux crises au Mali et en Guinée-Bissau


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Au terme d`une visite officielle de quatre jours, sur invitation du président français, François Hollande, le chef de l’Etat, Macky Sall, a donné une conférence de presse, hier, au Centre d`accueil de la presse étrangère (Cape), à Paris. Il a répondu aux questions de la presse nationale et internationale, notamment sur les audits, le conflit en Casamance et la situation au Mali.

Des mesures pour que le Mali recouvre son intégrité territoriale « L’armée sénégalaise est déjà présente dans un grand nombre de pays africains, notamment en Côte d`Ivoire, en République démocratique du Congo, au Soudan et dans la force en Guinée-Bissau. (...). Nous sommes déjà sur tous les fronts et avons du mal à couvrir nos besoins. Nous ne pouvons pas être au Mali. Nous y serons certainement dans la planification, la réflexion et, au besoin, dans un certain nombre de secteurs de soutien. La Cedeao, en liaison avec l`Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations unies, travaille pour l`organisation d`une force africaine devant intervenir au Mali afin de rétablir l`unité du territoire. Toutes les mesures pour que le Mali recouvre son intégrité territoriale sont en train d`être planifiées, mais je ne peux pas en dire plus pour des raisons de sécurité ».

Amélioration du climat des affaires au Sénégal « Nous avons échangé avec le Medef et j’ai invité les patrons français à profiter de leur avantage comparé au Sénégal, c`est-à-dire de leur connaissance du pays que les autres n’ont pas. Le patronat français est présent au Sénégal bien avant les indépendances. Nous avons en commun la langue et les Français connaissent la culture et la société sénégalaises. Tout cela est un avantage comparatif extrêmement important dont il faudrait tenir compte. Toutefois, j’ai attiré leur attention sur le fait que nous sommes dans un monde de compétition et il faut que le patronat français soit compétitif car c’est ainsi que le monde marche, partout, même ici en France. L’époque est révolue ou l’on considère qu’un pays est un pré carré. Le Sénégal est ouvert et nous allons travailler à améliorer ce climat des affaires dans le cadre des dispositions de la loi, pour une saine concurrence dans l’équité et l’égalité des chances pour tous, y compris les entreprises sénégalaises ».

L’audit d’une gestion et non d’un régime « Les audits qui défraient la chronique ont été réalisés par le gouvernement de Wade par la Cour des comptes et l’Inspection générale d’Etat. Des manquements ont été notés et, normalement, ces dossiers auraient dû être transmis à la justice. Cela n’a pas été fait et, à mon arrivée au pouvoir, nous les avons transmis à la justice. J’ai dit très clairement que je veux engager le pays dans une démarche de transparence et c’est ce que nous sommes en train de faire. C’est un processus tout à fait normal qui n’a rien de politique, ni de partisan. Toutefois, je vais engager l’état des lieux sur la situation que nous avons trouvée, sur l’état de l’économie au moment où je prenais fonction le 2 avril 2012. J’ai signé le décret qui doit organiser le cadre dans lequel ces inspections se feront, sur la gestion et non sur le régime. C’est donc l’audit d’une gestion et non d’un régime. Il faut que cela reste très clair. La gouvernance vertueuse que je prône va de pair avec l’exigence de l’obligation de rendre compte et c’est valable pour tout le monde, surtout pour le pouvoir entrant. Les grands chantiers entamés par l’ancien régime vont se poursuivre, mais sur des bases maîtrisées, puisqu’il y a quand même la continuité de l’Etat».

Le procès Habré sera organisé « J’espère bien que dans 5 ans on aura fini de parler de l’affaire Habré. Les instructions ont été données pour que les dispositions soient prises en vue de l’organisation d’un procès juste et équitable. J’espère aussi que la communauté internationale va accompagner le Sénégal dans l’organisation matérielle et logistique de ce procès. Nous nous sommes engagés à le faire et nous le ferons ! ».

Nous ne sommes pas une coalition hétéroclite « Nous ne sommes pas une coalition hétéroclite. Nous sommes d’abord une coalition (Benno Bokk Yaakaar, ndr) engagée pour créer les conditions d’un changement en 2012. Lorsque la démocratie a été menacée, alors qu’elle n’aurait jamais dû l’être, le peuple s’est mobilisé et s’est battu pour que le Sénégal reste une démocratie, que notre République ne soit pas saccagée. Vous avez suivi avec nous la bataille à partir du 23 juin 2011 pour dire non à un projet de loi institutionnelle qui voulait imposer un ticket présidentiel pour permettre à un président d’être élu avec 25 % des suffrages exprimés. C’est cela qui nous a unis pour la défense de la démocratie et de la liberté dans notre pays. Qu’on soit socialiste, libéral ou nationaliste, cela importe peu. La préservation du modèle de l’unité nationale et de notre démocratie est plus forte que tout et les élections du 25 mars dernier l’ont prouvé. C’est fort de cette dynamique populaire que cette coalition s’est forgée à travers le mouvement des forces vives, le M23. Bien sûr nous étions des concurrents, mais il y a quelque chose de plus fondamental qui est au dessus de nous : c’est le Sénégal. Nous n’avons pas de pétrole, pas de diamant, mais notre démocratie et la lucidité du peuple sénégalais est une richesse importante. Pour consolider cela, j’ai volontairement renoncé à deux années de mandat pour inscrire le pays dans cette dynamique du quinquennat renouvelable une seule fois. Je ferai inscrire dans la Constitution que cette disposition ne pourra plus faire l’objet de modification ultérieure ».

Casamance : dialoguer oui, marchander non ! « J’ai la ferme détermination de travailler pour la paix en Casamance et cela suppose que nous puissions sortir des préalables, dans des discussions. Un fait important à souligner est aussi que le front nord dirigé par Salif Sadio qui, jusque là était le plus radical, a indiqué sa disposition à dialoguer avec l’Etat du Sénégal, mais en territoire étranger, notamment à Rome. Ce n’est pas un problème pour nous. Tous les obstacles seront levés pour le dialogue afin de discuter avec le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), notamment en levant un certain nombre de mandats d’arrêt pour rendre possible ce dialogue. C’est envisageable pour aboutir à la paix, mais ce n’est pas un marchandage et nous n’allons pas marchander avec qui que ce soit pour la levée de tel ou tel mandant d’arrêt. Nous sommes assez ouverts sur cette question et si Nkrumah Sané est désigné pour négocier, il ne devrait pas y avoir de difficultés pour le faire ».

Lutte contre la pauvreté « L’une des mesures phares du programme « Yonou Yokouté » (la voie du développement, ndr) est de mettre un terme aux injustices sociales et de construire les bases du développement autour des infrastructures sociales. J’ai prévu un paquet de mesures sociales dont l’institution d’une bourse de sécurité familiale qui doit appuyer les familles très pauvres qui sont au nombre de 250 mille au Sénégal. Nous allons aider ces familles, les femmes en particulier, qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école, avec une enveloppe de l’ordre de 25 milliards de FCfa par an. La politique de couverture maladie universelle est aussi en train d’être mise en œuvre, avec notamment la caisse d’assurance maladie universelle qui sera instituée à partir de 2013. Ce sont là des mesures en plus de toutes les politiques sociales qui ont pour vocation de mettre à la disposition des populations pauvres et rurales, en particulier, les services sociaux de base à savoir, la santé, l’éducation, l’électrification rurale, l’accès à l’eau potable, etc. ».

La diaspora érigée en administration à part « La diaspora 15ème région est un concept avec une administration spécifique qui prendra en charge les préoccupations de la diaspora en termes de conditions de vie dans le pays d’accueil, d’accès au foncier, au logement… Nous y travaillons déjà avec le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Nous travaillons également de façon à faciliter leur réinsertion, une fois de retour au pays, surtout dans le domaine de l’agriculture et dans les prises de participations dans certaines sociétés. La diaspora constitue une source de devises plus importante que l’aide au développement, et de loin ».

Les chefs religieux reconnaissent la République « La percée des religieux en politique, chez nous, doit être relativisée. Le Sénégal a un islam modéré, heureusement d’ailleurs… Nous avons des confréries basées principalement sur des figures nationales négro-africaines. Quand vous voyez des barbus chez nous, franchement ce ne sont pas des islamistes, mais plutôt un look et chacun est libre d’adopter le look qu’il veut. Le Sénégal est un pays laïc et ses chefs religieux sont dans la République et la reconnaissent. Il faut tolérer que les gens s’inspirent d’une religion. C’est le défaut de tolérance parfois qui mène à certaines dérives. Je rappelle d’ailleurs que dans une des listes pour les élections législatives des soi-disant islamistes, une femme chrétienne est inscrite en deuxième position. Une preuve de la particularité du Sénégal ».

De notre correspondant Ousmane Noël MBAYE

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