« L’homme poisson », « Daredevil », « L’homme le plus fou du monde » : ce sont les nombreux surnoms dont on affuble Martin Strel, le plus grand nageur longue distance de la planète. Ce Slovène de 58 ans a établi de nombreux records du monde dans sa discipline et continue encore aujourd’hui d’impressionner par le courage et la détermination dont il fait preuve.
Il a d’abord commencé en réalisant la traversée de la mer Adriatique en 1994 puis de la Méditerranée en 1997. Il devient alors le premier nageur à relier l’Europe et l’Afrique. Il se spécialise ensuite dans la descente de fleuves et nage les 3000 km du Danube en 58 jours, établissant là encore un nouveau record du monde. Il devient en 2004 le premier homme à nager intégralement les 4003 km du fleuve Yangzi Jiang, en Chine, en 53 jours. En 2007, il réalise son exploit le plus remarquable à ce jour : la descente de l’Amazone, le fleuve le plus long et le plus dangereux au monde. Il s’est préparé pendant 3 ans pour cette épreuve aussi périlleuse que difficile et il parcourt finalement les 5268 kilomètres en 66 jours. Une performance incroyable qu’il doit avant tout à sa force de caractère. « Je voulais montrer à tout le monde que si vous vous fixez un objectif un peu inhabituel ou élevé, vous devez essayer de l’atteindre.
Si vous donnez tout et que vous n’abandonnez pas tout de suite, vous arriverez à vos fins. Ça peut être n’importe quoi. J’ai choisi l’Amazone » explique t-il. Mais depuis quelque temps, Martin Strel ne se contente plus de simples performances sportives et mêle désormais ses exploits à la cause écologiste.
Lors de sa descente du Mississippi en 2002, dont il parcourt les 3707 km en 68 jours, il profite ainsi de la présence des médias pour évoquer les problèmes de la pollution de l’eau. En 2007, lorsqu’il décide de descendre l’Amazone, il déclare vouloir le faire afin de sensibiliser l’opinion au problème de la déforestation. Il dédiera plus tard sa victoire à la protection des forêts ainsi qu’aux recherches sur la maladie d’Alzheimer.
Londres : LIBEREES APRES 30 ANS D’ESCLAVAGE
Du « jamais vu », selon Scotland Yard. A Londres, trois femmes terrifiées et profondément traumatisées ont été libérées après avoir été retenues comme esclaves pendant plus de 30 ans dans une banale maison de Lambeth, au sud de la ville. Leurs geôliers, un couple de sexagénaires n’ayant pas la nationalité britannique, ont été arrêtés ce jeudi 21 novembre avant d’être libérés sous caution.
« On a eu des cas d’esclavage où des gens ont été retenus contre leur gré pendant dix ans, mais jamais rien d’une telle ampleur », a souligné le détective Kevin Hyland quelques heures après la libération des trois femmes, une Malaisienne de 69 ans, une Irlandaise de 57 ans et une Britannique âgée de 30 ans. « On est sûrs que tous les trois se sont trouvées dans cette situation pendant trente ans au moins. On pense que la plus jeune n’a jamais été en contact avec le monde extérieur », a-t-il souligné, ne sachant toutefois pas si cette dernière était née en captivité. L’arrestation des deux tortionnaires est intervenue à environ 7h30 du matin jeudi 21 novembre, mais les trois femmes ont été libérées « dès le 25 octobre », principalement grâce à l’association Freedom Charity, qui avait été directement jointe par l’une des victimes. L’ONG est ensuite restée en contact avec la femme en question pendant une semaine afin de gagner sa confiance, avant de prévenir les autorités. Pour l’heure, la police ne connaît pas grande chose des conditions de vie des trois recluses. « Il semblerait qu’elles vivaient sous une forme de liberté contrôlée, mais nous sommes encore en train d’évaluer le degré de cette liberté. Leur existence a été fortement entravée et elles ont passé l’essentiel de leur temps dans la maison », a toutefois affirmé Kevin Hyland.
Selon les premiers éléments de l’enquête, il semblerait que deux des victimes aient rencontré le couple d’origine indienne et tanzanienne, déjà interpellé dans les années 70 pour un motif tenu secret par la police, au sein d’une mystérieuse « communauté », comme l’indique le Guardian. « Nous pensons que deux des victimes ont rencontré l’homme du couple à Londres et qu’elles partageaient ses idéaux politiques. Ils ont vécu ensemble à une adresse qu’on pourrait effectivement qualifier de communauté » a quant à lui expliquée le commandant Steve Rodhouse, en charge de l’enquête.
« D’une manière ou d’une autre, cette communauté a cessé d’exister et nous cherchons à établir les raisons pour lesquelles les femmes ont fini par vivre avec les suspects pendant 30 ans. » Dans un communiqué, Scotland Yard a précisé que le couple avait été libéré sous caution jusqu’en janvier prochain dans l’attente d’informations complémentaires. Une remise en liberté qui dérange outre-Manche et pose la question d’une éventuelle immunité diplomatique dont pourraient bénéficier les deux tortionnaires.