NIAMEY- Un homme suspecté de préparer deux attentats d’envergure contre "deux sites stratégiques" de Niamey a été arrêté, a annoncé jeudi à l’AFP le ministre nigérien de la Justice, Marou Amadou.
"Si ces attentats avaient eu lieu, cela aurait été dramatique", a souligné le ministre, ajoutant que la sécurité avait été renforcée "autour des sites visés", sans donner davantage de précisions.
Les circonstances de l’arrestation de "Beidari Moulid", sa nationalité, son âge, son appartenance à un groupe terroriste ou encore ses objectifs n’ont pas été précisés par le chancelier nigérien "pour les besoins de l’enquête". Le suspect était en relation avec Cheïbane Ould Hama, un Malien condamné pour les assassinats de quatre Saoudiens et d’un Américain qui s’était évadé d’une prison de Niamey en juin, a raconté Marou Amadou.
L’enquête sur M. Moulid a "permis d’identifier la position de Cheïbane". "C’est ainsi que les forces spéciales françaises ont pu l’arrêter" "mardi" dans le nord du Mali, "entre Gao et Kidal", a-t-il avancé. Beidari Moulid, qui préparait des attentats contre "deux sites stratégiques" de Niamey, avait terminé "tout le travail de repérage", et avait fait les plans des objectifs, qu’il a tenté d’envoyer au Mali dans "une carte mémoire" "cachée dans un pantalon", a raconté le ministre.
Les services de renseignement nigériens ont pu intercepter la carte mémoire dans un bus se dirigeant vers le Mali, a déclaré M. Amadou, par ailleurs porte-parole du gouvernement.
Cheïbane Ould Hama, dénommé Chebani, a été condamné par la justice nigérienne à 20 ans de prison en mars 2012.
Il s’est évadé le 1er juin de la prison civile de Niamey, alors agitée par des troubles ayant permis l’évasion d’une vingtaine de détenus, dont plusieurs "terroristes", selon le gouvernement nigérien. Trois gardiens avaient été tués. Le groupe du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, les "Signataires par le sang", avait affirmé être à l’origine de ces troubles.
Le Niger a été le théâtre de deux attentats terroristes perpétrés le 23 mai contre un camp de l’armée à Agadez et un site d’uranium d’Areva à Arlit (nord), qui avaient fait une vingtaine de morts, selon le ministère de la Défense.