Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article



 Titrologie



L’Essor N° 17567 du 28/11/2013

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Économie

Politique agricole : la relance s’impose en urgence
Publié le vendredi 29 novembre 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par I.DIA
Atelier de mise en place des interprofessions céréalières au Mali
Le Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) a abrité ce mardi 27 Aoùt 2013, un atelier d`orientation du processus de mise en place des interprofessions céréalières au Mali. Organisé par l`USAID, cet atelier a enregistré la présence de S.E Mary Beth Leonard, ambassadrice des USA au Mali, Baba Berthé, ministre de l`Agriculture du Mali et Tiénan Coulibaly,ministre du Commerce et de l`Industrie du Mali


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La crise politico-sécuritaire a particulièrement affecté les régions du Nord du pays, rendant indispensable une réhabilitation des infrastructures de production et des circuits de commercialisation

Le sujet était de choix et il a mobilisé un aréopage averti. La Cellule d’analyse et de prospective (CAP) de la Primature a organisé mercredi dernier au Conseil national du patronat du Mali (CNPM) un exposé sur le thème « Quelle politique agricole pour le Mali à la sortie de la crise ? ». La rencontre a regroupé plusieurs personnalités dont le directeur de la CAP, Oumar Bouaré, des ambassadeurs, des partenaires techniques et financiers, des acteurs de la politique agricole. Le chercheur Dr Bino Temé, directeur de la Cellule de planification et de statistiques (CPS) du ministère du Développement rural, qui a développé le sujet, a défini la politique agricole comme tout à la fois l’expression d’une vision et un « ensemble de mesures réglementaires, dispositifs structurels, moyens financiers et humains interdépendants, mis en œuvre par la puissance publique pour contribuer à la progression du secteur agricole ».

Faisant l’état des lieux de l’agriculture malienne, le conférencier a relevé les contraintes auxquelles est confronté le secteur. Il a cité, entre autres, le difficile accès au foncier, aux moyens de production, aux semences, au crédit agricole et aux intrants de qualité, la faible adoption des technologies et la faible organisation des transports. En outre, la transformation encore embryonnaire des produits agricoles et leur écoulement insuffisant sur le marché, l’absence de crédit adapté à la commercialisation, la faible productivité des systèmes de production, la dégradation des ressources naturelles, la faible performance des chaînes de valeur annihilent bien des efforts déployés pour améliorer la production agricole.

Notre pays a adopté en août dernier la politique de développement agricole (PDA) qui vise à faire du Mali, un pays émergent où le secteur agricole est un moteur de l’économie nationale et un garant de la souveraineté alimentaire dans une logique de développement durable. Toutefois, la crise passée a eu des impacts négatifs que le plan macroéconomique qui se traduit par une baisse de 1,5% du PIB en 2012 contre une prévision de progression de 5,6%. Les dépenses d’investissements ont également connu une baisse drastique de l’ordre de 60% par rapport à 2011 et les investissements privés ont chuté de 13%. Cependant le Mali a connu une croissance de 8,1% contre 5,4% prévus, selon le conférencier. Dr Temé a toutefois souligné que cette croissance masque les réalités peu reluisantes qui caractérisent les régions du nord du Mali et qui intègrent notamment la désorganisation et le déplacement de l’encadrement technique, la destruction des infrastructures et des équipements (bureaux, laboratoires, magasins, appareils de traitement, matériels d’aménagements et de terrassement), le vol de matériels roulants et le déplacement massif des populations et des agents techniques.

La destruction de 60000 litres de pesticides, celle de semences de base R1 et R2 de la recherche agronomique, la désorganisation des circuits de transhumance et de commercialisation ont également affecté la croissance économique dans cette partie de notre pays. Le conférencier a donc insisté sur la prise en compte des effets de la crise sur les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal et sur la nécessité de relancer les activités de banque et de microfinance. Bino Témé a identifié une batterie d’actions à mener en urgence et à moyen terme afin de remettre l’ouvrage sur le métier dans les régions Nord du pays. De façon générale, les investissements publics et privés doivent être rapidement mobilisés autant pour ces zones que pour celles du sud afin de relancer la machine agricole qui est grippée.

Les participants ont fait des contributions afin d’améliorer la mise en œuvre de la politique agricole. Certains participants ont souhaité une meilleure application de la loi foncière agricole, une amélioration de l’accès au crédit agricole, notamment à travers sa bonification par les autorités, l’adaptation aux changements climatiques par l’adoption des semences améliorées et performantes, la formation et une meilleure organisation des producteurs.

L’Afrique du sud envisage d’apporter son expertise à notre pays dans le cadre de l’amélioration de la production animale à travers la construction et l’équipement d’abattoirs modernes pour valoriser les sous-produits d’abattage. D’autres participants ont préconisé une accélération de la mise en œuvre de la Loi d’orientation agricole (LOA) qui est considérée comme une référence du développement agricole.

Dr Bino Temé a été chaleureusement remercié par le chef de la CAP pour la qualité de sa contribution à la réflexion. Oumar Bouaré a remis au conférencier en signe d’estime une statuette en bois représentant le « Komo », figure emblématique de la société secrète de savoirs traditionnels.

M. COULIBALY

 Commentaires