Djénébou Traoré exerçait intentionnellement et directement des actes d’attouchement et de pénétration sexuelle sur la fille qu’elle devrait protéger. Des actes qui sont effectivement contraires aux mœurs selon lesquels, les rapports sexuels doivent être conçus seulement entre un homme et une femme et par voie exclusivement sexuelle.
ors de sa comparution à la barre hier, jeudi 28 novembre, l’accusée Djénébou Traoré a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. Elle a déclaré avoir introduit par deux fois son doigt dans l’appareil génital de Korotimi Diarra et que par la suite elle a fabriqué un sexe masculin à l’aide d’un morceau de fer avec lequel elle l’a pénétré sexuellement au moins deux fois.
Cependant, elle a relativisé les faits en laissant croire que son esprit était possédé et commandé par un être surnaturel, un djinn du nom de Tiéfing Diarra. Selon elle, le djinn la contraignait à pratiquer ces actes à caractère sexuel sur la fillette du fait qu’elle-même aurait auparavant refusé de se livrer sexuellement au prétendu Tiéfing Diarra.
Cette version, à supposer même qu’elle soit vraie sur le plan purement imaginaire, ne saurait juridiquement prospérer puisqu’elle ne peut-être prouvée. Elle a, par ailleurs, présenté ses excuses aux parents de la fille pour l’acte criminel qu’elle a fait subir à la mineure. Sans trop s’attarder sur l’affaire et vu déjà que l’accusée a reconnu les faits tels que ci-dessus spécifiés, le ministère public, représenté par Mahamadou Bagayogo a sollicité la Cour pour lui infliger une peine à la mesure de son forfait.
Son Conseil, Me Mariam B Traoré a plaidé coupable avant de demander la clémence de la Cour.
Au regard de tout ce qui précède, la Cour a reconnu qu’il existe des charges suffisantes contre Djénébou Traoré après délibération. Elle l’a retenue dans les liens de la prévention tout en lui accordant le bénéfice des circonstances atténuantes. Elle a été condamnée à 4 ans de prison ferme.
Rappel des faits
Courant 2012, la nommée Djénébou Traoré avait été recrutée par la famille du Hamidou Diarra sise au quartier Garantiguibougou en qualité d’aide-ménagère.
Elle partageait la même chambre à coucher que Korotimi Diarra, la fille à Hamidou Diarra. Du coup, elle s’est très vite familiarisée avec celle-ci. Profitant donc de cette familiarité, Djénébou Traoré commençait à exercer sur la gamine âgée seulement de 13 ans, des actes érotiques notamment par l’introduction de ses doigts dans sa partie génitale et cela à plusieurs reprises. Cela ne lui suffisant plus, elle a par la suite, fabriqué un sexe masculin à l’aide d’un morceau de fer avec lequel elle la pénétrait sexuellement de façon régulière. Entre temps, Hamidou Diarra fut animé d’un pressentiment selon lequel la proximité entre la servante et sa fille était devenue très négative pour celle-ci. D’ailleurs, cette situation se faisait sentir sur ses notes qui ont considérablement baissé. Face à ce constat, la servante fut licenciée avant de rejoindre l’une de ses sœurs à Yirimadio.
Cependant, dès le lendemain de son arrivée dans ce quartier, elle revient à Garantiguibouqou chercher Korotimi Diarra à son école pour la ramener à Baco-Djicoroni. C’est au cours de cette expédition que Djénébou Traoré, accompagnée de sa petite sœur et de Korotimi Diarra, fut interceptée par le sieur Gangaly Tounkara qui les a ramenés au domicile de Hamidou DIARRA. Ce dernier semblait complètement dépassé par le scénario, car sa fille avait quitté la maison depuis quelques jours pour une destination inconnue.
C’est ainsi qu’il a conduit son ex-servante au Commissariat de police du 11e arrondissement puis à la Brigade des mœurs pour enquête. Des perquisitions menées ont permis de retrouver dans le sac de Djénébou Traoré l’objet qu’elle utilisait pour pénétrer la petite fille. C’est ainsi qu’à la suite de l’enquête préliminaire diligentée par ladite Brigade, Djénébou Traoré fut poursuivie et inculpée pour attentat à la pudeur.