Les responsables de l’ONG « Amnesty international » ont organisé samedi une conférence de presse à la Maison de la presse pour présenter leur rapport sur les exactions et les violations graves sexuelles et des droits de l’homme commises dans notre pays depuis janvier 2012. La rencontre était animée par, Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty international. Il avait à ses cotés, le directeur exécutif local d’Amnesty international « Mali », Saloum Traoré, Mmes Sagara Bintou Maiga et Cissé Fatoumata Ouologuem qui ont respectivement perdu leurs enfants et mari dans les évènements.
C’est un document d’une cinquantaine de pages qui situant le contexte de la crise malienne et qui se prononce sur le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012, la prise de contrôle du Nord de notre pays par les groupes armés, l’intervention française, le dialogue politique et le processus électoral. Il relève aussi le sort des disparus lors des différents évènements déclenchés au Nord, au Sud et au centre, les disparitions forcées de militaires perçus comme opposants à la junte militaire, de civils suite à la contre-offensive française du 11 janvier dernier, les exécutions extrajudiciaires à Diabaly, après la contre-offensive, les conditions de détention et de décès en détention.
Le document établit aussi l’état des exécutions extra-judicaires dont auraient été victimes au moins 40 civils accusés d’être proches des groupes armés. Le rapport d’Amnesty international a été réalisé à travers des témoignages avec les parents des victimes et des autorités judiciaires de notre pays.
Le rapport fait également une série de recommandations. Amnesty international demande que des enquêtes approfondies et indépendantes soient menées par la justice malienne et exige la libération des enfants emprisonnés. Cette mission de la délégation d’Amnesty international a précisé, son secrétaire général a été déclenchée pour faire la situation générale des violations des droits de l’Homme commises dans notre pays.
Salil Shetty a remercié le gouvernement pour avoir facilité l’entrée, l’accès à la délégation d’Amnesty international pour visiter les prisons où sont détenus des enfants, des militaires et de pouvoir discuter avec les parents des victimes. Le secrétaire général de l’Organisation de défense des droits de l’Homme s’est réjoui d’avoir rencontré le ministre de la Réconciliation et du Développement des Régions du Nord, Cheick Oumar Diarrah ainsi que le secrétaire du ministère de la Justice, Garde des Sceaux pour leur présenter le rapport de son organisation sur les violations des droits de l’homme.
Les deux personnalités se sont engagées à mettre en œuvre le document s’est-il félicité. Depuis le début de la crise socio-politique malienne a rappelé le secrétaire général, Salil Shetty Amnesty international a ressemblé des informations sur 14 homicides illégaux perpétrés par les groupes armés au Nord de notre pays et sur d’autres atteintes terrifiantes aux droits de l’Homme. La plupart de ses atrocités ont été commises au Nord. Ceux qui ont commis ces crimes doivent répondre de leurs actes a-t-il souligné. Il est temps, selon lui, que le gouvernement accélère la machine de la justice pour arrêter tous les malfaiteurs responsables des exactions, avant de souhaiter que les interventions de la cour pénale internationale (CPI) couvrent tous les crimes commis dans notre pays.
Les questions des confrères ont porté essentiellement sur le sort réservé aux militants des groupes armés au Nord, candidats aux élections législatives et à la question des mandats d’arrêt contre ces groupes armés