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Contre coup d’État manqué du lundi : le capitaine SANOGO donne sa version des faits
Publié le mercredi 2 mai 2012   |  Autre presse


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© Getty Images
Le capitaine Amadou Haya Sanogo
Le chef de l’ex-junte malienne, le capitaine Amadou Haya Sanogo


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Profitant des antennes de la radio Kayira, le chef de la junte militaire qui a renversé le général ATT, le 22 mars dernier, Amadou Aya SANOGO, a levé le coin de voile, lundi, sur la tentative de putsch qui visait le CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État) et les institutions de la république.
Nous vous proposons ci-dessous la version française de l`entretien qu`il a accoré, au téléphone, au journaliste de la radio Kayira. Personne ne s`est attaqué à personne.
Mais cet après-midi (lundi, ndlr), parlant des événements (contre coup d’État, ndlr), depuis un certain temps, j`avais dit à la population de faire attention. Car, nous avons connaissance de la rentrée des matériels dans notre pays et qu`il y a d`autres personnes qui les soutiennent pour des raisons qui leur sont propres. C`était pour montrer aux yeux du monde que le Mali n`est pas sécurisé ou bien les militaires sont en désaccord les uns avec les autres.
S`il plaît au Dieu, des dispositions sont en cours pour tirer le tout cela au clair.
Pour rappel, cet après-midi (lundi, ndlr), les événements ont commencé au régiment des bérets rouges. Ils ont commencé à faire du bruit, parce qu`ils ont appris que Kati (QG du CNRDRE, ndlr) viendrait à leur rencontre pour en découdre avec eux. Mais ce sont des histoires. J`ai moi-même, en personne, appelé mon chef d`État-major pour le charger d`aller rassurer le bataillon para que moi-même je suis ici et que personne n`a quitté Kati pour être chez eux avec une telle intention. En réalité, c`était pour parlers avec eux et plaider la même cause de l`armée: unité, paix, concorde et discipline. Lors de ces échanges, les esprits se sont surchauffés et les tons ont monté. Certains sont sortis et ont commencé à arrêter les véhicules qui passent devant le camp, avant de soutenir que «tout sera réglé et fini aujourd`hui même». Maintenant, je ne sais pas les raisons qui les ont motivés, mais aussi ceux qui étaient derrière. Entre temps, ils ont commencé à se diriger vers Bozola pour occuper la radio-télévision (ORTM, ndlr), tenter d`occuper l`aéroport et progresser vers Kati. Cela a trouvé que nous avons pris nos dispositions. Les premiers assaillants ont été tués. Et d`autres, capturés. Parmi les capturés, il y a des étrangers qui seront montrés à tout le monde. Ils ont compris que ça ne va plus. Une unité forte a été rejoindre la police et la gendarmerie pour renforcer le dispositif. A présent, nous sommes en train de nettoyer les abords de certains secteurs parce qu`il n`y a pas d`électricité dans la zone. Une équipe forte est également à l`aéroport pour sécuriser les lieux et permettre que, d`ici le petit matin (hier mardi, ndlr), tout soit sécurisé pour que les Bamakois vaquent à leurs affaires en toute sérénité.
Cependant, depuis un certain temps, j`avais demandé à tout un chacun que le pays appartient à tous les Maliens, avant d`inviter les uns et les autres à être vigilants et à dénoncer la présence de toute personne suspecte dans leur entourage.
Je pense que nous voulons la tranquillité au moment où nous voulons la paix et la stabilité du pays, que le président assume son intérim sans problème, car personne ne l`a touché, que le gouvernement soit en train de faire son travail et que l`Assemblée nationale soit sur place.
Mais cela n`est pas le souhait de tout le monde.
Lorsque j`ai parlé à la télé et à la radio, beaucoup de Maliens n`avaient pas compris.
Mais maintenant, beaucoup ont compris.
Voilà comment les choses se sont déroulées pour nous conduire aux événements malheureux de cette soirée (lundi, ndlr).
Question du journaliste: On comprend, à travers vos déclarations, que ce sont des informations, non fondées, qui ont été distillées selon lesquelles les éléments du capitaine SANOGO allaient s`attaquer au Camp para.
C`est cela même. En fait, c`est quelqu`un qui est allé soutenir ces allégations non fondées. Je vous le redis: «J`ai appelé le chef d`État-major et le chef d`État-major général et un ancien du Camp Para, TOGO, pour les envoyer chez-eux, à Djicoroni, et rassurer qu`il n`en est rien de tout ce qu`on raconte et c`est moi Aya qui le dis». Je leur dit que ce qui s`est passé est derrière nous parce que c`était eux les éléments de la garde présidentielle dans le cadre strict de leur métier de soldats au service des institutions de la république. Aussi, leur ai-je conseillé de n`écouter personne, en les invitant à nous donner la main pour faire face à nos missions et se préparer à libérer notre pays.
Moi-même, j`ai quitté le bureau dans le but d`aller me reposer à la maison, car mes activités d`hier (dimanche, ndlr) et d`avant hier (samedi, ndlr) étaient intenses. Nos deux éléments, qui devraient rencontrer le médiateur de la CEDEAO (le président Blaisse COMPAORE du Faso, ndlr), étaient déjà arrivés à l`aéroport de Sénou à 18 heures.
En tous les cas, nous sommes en train de prendre des dispositions et nous allons fermer partout où nous pouvons et tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité des personnes.
Je suis présents ici à Kati, KONARE est là et les autres éléments aussi.
C`est vrai que des gens ont entendus des crépitements d`armes. Un groupe avait tenté de venir par le bas de Kati Sanafara. Beaucoup parmi ceux-ci ont été coincés. Certains sont morts et d`autres, arrêtés. Nous, nous sommes là en bonne santé.
Ce sont ces informations que je voulais porter à la connaissance des Maliens.
Je demande à tout un chacun qui a la possibilité de joindre un parent, même par téléphone, de lui donner cette vraie information comme quoi les soldats maliens n`ont rien fait de mal, mais ce sont des individus mal intentionnés qui ont semé ces troubles.
Par ailleurs, je demande à tout un chacun qui se trouverait en contact avec un étranger suspect d`en informer les forces armées et de sécurité afin qu`elles prennent des dispositions adéquates.
Car, notre priorité aujourd`hui, c`est le nord et rien d`autre.
Question du journaliste: Pourquoi l`ORTM n`émet-il pas ? Nombreux sont les Maliens qui ne comprennent pas ce silence?
L`explication est que il n`y a pas d`électricité dans la zone, sinon il n`y a aucun autre problème. Demain matin (hier mardi, ndlr), le courant sera rétabli et nous allons demander aux agents de cette boîte de venir faire leur travail.
Je remercie tout le monde. Ce que nous sommes en train de faire, ce n`est pas pour des raisons politiques, mais pour tout le Mali. Je veux que tout le monde nous aide dans ce travail, pour que le peuple retrouve sa sérénité, les populations fassent les élections et les militaires regagnent les casernes.
Merci à tout le monde et je donnerai des informations à chaque fois que cela est nécessaire.
Question du journaliste: Nous avons appris que la CEDEAO va envoyer des mercenaires. Dites-nous s`ils viennent par avions?
Les rumeurs circulent à ce sujet. Mais, comme vous le savez, nous sommes au 21 siècle...

Traduction libre par Sékou CAMARA et Seydina Oumar DIARRA-SOD

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