A la tête du pays depuis juin 2002, le général de Salon, Amadou Toumani Touré, à l’origine des malheurs que nous connaissons aujourd’hui, à pris la clé des champs, moins d’une dizaine de jours après avoir fui son palais. Il se la coule douce aujourd’hui à Dakar, loin de la misère et de la souffrance du peuple du Mali, ce peuple qui ne le connaissait pas mais qui lui avait fait confiance.
Initiateur d’une rébellion qui lui aurait permis de rester des mois encore à la tête du pays, témoin les conclusions de son dernier conseil, conseil au cours duquel, il a été question de l’impossibilité de la tenue des dates des consultations calées et attendues. Le général de salon, Amadou Toumani Touré, ce n’est un secret pour personne, ne prenait jamais sur lui la responsabilité de dire la vérité à ses compatriotes. Seul, il détenait par devers lui, le monopole de la vérité, de toute la vérité. Renversé au terme de la mutinerie du 21 mars dernier, il a réussi à transformer son renversement à une simple démission. Question : Doit – on accorder le statut d’ancien chef d’état, partant, les avantages liés à la fonction de chef d’état à un homme qui a démissionné de ses fonctions avec tout ce qui lui est reproché au propre comme au figuré ? Au nom de quoi, la CEDEAO a pris sur elle, la responsabilité de lui ériger un tel piédestal ? A- t – elle (La CEDEAO) mesuré la dimension du gâchis orchestré par l’homme et certains de ses proches avant de lui décerner un si lourd trophée ?
Le statut d’ancien chef d’état devrait normalement, à notre humble avis, revenir à un ancien président qui a normalement occupé et conduit à terme le mandat que son peuple lui a confié sans heurt aucun, ou à l’ancien comme Moussa Traoré qui, a payé après avoir été jugé et condamné. Son statut en ce moment pourrait être du ressort du président de la république entrant après avis du parlement entrant. A- t-on pensé ainsi lorsqu’il a été précipitamment décidé d’offrir le statut d’ancien chef d’état à Amadou Haya Sanogo.
L’on nous dira que, la CEDEAO a conclu à ce schéma pour sortir le Mali de la difficulté causée par le coup d’état. Mais cette institution, s’interroge t-elle seulement des conséquences socio – politiques que provoqueraient le retrait du statut d’ancien chef d’état à Amadou Haya, le tombeur d’ATT ? N’est-ce pas là une opportunité pour le général de salon de narguer ses tombeurs avec dans sa main, un bon verre de dableni bien rafraîchi sur les bords de la mer dakaroise. Si ATT après tout ce qu’on sait désormais de sa longue et pitoyable gouvernance des dix dernières années mérite le statut d’ancien chef d’état, alors qu’on laisse aussi à Amadou Haya Sanogo, ce privilège en raison du profil bas qu’il a accepté d’observer quoiqu’on dise. La CEDEAO a fermé les yeux sur tout ce qui s’est passé durant les 10 ans d’ATT, alors qu’elle fasse violence sur elle-même en laissant au capitaine ce qu’elle lui a offert, qu’importent les raisons avancées.