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Nouvel Horizon N° 4526 du 2/12/2013

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Mahamadou Djeri Maïga, vice-président du Mnla : « Là où on trouvera l’armée malienne, on lancera l’assaut sur elle. Ce sera automatique »
Publié le mardi 3 decembre 2013  |  Nouvel Horizon


© AFP par AHMED OUOBA
Mali: les négociations entre les autorités maliennes et les groupes armés touareg ont été reportées en raison d’un blocage de dernière minute
Vendredi 7 juin 2013. Burkina Faso. Ouagadougou. Les mouvements touareg, avait pris place dans la grande salle du palais présidentiel censée abriter les discussions. Photo: Mahamadou Djeri Maiga, vice-président du Mouvement national pour la libération de l`Azawad (MNLA)


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Tels sont les mots de la déclaration de guerre du Mnla aux forces armées maliennes. Déclaration faite le vendredi 29 novembre 2013 par Mahamadou Djeri Maïga, vice-président du Mnla. “Nous allons leur livrer cette guerre”, a ajouté Mahamadou Djeri Maïga devant la presse.

Le jeudi dernier, alors que le Premier ministre Oumar Tatam Ly se trouvait encore à Gao, dans le cadre d’un périple dans les régions qu’il a entamé le mercredi dernier, il est informé que des manifestants se réclamant du Mnla ont envahi la piste d’atterrissage de l’aéroport de Kidal, sa prochaine étape de la journée.

Le Premier ministre est informé que parmi les manifestants se trouvent des jeunes armés et que leur intention est d’empêcher l’atterrissage de son avion, puisque se disant contre sa visite à Kidal. Oumar Tatam Ly est aussi informé que les Casques bleus, les fameuses forces onusiennes de la Minusma, n’ont pas pu empêcher que les manifestants envahissent le tarmac et que ceux-ci crient “Vive l’Azawad, Vive le Mnla”.
Sagement, le Premier ministre Oumar Tatam Ly décide d’annuler, “pour le moment” selon des proches de la Primature, sa visite à Kidal.

DES INCIDENTS ORCHESTRÉS PAR LE MNLA
Malheureusement, la sage décision du Premier ministre Oumar Tatam Ly n’aura pas suffi à éviter l’inévitable en de pareilles circonstances. En effet, en poussant ses partisans, dont certains étaient armés, à envahir la piste d’atterrissage de Kidal, le Mnla savait très bien qu’il mettait à rude épreuve les nerfs des forces de sécurité maliennes dont la mission, en de pareilles circonstances, est de protéger la vie du Chef de gouvernement. Surtout que, pis, les forces de la Minusma s’étaient effacées devant les manifestants, qui ont chargé les soldats maliens présents sur la piste.

Pour faire face donc à l’assaut des manifestants du Mnla avec “des jets de pierre et des tirs d’armes”, ces soldats maliens ont fait des tirs de sommation (en tirant en l’air) pour se dégager des assaillants et sauver leur vie.

Ces incidents ont eu un bilan grave. Selon un communiqué du Gouvernement qui a suivi, “trois personnes ont été blessées” et ont été évacuées sur l’hôpital régional de Gao.

Un communiqué du Mnla noircit, lui, le tableau. D’abord il affirme que les militaires maliens ont tiré “à balles réelles sur des femmes et des enfants qui manifestaient pacifiquement” et que le bilan est de “un (1) mort et cinq (5) blessés” (trois femmes et deux enfants, l’une des femmes seraient dans un état critique).

Si le Gouvernement du Mali a déploré lesdits incidents et s’est “étonné de l’absence de mise en place, par la Minusma, d’un dispositif adéquat de sécurisation de l’aéroport et de la ville, en dépit de son information préalable de l’organisation de cette mission dont elle a assuré le transport”, le Mnla en a pris prétexte pour déclarer la guerre aux forces armées maliennes.

LA DÉCLARATION DE GUERRE DU MNLA AUX FORCES ARMÉES MALIENNES
C’est le vendredi dernier que le Mnla a annoncé qu’il reprenait la guerre contre les forces armées maliennes. En prenant prétexte donc de ce qu’il appelle les “exactions” commises par l’armée malienne, qui a tiré “à balles réelles… sur des femmes et des enfants qui manifestaient pacifiquement”, à l’aéroport de Kidal, le vice-président du Mnla, Mahamadou Djeri Maïga, a déclaré que “là où on trouvera l’armée malienne, on lancera l’assaut sur elle. Ce sera automatique. Les mises en garde sont terminées”. “Ce qui s’est passée (jeudi) est une déclaration de guerre. Nous allons leur livrer cette guerre”, a ajouté M. Maïga.

Connu pour son langage virulent et va-t-en guerre, lancé Mahamadou Djeri Maïga a lancé devant la presse que les forces rebelles du Mnla “feront payer à l’armée malienne son irresponsabilité après son forfait”… “On ne parle plus de cantonnement. Maintenant que le feu est ouvert, on verra qui est qui. Partout où on a des troupes sur le territoire de l’Azawad, on les appellera à se mobiliser”, a-t-il poursuivi, accusant les autorités maliennes de “violer les accords de Ouagadougou (…) malgré les assises et autres cadres de discussion”.

Ce n’est pas la première fois que le Mnla prend prétexte d’un incident, manigancé par ses soins, pour déclarer une rupture des accords ou la reprise des hostilités.

Il y a trois (3) semaines ses partisans ont tiré sur les forces armées maliennes, qui ont rispoté. Mais le Mnla avait crié sur tous les toits que ce sont les soldats maliens qui ont agressé ses partisans. Finalement, c’est le commandement de la Minusma qui apporta la vérité en déclarant que ce sont les partisans du Mnla qui ont d’abord tiré sur les soldats maliens. En début septembre, le Mnla a également procédé à une rupture unilatérale des négociations, prétextant le non respect des accords de Ouaga dougou par le Gouvernement. Dix jours après, il annonçait son retour à la table des négociations. Alors qu’en est-il cette fois-ci?

La réponse, c’est un autre responsable du Mnla qui la fournit. Il s’agit de Ambery Ag Rissa, représentant du secrétaire général du mouvement à Kidal. Selon Ambery Ag Rissa, les propos va-t-en guerre de Mahamadou Djeri Maïga ne doivent pas être pris au sérieux : “Je pense qu’il a raison d’être en colère mais je pense qu’il est allé loin dans sa déclaration. Il ne faut pas la prendre au sérieux. Il est normal que les gens aient parfois des sautes d’humeur et des débordements dans leur tête. On n’en est pas encore là.”

Avec un groupe armé où n’importe qui peut déclarer n’importe quoi et n’importe quand, il faut s’attendre à tout. Mais le Mnla nous a habitué à bien pire.


Baba SANGARÉ

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