Elle consiste à réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de personnes qui souffrent de la faim dans notre pays
Suite au Sommet mondial de 2005 sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notre pays a élaboré, en octobre 2007, un Plan décennal pour la réalisation des OMD 2006-2015.
Pour combler l’important retard enregistré dans la mise en œuvre de ces objectifs, une initiative volontariste et multisectorielle d’accélération de l’atteinte des OMD dans les 166 communes les plus vulnérables du Mali a été élaborée en 2008.
L’analyse des situations récurrentes par la méthodologie dite de « Fréquences de risque alimentaire », a abouti à l’identification des communes qui ont une fréquence élevée de survenue d’épisodes d’insécurité alimentaire. Les communes identifiées sont structurellement déficitaires sur le plan de la sécurité alimentaire. Elles se caractérisent aussi par un retard notoire dans la mise en place d’infrastructures de santé, d’éducation, d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’énergie. C’est ainsi que 166 communes des régions de Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti, Ségou, Koulikoro et Kayes sont connues comme les plus vulnérables au plan de l’insécurité alimentaire. Elles représentent une population de 2,5 millions d’habitants.
Accélérer l’atteinte des OMD dans ces 166 communes, suppose d’assurer la satisfaction des besoins de base des populations ciblées à travers un paquet d’interventions multisectorielles dirigées par les communautés elles-mêmes. Pour cela, il faut apporter des investissements innovants dans les domaines de l’agriculture et de la nutrition, de la santé infantile et maternelle, de l’éducation, de l’accès à l’eau potable et des infrastructures de base, afin que les villages puissent sortir de l’extrême pauvreté.
Sur une période de 5 ans, l’initiative doit produire des résultats concrets et mesurables dans les différents secteurs des OMD en vue d’améliorer de manière significative les conditions de vie des populations concernées.
L’Objectif du millénaire pour le développement n°1 (OMD 1) vise à éliminer l’extrême pauvreté et la faim, dont l’axe majeur d’intervention pour les 166 communes les plus vulnérables est le développement de l’agriculture et la lutte contre la faim.
L’analyse faite par le dernier rapport de mise en œuvre des OMD (octobre 2009) et lors du bilan du CSCRP 2007-2011, établit que, quatre ans avant la date butoir de 2015, des contraintes et des défis importants continuent d’entraver le progrès vers les cibles des OMD à l’horizon 2015.
Les tendances actuelles sont à des scénarios pessimistes en ce qui concerne l’amélioration de la santé maternelle et infantile, l’inversion de la tendance en matière de propagation du VIH/sida, du paludisme et des autres maladies, la réduction des inégalités entre les sexes dans les domaines de l’éducation, de la représentation politique et dans le secteur de l’emploi pour lesquelles les performances sont très faibles.
Par ailleurs, de bonnes perspectives dans certains domaines comme l’élimination de l’extrême pauvreté et de la faim, la scolarisation primaire universelle, l’accès à l’eau potable, sont perceptibles à condition que les efforts déjà entrepris soient intensifiés et soutenus.
La vulnérabilité récurrente du Mali aux crises alimentaires ainsi que le rôle joué par le secteur agricole dans les performances de l’économie nationale et la lutte contre la pauvreté exigent de redoubler d’efforts pour intensifier les progrès en faveur de la sécurité alimentaire et la lutte contre la faim.
L’exercice du Cadre d’accélération des OMD (CAO) du Mali s’inscrit donc dans la dynamique d’actions vigoureuses pour renverser la tendance, afin d’accroître les capacités de production nationale et d’améliorer l’accessibilité des couches vulnérables à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. En 2011, le PNUD a mis en place l’Initiative du Sahel au Mali, au Niger, au Burkina Faso et au Tchad, dans le cadre de la stratégie de soutien aux pays visant à accélérer les progrès dans la réalisation des OMD par le biais du Cadre d’accélération des OMD.
Saisissant cette opportunité, le Commissariat à la sécurité alimentaire avec l’appui du bureau du PNUD de Bamako, a décidé de s’engager dans la formulation et la mise en œuvre du Cadre d’accélération de la réalisation de la cible 2 C de l’OMD 1. Jeudi dernier, la salle de conférence du gouvernorat du district a abrité la cérémonie de lancement du plan d’accélération de l’atteinte de la cible 2 de l’OMD n°1 à savoir « réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de personnes qui souffrent de la faim au Mali ».
Si les analyses comptabilisent plus de 1,4 million de personnes affectées par la crise alimentaire, il y a lieu de reconnaître que ces dernières années de bonnes performances sont réalisées dans l’agriculture, même si les défis à relever demeurent encore importants.
A moins de deux ans de l’échéance de 2015, le Mali, à l’instar des autres pays africains, est loin d’atteindre les OMD. Cette situation nous interpelle et nous incite à accroître nos efforts pour intensifier les progrès dans tous les domaines, particulièrement dans celui de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de la lutte contre la faim, a souligné le commissaire à la sécurité alimentaire, Cheick Sidiya Diaby.
Le représentant du PNUD a réitéré la disponibilité du Système des Nations-unies à poursuivre son appui, afin que notre pays soit cité en 2015 parmi ceux qui auront réalisé le plus de progrès vers les OMD en général et dans la lutte contre l’insécurité alimentaire en particulier.
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