Une quinzaine de personnes, essentiellement des militaires, ont été incarcérées dans le cadre de l’enquête qui a conduit en prison le Général Amadou Sanogo, auteur du putsch de mars 2012 ayant précipité le Mali dans le chaos, a-t-on appris avant-hier samedi auprès des enquêteurs.
“A ce stade de l’enquête, au moins quinze personnes ont été arrêtées et ont rejoint en prison M. Amadou Haya Sanogo”, inculpé et écroué depuis mercredi 27 novembre, notamment pour meurtres et assassinats, a déclaré cette source proche de l’enquête. “La quasi totalité des personnes arrêtées sont des militaires. L’enquête avance rapidement”, a indiqué la même source.
Le gouvernement a, dans un communiqué publié mercredi dernier, affirmé que “pour l’instant, M. Amadou Haya Sanogo est inculpé de complicité d’enlèvement de personnes”, alors que des sources proches du juge d’instruction Yaya Karembe, en charge du “dossier Sanogo », ont affirmé que le chef de l’ex-junte est inculpé de “meurtres, complicité de meurtres, assassinats, enlèvement de personnes et complicité d’enlèvement”.
Des proches du général sont soupçonnés d’avoir sévi contre les soldats qui s’étaient alors opposés à lui, notamment les anciens compagnons du Général Sanogo avaient mené une mutinerie à Kati pour réclamer des promotions. Mi-octobre, des familles de militaires avaient affirmé avoir découvert dans la caserne de Kati et ses alentours les corps d’au moins trois de leurs parents soldats.
Dans les mois suivant le coup d’État du 22 mars 2012, puis le contre-coup d’État sanglant du 30 avril suivant, Kati avait déjà été le lieu de nombreuses exactions et assassinats commis contre des militaires du 33è bataillon des commandos parachutistes du camp de Djicoroni-Para, à Bamako.
Des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société civile ont également été victimes des brutalités des putschistes.