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Pour une transition réussie : Il faut une conférence nationale de toutes les vérités
Publié le mercredi 11 juillet 2012   |  L'Indicateur Renouveau




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Tous les acteurs de la crise sociopolitique du pays sont d’accord pour une conférence ou concertation nationale. Qu’attendent les Maliens pour se parler en famille ?

Conférence, concertation, convention ou forum national (donnez l’appellation que vous voulez), c’est l’instance consultative dont ont soif les Maliens, de tout bord confondu. Après que certains (le FDR) aient refusé catégoriquement d’aller à une telle initiative aux premières heures du coup d’Etat du 22 mars, estimant le climat non propice à cette cause, il apparait de plus en plus que les Maliens, après tant de vicissitudes, s’en rendent compte qu’il faut obligatoirement s’asseoir dans un vestibule pour se parler en frères et sœurs. Ils auront compris que nul ne saurait trouver les recettes aux maux de notre pays plus que les Maliens unis. C’est d’ailleurs la position partagée par la communauté internationale.

On a pu constater que la Cédéao a conditionné l’envoi de ses troupes en terre malienne à une demande émanant des autorités du pays. Au niveau du conseil de paix et de sécurité des Nations unies, c’est encore les Maliens qui sont attendus pour faire la demande d’une intervention militaire africaine sous mandat de l’ONU. Lors du « forum sur la paix et une transition apaisée », organisé par la presse malienne, le premier conseiller politique, presse et information de la commission de l’Union européenne, Bertrand Soret a fait savoir qu’il appartient aux Maliens de décider de l’avenir de leur pays et la communauté internationale ne pourra que suivre. Et cette commission de l’Union européenne a même conditionné la reprise de sa coopération financière avec le Mali à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, lequel devrait être la résultante d’une concertation nationale. C’est dire que la communauté internationale souhaite vivement ce cadre de concertation entre les Maliens pour tracer les contours de la transition.

Au niveau de l’opinion nationale, la question fait presque l’unanimité au sein des différents acteurs. Ouaga I, pour parler de la première rencontre des forces vives de la nation en avril dernier au Burkina, avait recommandé une concertation nationale autour de la transition et depuis le mois de mai, l’ex-junte militaire avait fait la demande d’une convention nationale afin de désigner le président et dégager les organes de la transition. Et les 21 et 22 mai, ce sont les organisations pro-junte incarnées par la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam), regroupant la CSTM, le MP22, l’ADR etc., qui tenaient une convention dite nationale, que le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) avait boycottée, arguant qu’on ne pouvait tenir une telle instance au moment où les 2/3 du territoire national sont sous occupation. Aucun Malien ne peut oublier de si tôt cette convention de la Copam, tristement marquée par l’agression sauvage du président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré, dans ses bureaux à Koulouba. Mais après cette triste parenthèse de l’histoire de notre pays, c’est le même FDR, face au comportement inélégant du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra à l’endroit de la classe politique, qui était allé vers les autres acteurs de la crise pour trouver la meilleure formule pour le Mali. Ses conclusions recommandaient une concertation nationale entre les Maliens. Cerise sur le gâteau, la Copam après sa convention avait décidé de l’élargir à tous les autres acteurs à travers une conférence nationale.

Du côté de la coalition IBK-Mali 2012, c’est le même son de cloche. Après avoir refusé de participer à Ouaga II, IBK et ses amis ont fait part d’un communiqué dans lequel ils indiquent que « pour le RPM, le gouvernement d’union nationale que les Maliens appellent de leurs vœux doit être formé à l’issue d’une grande concertation nationale qui permettra aux fils et aux filles du Mali de forger ensemble les voies et moyens pour surmonter la crise actuelle. Le parti constate qu’aujourd’hui, l’ensemble des forces vives de la nation malienne (partis politiques et société civile) réclament fortement la tenue de cette grande concertation nationale, et que les amis et les partenaires extérieurs du Mali ont vivement compris la nécessité impérieuse d’un grand débat national comme préalable à la résolution de la crise politique qui paralyse le pays depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 ». C’est aussi la même position chez l’APDS de Soumana Sako, laquelle – après avoir participé à Ouaga II- a fait part de sa « satisfaction de constater qu’un dialogue fructueux s’est déjà instauré entre les cinq grands regroupements politiques et les acteurs de la société civile ». Et ce n’est pas les Me Mountaga Tall, Housséini Amion Guindo, Ousmane Ben Fana Traoré, Moussa Mara et autres de la Convergence pour sauver le Mali (CSM) qui diront le contraire. Le samedi 7 juillet 2012, au moment où se tenait le mini-sommet de Ouaga qu’ils avaient aussi boycotté, les leaders de la CSM appelaient de leurs vœux la tenue d’une conférence nationale à travers une conférence de presse au CICB. « Pourquoi les Maliens ne peuvent pas se parler entre eux ? », s’interrogeait Me Tall. Il faut aussi noter que des leaders politiques comme Hamed Sow, président d’honneur de l’ASAS, ont saisi le Premier ministre pour la tenue de cette même instance. C’est dire que le besoin y est et il reste maintenant au gouvernement Cheick Modibo Diarra d’organiser ce cadre national d’échanges entre les Maliens. « Comment peut-on vouloir dialoguer avec ceux qui ont pris les armes contre le Mali (les rebelles du Nord) et refuser de se parler entre nous au Sud ? », s’interrogent beaucoup de Maliens.

Abdoulaye Diakité

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