Trois questions à l’ex-ministre Djiguiba Kéita dit PPR du PARENA (fdr) : « Nous pouvons avoir la majorité parlementaire et contraindre IBK à la cohabitation»
Le bouillant Secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale(PARENA), l’ancien ministre Djiguiba Kéita dit PPR répond dans ces lignes à des questions de l’actualité brûlante : affaire Général Amadou Haya Sanogo, la situation de Kidal, les législatives.
Après avoir salué l’inculpation du chef de l’ex-junte pour » complicité d’enlèvement de personnes « , PPR se dit profondément déçu par les trois premiers mois d’IBK à la tête du pays. Il espère qu’avec cette déception, le peuple va voter en faveur des candidats du PARENA et ses alliés qui pourront avoir la majorité à l’Assemblée nationale et contraindre IBK à la cohabitation.
Quel commentaire faites-vous de l’affaire Sanogo qui défraie actuellement la chronique ?
L’inculpation et la détention du capitaine Sanogo constituent une bonne nouvelle pour la justice, l’État de droit, la démocratie et la République.
Le FDR, dont je suis un des responsables, salue la décision courageuse de la justice malienne et du juge d’instruction en particulier ; et espère que toute la lumière sera faite sur les tortures, les exécutions de détenus et autres éliminations physiques perpétrées à Kati depuis le coup d’État du 22 mars 2012.
Le FDR, qui avait dénoncé l’inaction et la complaisance du gouvernement face aux manœuvres dilatoires que multipliait le capitaine Sanogo pour ne pas répondre aux convocations du juge, se réjouit de l’évolution positive survenue le 27 novembre dernier.
Nous invitons l’ensemble des forces démocratiques et l’opinion publique à la vigilance afin que cette arrestation soit le début d’une véritable politique de lutte contre l’impunité au Sud comme au Nord de notre pays.
Car, au moment où le capitaine Sanogo est mis aux arrêts pour les crimes qu’il a commis, le gouvernement est engagé dans une opération de blanchiment et de recyclage de ceux dont la responsabilité est présumée dans les crimes perpétrés au Nord et à Aguel-Hoc en particulier, où, en janvier 2012 une centaine de militaires ont été froidement égorgés par AQMI et ses complices maliens (Ansardine, MNLA). Nous ne cautionnerons pas une justice à double vitesse. Le capitaine Sanogo, tous ses complices, tous ses associés et tous les auteurs de crimes commis au Nord doivent répondre de leurs actes devant la justice.
Quel bilan à mi-parcours faites-vous des 100 jours d’IBK à la tête du pays ?
C’est la déception du peuple et la capitulation d’un président de la République visiblement dépassé par les événements. Personne ne pouvait imaginer que le Premier ministre d’IBK ne puisse pas aller à Kidal simplement parce que le MNLA s’oppose à cette visite.
Personne ne peut imaginer qu’IBK fasse nommer des rebelles députés de son parti, le RPM à Tin Essako, Abéibara. Le chef de l’Etat est constamment en train de reculer et de décevoir le peuple malien. La fermeté promise a cédé le pas à la complaisance et au laxisme. A titre d’exemple, la levée des mandats d’arrêts contre des criminels connus de tous. C’est le comble de la déception et de l’humiliation.
J’en profite pour dénoncer la duplicité de la France dont le MNLA n’est que la résultante. C’est cela qui a amené le récent assassinat de vos confrères journalistes de RFI.
Quelle appréciation faites-vous du premier tour des législatives ?
L’argent, l’utilisation des moyens de l’Etat a encore joué. J’étais candidat PARENA à Macina, nous sommes arrivés en 3ème position. Là c’est le ministre Soumeylou Boubèye qui tenait à me démolir avec les moyens dont il dispose.
Le PARENA est encore en lice pour le second tour à Kayes, Kita, Nioro du Sahel, Banamba et Kadiolo. Si tout va bien nous pourrons espérer avoir huit députés à l’Assemblée nationale. Et avec nos alliés du FDR, c’est dans l’ordre du possible, nous pouvons avoir la majorité et contraindre IBK à la cohabitation. Dans tous les cas, nous jouerons notre partition au sein de l’Hémicycle.
Je lance un appel au peuple malien, qui a raison d’être soucieux, de ne pas perdre espoir, de rester vigilant et de savoir dire non à la capitulation, au MNLA, à la France et à sa duplicité.