Les manifestations en faveur de la libération du général de corps d’armée Amadou Haya Sanogo se multiplient à Bamako. Des militaires qui transgressent les vertus d’un Etat républicain organisent des marches pour cette cause. La ville garnison de Kati a été le théâtre d’une manifestation d’humeur lundi après une précédente qui a été dispersée le week-end dernier.
Dans le gouvernement Oumar Tatam Ly, le ministre en question celui-là même qui a été nommé par Amadou Haya Sanogo depuis la transition à la tête de ce département stratégique et reconduit dans ses fonctions par le président IBK. Il est fortement soupçonné d’être le cerveau de ces séries de manifs pour en être le principal financier. Selon des indiscrétions, le puissant ministre dont les agissements sont aujourd’hui connus au sommet de l’Etat n’a pas d’autant plus digéré l’arrestation de son mentor qu’il ne s’est présenté à son département que très tard dans la journée du 27 novembre 2013. Ses jours de ministre de la République, qui fait fi de la solidarité gouvernementale semblent comptés.
Après l’école de gendarmerie : Sanogo bientôt admis au camp I
Gardé à l’école de la gendarmerie de Faladié depuis son inculpation pour complicité de disparition dans l’affaire du contre coup d’Etat du 30 avril 2012 le mercredi dernier, l’ex-chef de la junte Amadou Haya Sanogo, devra retourner au camp I pour y être gardé conformément à la pratique courante. C’est par manque de local approprié qu’il a été maintenu en détention à la gendarmerie de Faladié. Selon nos sources, les événements du week-end avec une interview diffusée sur une radio privée de la place prêtée à Sanogo, vont précipiter son transfèrement au camp I de la gendarmerie où il sera sous haute surveillance.
Koulouba : IBK retire la parole à un officier militaire
La semaine dernière s’est tenue à Koulouba la rencontre annuelle sur le Sida en prélude à la Journée mondiale de lutte contre le Sida. L’évènement était placé sous la présidence du chef de l’Etat. Au programme de cette rencontre, plusieurs communications étaient prévues. C’est à ce titre qu’un porteur d’uniforme devait intervenir. Une fois au pupitre, le militaire habillé en tenue civile s’est présenté à l’assistance en ces termes : « Je suis un officier militaire…« Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire du président IBK qui l’a interrompu. Le chef suprême des armées était sidéré de voir l’officier militaire habillé en civil.
Il lui a fait savoir qu’il n’a pas la parole. « C’est de l’indiscipline ! Un officier supérieur ne doit pas être tenue civile dans des cérémonies du genre« , a fustigé IBK. Le message a, semble-t-il, été compris par l’officier puisqu’à la Journée mondiale de lutte contre le Sida présidée par le président IBK deux jours après, l’officier en question s’est bien mis dans son treillis et ne cessait de faire des va-et-vient devant le chef de l’Etat pour être vu. La discipline doit être de rigueur dans l’armée, sinon il n’est pas rare de voir des agents de forces armées et de sécurité en tapettes ou pieds nus en services commandés.
Lutte contre la corruption : IBK fait l’audit de la transition
Le président Ibrahim Boubacar Kéita aime rappeler qu’il veillera à la bonne gestion des affaires publiques comme du lait sur le feu. Et que chacun des responsables publics est comptable de sa gestion et rendra compte. Et bien, la machine contre la corruption semble bien en marche puisque le président de la République vient de faire l’audit de la gestion de la transition présidée par Dioncounda. L’audit en question de la gestion des deniers publics par les ministres de la transition en 2012, a été conduit par un actuel membre du gouvernement d’IBK.
A la lumière de ce rapport d’audit déjà disponible sur la table du premier magistrat du pays, il nous revient que des ministres de la transition sont susceptibles de poursuites. Il reste à savoir si IBK gardera par devers lui les conclusions de l’audit ou s’il va les transmettre à la justice. Il faut s’attendre à des rebondissements dans les jours à venir.
Camp para de Djicoroni : les bérets rouges maîtres des lieux
Avec les événements de mars 2012 aggravés le contre-coup d’Etat du 30 avril et 30 septembre de la même année et pour lesquels les bérets rouges étaient soupçonnés d’être les instigateurs, le chef de l’ex-junte avait annoncé l’extinction du corps des commandos parachutistes. A l’époque, une animosité s’était installée entre les bérets verts proches des mutins et les bérets rouges favorables au président déchu. Dans l’optique de rayer les bérets rouges, les mutins avaient ordonné qu’ils vident le camp para de Djicoroni qu’ils avaient placé sous la surveillance des bérets verts et de la garde nationale. Avec la libération ces derniers mois de bérets rouges, ceux-ci ont repris le contrôle du camp para. Maintenant, les lieux sont gardés par les bérets rouges.
Mairie de la Commune IV : des agents véreux à l’œuvre
Ces derniers temps, des agents de la mairie de la Commune IV n’ont pas bonne presse. Ils sont décriés par des habitants. Censés débarrasser les voies publiques des installations anarchiques, certains agents de la mairie de la Commune IV, gagnés par la cupidité, s’évertuent maintenant à octroyer des autorisations fantoches à des commerçants ou vendeuses moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, les autorisant à s’installer sur la voie publique. Toutes ces manigances orchestrées par des agents véreux de la mairie de la Commune IV ont surtout lieu sur l’avenue Cheikh Zayed.