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Sommet sur la crise malienne : Ouaga a-t-il été un échec ?
Publié le mercredi 11 juillet 2012   |  L'Indicateur Renouveau


Mini-Sommet
© AFP
Mini-Sommet de la CEDEAO


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Trois jours après la tenue du mini-sommet du groupe de contact de la Cédéao sur la crise malienne, les débats vont bon train quant au succès ou à la crédibilité à accorder à cette rencontre avec le boycott d’une importante partie de la classe politique et d’organisations de la société civile.

Réunis dans la capitale burkinabé samedi dernier pour discuter des voies et moyens de sortie de crise au Mali, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Ouest (Cédéao) ont décidé, entre autres, de la mise en place d’ »un gouvernement d’union nationale ». L’idée en soi, il faut le dire, n’est pas mauvaise.

Si l’on sait que dans le contexte actuel, notre pays a besoin de toutes les sensibilités pour surmonter les épreuves du moment : reconquête des trois régions du Nord sous occupation des groupes armés, et l’organisation d’élections crédibles au terme de la transition. Et c’est à juste titre que le gouvernement Cheick Modibo Diarra dit ne pas être opposé à l’idée. Les récentes consultations avec l’ensemble de la classe politique et les acteurs de la société s’inscrivent dans cette dynamique.

Manque de pédagogie

Mais le hic est que le sommet de Ouagadougou s’est déroulé en l’absence d’une importante partie de la classe politique et des forces de la société civile, dont le RPM, la Copam, le Haut conseil islamique, le MP-22, la Convergence pour le Mali, etc.

Aux travaux de la rencontre dans la capitale burkinabé, le Front uni pour la restauration de la démocratie (FDR), la Cnas ont pris part. Ce n’est pas rien. Sauf que l’importance de l’ordre du jour exige la participation de tous les acteurs, sans exception. Comment mettre en place un gouvernement inclusif sans les acteurs concernés ?

La question est difficile à répondre. Et la Cédéao a péché par manque de pédagogie et de concertation. Elle se trompe lorsqu’elle refuse de prendre en compte les ressorts de la société malienne. Elle a tort de gérer le cas malien comme un simple cas d’école, car le Mali n’est ni la Côte d’Ivoire, ni le Darfour.

Décider du gouvernement du Mali au Burkina Faso serait ressenti comme une nouvelle insulte à la dignité nationale, une nouvelle humiliation pour un peuple qui souffre déjà de voir son territoire occupé. Avec une telle démarche, le futur gouvernement risque le même rejet que le président de la transition et l’équipe actuelle.

Le probable gouvernement d’union nationale que la Cédéao s’entêtera de mettre en place dans le contexte actuel, ne pourra réussir sa difficile mission que s’il est issu d’un large dialogue inclusif. Convention, forum, conférence. Peu importe le vocable ! Les Maliens doivent se parler ! Les hommes politiques et responsables de la société civile n’ont pas le choix.

La persistance de la crise politique et institutionnelle au Mali est le fait de la Cédéao continue à afficher un mépris souverain pour toute solution nationale et à multiplier les gestes de provocation. Disons les choses comme telles ! Comme une ironie à l’égard du peuple malien, le médiateur burkinabé, Blaise Compaoré, a expliqué (avec son ton narquois) que les chefs d’Etat ne peuvent pas venir au Mali sinon ils risquent de se faire frapper.

Cheick Modibo doit tirer les enseignements de Ouaga

La démarche ainsi adoptée par la Cédéao donne raison à ses détracteurs qu’elle n’est pas à la recherche d’une solution politique nationale souveraine et durable à la crise que traverse le Mali. Bien au contraire, elle s’est totalement discréditée aux yeux du peuple malien à travers ses violations répétées de l’accord-cadre du 6 avril, la déclaration solennelle des forces vives du Mali à Ouagadougou les 14 et 15 avril 2012.

Après la rencontre de Ouaga, la balle est maintenant dans le camp du Premier ministre et des acteurs de la classe politique. Ils ont une mission historique à accomplir.
Les différents acteurs politiques et de la société civile connaissent les enjeux, ils sauront mettre l’intérêt national au dessus des querelles partisanes. C’est leur devoir. Et l’Histoire jugera de manière implacable tous ceux qui ne s’inscriront pas dans cette démarche salutaire.

La classe politique et la société civile ayant boycotté le sommet de Ouaga (RPM, la Convergence pour le Mali, présidée par Me Tall, la Copam, le Haut conseil islamique, etc.) en communion avec les acteurs du FDR, ont la mission historique d’organiser la concertation nationale, acte fondateur du renouveau malien.

C’est en cela que nos acteurs auront répondu à l’appel de l’Histoire. Et leurs querelles partisanes ne profitent nullement au Mali.

Issa Fakaba Sissoko

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