Depuis l’arrestation du général Amadou Haya Sanogo, intervenue dans la matinée du mercredi 27 novembre 2013, l’on assiste à des marches répétitives des populations de la ville garnison de Kati. Par ces agissements, Kati, connu pour être le déclencheur principal du coup d’Etat du 22 mars 2012, entend obtenir la libération pure et simple du putschiste en détention au camp de la gendarmerie de Faladiè, pour complicité d’enlèvement de personnes. L’histoire est-elle entrain de se répéter ? Ces marches suffiront-elles à sauver la tête du Capitaine bombardé Général 4 étoiles ?
Kati grogne à nouveau! Depuis dimanche, la ville caserne a renoué avec les marches. Bilan : deux policiers blessés et des manifestants interpellés. Par ces manifs, les Katois demandent la libération du général Sanogo et la démission du ministre de la défense, Soumeylou Boubèye Maïga. Doit-on voir à ces signes, un remake des manifestations de fin janvier et début février de femmes de militaires ayant débouché à la chute du président ATT, le 22 mars 2012 ? Une chose est certaine. Cette ville s’est illustrée, ces dernières années, par sa persévérance dans l’atteinte de ses objectifs. Seulement, comparaison n’est pas raison. Aujourd’hui, les variables ont changé. Et le contexte politico-sécuritaire du Mali de l’année 2012 est complètement différent de celui de l’année 2013. La crise sécuritaire qui a été le morceau de puzzle ayant largement profité aux mutins pour réaliser leur dessein, est loin d’être acquise.
Le président IBK élu avec un score sans précédent (77,6% du suffrage) entend, vaille que vaille, restaurer l’autorité de l’Etat. Alors, loin de là, le Mali est aujourd’hui débout, marche et avance. Par conséquent, il ne saurait y avoir « ni passe-droit, ni sauf conduit », a dit, à qui veut l’entendre, le président IBK. Du coup, sauf à faire mentir le « Kankelentigui », tout laisse à croire que les pro-Sanogo hurlent, aujourd’hui, sous l’orage. Car, le leitmotiv du président reste intact : « Nul n’est au dessus de la loi quelque soit son appartenance sociale et son rang». Et même s’il le voulait (cette libération), IBK ne semble pas avoir les coudées franches dans cette affaire parce que les organisations de défense de droits de l’homme veillent aussi au grain. D’ailleurs, la FIDH et l’AMDH, au nom des victimes de la mutinerie du 30 septembre, ont porté plainte, la semaine dernière, contre le général Amadou Sanogo. «Nous nous sommes constitué partie civile parce que la justice suit son cour sans représentation des victimes. La justice avance, mais elle doit se faire avec les victimes », expliquait la coordinatrice des actions judiciaires de la FIDH, Clémence Bectarte.
En sus, avec la présence de forces étrangères (Minusma et l’opération serval) sur le territoire malien, le forcing qui a fait partir ATT parait illusoire. La communauté internationale, après l’effort consenti pour le retour à la normalité au Mali, ne laissera pas, à coup sûr, le pays retombé dans les affres d’antan.
Ainsi, pour raison de patriotisme et de justice, les Katois se doivent de garder raison en laissant la justice faire son travail en toute liberté. Car, c’est par là que passe la réconciliation entre tous les Maliens. Et qui sait, permettra de blanchir leur mentor de ses chefs d’inculpation.