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L’arrestation du général Sanogo : Une victoire pour IBK ?
Publié le mercredi 4 decembre 2013  |  Le Guido


© AFP par HABIBOU KOUYATE
Le président, Ibrahim Boubacar Keita préside le premier conseil des ministres
Lundi 9 septembre 2013. Koulouba Palace à Bamako. le président IBK a présidé son premier conseil des ministres


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« Nul n’est au dessus de la loi », a toujours dit le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita après son investiture. Il vient donc de joindre l’acte à la parole, prouvant du même coup sa rigueur, son autorité et sa suprématie, pour le moment. Le général de corps d’armée, Amadou Haya Sanogo, propulsé à ce grade exceptionnel, est écroué depuis le mercredi 27 novembre 2013.

Le président IBK est entrain de regagner la confiance de ses concitoyens, en leur prouvant que le Mali est un Etat de Droit.


L’évènement le plus attendu par le citoyen lambda malien était le sort réservé au Capitaine Amadou Haya Sanogo, l’auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012, bombardé au grade de général de corps d’armée quatre étoiles, devenant l’officier général le plus gradé de l’armée malienne. Ce jeune capitaine de l’armée malienne n’était pas connu par le grand public avant l’incident malheureux du coup d’Etat.


Lui et ses alliés mécontents de la gestion de la crise du nord du Mali avaient décidé de mettre un terme au régime d’ATT, autrement dit, de déposer le président démocratiquement élu à travers une mutinerie, qui s’est soldée par un coup d’Etat militaire. Après son Installation dans un QG fortifié du Camp, Soundiata Keita de Kati, les évènements se sont succédé au sommet de l’Etat malien. La chaîne de commandement était rompue dans l’armée, ce qui a favorisé l’occupation des trois régions du nord et une partie de la région de Mopti (Gao, Tombouctou, Kidal) par les djihadistes, les terroristes et autres rebelles narcotrafiquants. L’aventure du capitaine Sanogo s’est accélérée avec le contrecoup des bérets rouges, (33ème régiment des commandos parachutistes de Djicoroni) du 30 avril 2012 au 1er mai 2012. C’est à la suite de ce contrecoup qu’on a reproché à l’ex patron du CNRDRE, des infractions et autres crimes tels que les séquestrations, les assassinats, enlèvements, disparitions et tortures de plusieurs bérets rouges.

Du 30 septembre au 1er octobre 2013, une seconde mutinerie a éclaté au Camp Soundiata Keita de Kati, le quartier général de l’ex-putschiste pour des histoires de grade entre le général Sanogo et ses anciens alliés du Comité National du Redressement pour la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE). Elle a occasionné la mort de plusieurs militaires dont son chef de poste, le Lieutenant Dramane Sissoko (paix à leur âme). Il faut préciser que depuis que le corps du Lieutenant Dramane Sissoko a été retrouvé à l’Hôpital de Kati, ni le gouvernement, ni les militaires ne se sont rendus dans la famille du regretté disparu pour présenter leurs condoléances.


Cette mutinerie a provoqué un divorce définitif entre anciens alliés du CNRDRE dont certains, comme le capitaine Amadou Konaré, ont été arrêtés alors que d’autres, le colonel Youssouf Traoré en particulier, demeurent introuvables. Le général Sanogo, lui, emménage à Bamako à la Base aérienne ‘’B’’ contigüe au CICB, non loin de la résidence de l’ancien président par intérim, le professeur Dioncounda Traoré.


Le général Sanogo devient seul et l’étau se resserre autour de lui. Le Juge d’instruction, Yaya Karembé, au pôle économique et financier du tribunal de première instance de la Commune III du district de Bamako chargé du dossier, le convoque à maintes reprises pour comparaître. Il refusera d’obtempérer aux convocations du juge d’instruction. Face au niet du général Sanogo de répondre aux convocations de la justice, le mercredi 27 novembre 2013, une unité de l’armée se rendit au domicile du général pour procéder à son interpellation et le conduire à l’audition chez le juge Karembé.


Mais les choses se compliqueront d’avantage pour l’ex patron du CNRDRE, car ce juge d’instruction en charge du dossier, dont le fils avait été agressé la veille par des hommes armés, a décerné un mandat de dépôt contre le général Sanogo qu’il inculpe pour enlèvements et complicité. Le général avait été arrêté manu militari dans sa résidence à la Base B et conduit sans résistance de sa garde rapprochée.


Pour ce faire, tous les alentours de la résidence de l’ex patron étaient surveillés par des hommes en uniforme lourdement armés. A l’entrée principale du centre international de conférence de Bamako (CICB) un pickup 4/4 barrait le passage au niveau de l’échangeur du monument de la paix en passant par le mémorial Modibo Keita, personne n’avait accès à ces endroits. Soudain un homme habillé en costume noir, en Mercédès 190 avec un talky-walky en main, un sac au dos et des écouteurs aux oreilles apparut à l’entrée du CICB, s’identifiant comme l’un des gardes rapprochés du général. Il a été stoppé par les militaires. Après quelques minutes d’échanges, le bonhomme a finalement compris que c’était peine perdue. Après un appel par téléphone, il n’obtint pas non plus gain de cause. Même le Premier Ministre Oumar Tatam Ly, Chef du Gouvernement a dû se patienter pendant quelques dizaines de minutes avant de pouvoir d’emprunter le chemin de la primature.

Un atelier avait été suspendu en cette matinée au CICB, pour raison de sécurité. Dans l’enceinte du CICB, des pickups 4/4 de militaires maliens lourdement armés faisaient la ronde. Personne n’y avait plus accès sans ordre formel.
C’est suite à cela que le général Sanogo fut arrêté. Il convient de rappeler que l’opération a commencé aux environs de 9heures et a pris fin vers 11heures. Cette opération s’est passée sans violence et sans aucun coup de feu, selon des sources militaires.


Cette arrestation du général Sanogo est une première victoire de la justice dans la manifestation de la vérité des militaires disparus.


Ce mercredi sera longtemps gravé dans les mémoires du personnel du CICB et ses usagers.

Bally Salif Sissoko

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