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L’Indépendant N° 3394 du 3/12/2013

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Rapport accablant d’Amnesty international contre la junte militaire : » 21 bérets rouges ont disparu après avoir été enlevés de leur cellule à Kati dans la nuit du 2 au 3 mai 2012 «
Publié le mercredi 4 decembre 2013  |  L’Indépendant




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Amnesty international a présenté son rapport dénommé « Agenda pour les droits humains au Mali » à la presse le 30 novembre dernier. Dans ce document figure la liste des militaires portés disparus au lendemain du contre-coup d’Etat du 30 avril 2012. Ils sont au nombre de 21. C’est l’affaire pour laquelle le Général Sanogo est actuellement aux arrêts. On y retrouve également une liste de neuf autres personnes arrêtées, selon Amnesty International, par l’armée malienne et dont on n’a plus de nouvelles.

Selon le rapport, le putsch militaire, dirigé par le capitaine Sanogo, a entraîné des violations graves des droits humains. De nombreux responsables politiques et militaires ont été arrêtés et détenus de manière arbitraire et un certain nombre de soldats et policiers ont fait l’objet de disparitions forcées et de tortures. Depuis le début de la crise, plus d’une trentaine de personnes auraient été arrêtées par les forces de sécurité maliennes et furent victimes de disparitions forcées. Ces actes ont visé des militaires accusés d’être restés fidèles à l’ancien président déchu ainsi que des civils accusés d’être des partisans des groupes armés. Ces disparitions forcées ont eu lieu dans le cadre d’incidents opposant des parachutistes, connus sous le nom de « bérets rouges » et favorables à l’ancien Président

Amadou Toumani Touré, et des militaires, connus sous le nom de « bérets verts », qui soutenaient le coup d’État militaire du capitaine Sanogo.


Le rapport révèle que plus récemment, en octobre 2013, un certain nombre de militaires ont été exécutés de manière extrajudiciaire ou ont disparu dans le cadre d’une purge menée au sein de l’armée par certains soldats fidèles au général Amadou Haya Sanogo, qui a organisé un coup d’État en mars 2012.

Ces militaires ont été visés suite à une mutinerie qui a éclaté, le 30 septembre 2013, dans la caserne de Kati. Ils s’étaient rebellés contre certains membres de l’ex-junte à qui ils reprochaient de ne pas les avoir promus. Les corps sans vie de quatre soldats ont été découverts au début du mois d’octobre près de la capitale et plusieurs autres, y compris le colonel Youssouf Traoré, sont portés disparus.

En octobre 2013, la justice malienne a engagé des poursuites contre trois membres des forces de sécurité et a délivré des mandats d’amener contre 17 autres personnes (y compris le Général Amadou Haya Sanogo) pour leur rôle présumé dans les disparitions forcées de mai 2012. Les trois suspects, un capitaine de gendarmerie et deux militaires de rang subalterne, ont été arrêtés les 23 et 30 octobre 2013.

Amnesty International se félicite de cette décision et appelle les autorités maliennes à veiller à ce que les juges puissent mener cette enquête à son terme et juger les auteurs présumés de ces actes sans être l’objet de menaces ou d’intimidations.


Dans un autre document « Disparitions forcées et tortures de militaires et de policiers opposés à la junte, juillet 2012. Index: AFR37/04/2012″ cité dans le rapport, il ressort également qu’ « Accusés d’avoir fomenté un contre-coup d’État, des militaires ont été arrêtés par les forces de sécurité proches des putschistes et 21 d’entre eux ont disparu après avoir été enlevés de leur cellule au camp militaire de Kati, siège de la junte militaire, dans la nuit du 2 au 3 mai 2012. Deux de ces disparus, Abdoul Karim Keita et Youba Diarra, ont été montrés à la télévision malienne, le 30 avril 2012, deux jours avant leur enlèvement. Un cameraman les a filmés alors qu’un militaire leur posait des questions en relation avec le contre-coup d’État. Par ailleurs, un certain nombre de soldats blessés lors du contre-coup d’État ont également disparu après avoir été emmenés, le 1er mai 2012, par des membres de la junte militaire, à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako (la capitale) où ils étaient soignés. En dépit de ses demandes, Amnesty International n’a pas pu obtenir la liste de ces militaires ni établir le lieu où ils se trouvent ».

Par ailleurs, le rapport a révélé d’autres violations des droits de l’homme au Nord. Onze personnes, notamment plusieurs commerçants arabes, arrêtées par l’armée malienne à Tombouctou, auraient fait l’objet d’exécutions extrajudiciaires ou de disparitions forcées. Les corps de certaines d’entre elles ont été retrouvés quelques jours après leur arrestation.


Amnesty fustige les exactions perpétrées notamment par tous les groupes qui ont pris les armes : le MNLA, le Mujao, Aqmi, et d’autres.

Pour tous ces cas de disparition, la structure internationale de défense des droits de l’homme demande qu’une enquête minutieuse soit faite. Et qu’en cas de crime commis, les auteurs soient traduits devant les tribunaux. Selon elle, les disparitions forcées ont, en outre, été considérées par de nombreux organes internationaux de droits humains comme violant l’interdiction absolue de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Rappelons que le présent document s’adresse principalement aux autorités maliennes et vise à promouvoir la mise en œuvre des obligations internationales incombant à notre pays en matière de respect des droits humains. Il incombe, en effet, en premier lieu aux autorités d’enquêter sur toutes les violations et atteintes commises par les forces de sécurité maliennes et par les groupes armés, afin d’assurer justice et réparation aux victimes et mettre un terme à l’impunité.

Bandiougou DIABATE

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