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Rébellion au nord-Mali : Injuste, injustifiée et inopportune
Publié le mercredi 11 juillet 2012   |  Les Echos


Sit-in
© aBamako.com par sa
Sit-in du Collectif des Ressortissants du Nord Mali(COREN)
Mercredi 4 juillet 2012. Bamako. Place de l`Indépendance.


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C’est en ce terme que le Collectif des ressortissants du Nord (Coren) qualifie la rébellion des Touaregs qui sévit au nord du Mali. Coup de projecteur sur un irrédentisme qui sape les fondements de la société malienne.

Les régions du Nord sont abusivement et faussement appelées Azawad expliquait l’historien Bakary Kamian appuyé dans sa thèse par le Pr. Mohamedoun Dicko, samedi dernier au cours d’une conférence débats sur la genèse et la gestion de la rébellion touareg au Mali de 1963 à nos jours.

Pour ces éminents historiens – et ils ne sont pas les seuls – l’Azawad n’a jamais été un Etat organisé. L’espace revendiqué est en réalité une cuvette située entre Araouane et Tombouctou. Pour le Coren, la rébellion des Touaregs particulièrement celle que le pays vit présentement, comme celles de 1963 et 2006, est injuste, injustifiée et inopportune au double plan de la gouvernance et des investissements socioéconomiques.

En effet, les résultats du Recensement général de la population et de l’habitat de 2009, indiquent que tous les Nomades confondus ne représentent que 11,61 % des régions de Tombouctou, Gao et Kidal et seulement 0,92 % de la population du Mali.

Cependant, du fait de la bonne entente entre communautés, les populations sédentaires ont toujours accepté que les Touaregs occupent un leadership de premier plan dans la gestion des collectivités territoriales au niveau des régions, des cercles et des communes dans le cadre de la décentralisation, a noté Sadou H. Diallo, maire de la Commune urbaine de Gao.

C’est ainsi qu’ils, c’est-à-dire les Touaregs, occupent la présidence des trois des quatre Assemblées régionales (Tombouctou, Gao et Kidal) et la présidence de plusieurs conseils de cercle.

Au plan national, sur les 19 députés du Nord, 8 sont sédentaires et 11 sont d’origine touarègue. Leur représentativité au niveau des institutions de la République est donc réelle et visible jusqu’au sommet de ces institutions notamment le Haut conseil des collectivités territoriales, le gouvernement, l’Assemblée nationale.

En somme, contre les règles démographiques et démocratiques, les sédentaires, majoritaires au nord, ont propulsé les minorités au sommet. Dans le but de ménager, protéger et promouvoir leurs droits et surtout de préserver un tissu social apaisé aux prix et concessions politiques et de règles régissant la bonne entente, gage de la cohésion sociale, a expliqué le Coren samedi dernier à Ouaga aux chefs d’Etat de la Cédéao. Cette rébellion est d’autant plus absurde et insensée que rien, sur le plan économique, ne peut la justifier.

Plus de 1500 milliards de F CFA investis

A preuve, l’analyse faite par la commission économique du Coren en février 2012, indique qu’entre 1992 et 2011, 1500 milliards de F CFA ont été investis dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal dans le cadre de projets et programmes majeurs tels que le Programme décennal de développement des régions du Nord.

En plus des projets majeurs de désenclavement et de développement étaient en cours lorsque le MNLA et ses alliés terroristes ont choisi l’option d’attaquer le Mali. Parmi ces projets, on peut citer la construction des routes Niono-N’Goma Coura-Léré- Niafunké-Goundam-Diré- Tombouctou ; Gao-Bourem-Anéfis-Kidal ; le barrage de Taoussa et l’aménagement hydro-agricole y afférent. De plus, tous les projets de développement d’envergure destinés au nord sont gérés par de ressortissants Touaregs.

Ce rappel des faits n’est point dans l’intention de stigmatiser nos frères touaregs, mais s’impose pour contrer la désinformation qui circule concernant le prétendu désengagement de l’Etat malien des régions du Nord et le supposé ostracisme qui frappe les communautés touarègues du Mali.

« Sans être des va-t-en-guerre, nous estimons que quel que soit le bout par lequel on appréhende la crise au Mali, la guerre aux envahisseurs semble une solution incontournable. Ne serait-ce que pour bouter hors de nos frontières les différents groupes terroristes », a tranché le Coren.

Ce collectif a déploré que le gouvernement malien n’ait pas encore posé un seul acte concret allant dans le sens de la résolution de la crise, malgré les multiples rencontres avec le Premier ministre, pour lui apporter les messages de détresse des populations et le sentiment d’abandon.

C’est pour cette raison que, face à l’inaction du gouvernement de CMD, le Collectif des ressortissants du Nord a demandé à la Cédéao d’intervenir militairement pour libérer les régions occupées et au PM CMD de faire parvenir une lettre de requête à cette institution et à l’ONU à cette fin.

Denis Koné

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