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Législatives dans le cercle de Sikasso : La mascarade électorale décriée partout
Publié le mercredi 4 decembre 2013  |  Mali Demain




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Le premier tour des législatives qui se sont déroulées dans le cercle de Sikasso avec ses 1000 bureaux, 1000 délégués dans 43 communes, est décrié par la plupart des candidats et même des familles fondatrices de Sikasso. De l’avis général, il y a eu tout sauf une élection transparente, démocratique puisque l’achat des consciences, les bourrages d’urnes étaient flagrants. De Niéna, à Kignan en passant par Sikasso, ces accusations et observations gravissimes, nous ont été révélées sans gène, ni crainte. Lisez le reportage de Bokari Dicko, envoyé spécial.

Mercredi dernier, notre équipe a débarqué dans la capitale du Kénédougou, il était 22h45h. La ville était calme par endroit, mais bruyante devant certains « QG » de campagne.

Le cercle de Sikasso qui compte 43 commune dont la commune urbaine de Sikasso, neuf listes et non les moindres, étaient en compétition. Ce qui retenait l’attention des électeurs, ce sont els listes RTD/Yèlèma/ADP Maliba/UNPR ; UDA/SIRA/PIDS ; CODEM/ADEMA/MIRIA ; RPM/FARE/MPR ou bien l’URD qui croyait jalousement à ses forces de l’emporter.

Les propos sont accablants, l’indignation est à son comble
Au « QG » de la liste RTD/Yèlèma/ADPA Maliba/UNPR, l’indigantion est à son comble. Et pour cause : « le mauvais déroulement des élections : ouverture en retard des bureaux de vote par exemple à Kapélékourou, Mamasoni, Hamdallaye », explique M. Moussa Ballo dit Mouthia, candidat du PIDS/UDA/SIRA, à Sikasso. « Il y a eu plus grave, le décompte des voix s’est déroulé dans l’obscurité. Le tout s’est déroulé dans un tohu bohu à l’école Tiéba, à Sanoubougou où les présidents de bureaux de vote dictent leur loi, font expulser les délégués qu’ils désirent indésirables ». Au « QG » du RTD/Yèlèma/UNPR, les candidats n’arrivent pas à comprendre que tous les transports en commun de la ville de Sikasso soient loués par leurs adversaires de l’ADEMA/RPM/CODEM/MIRIA/URD. Ce qui a empêché de nombreux électeurs à ne pas accomplir leur devoir civique. Ici, on accuse encore les mêmes à battre campagne après l’arrêt au soir du 22 novembre à zéro heure. Ainsi, à Kaboïla village , Ganadougou, Finkolo Zianso ou Zamblala, des candidats ont distribués de l’argent, du ciment, des moto pompes. C’est ce qui fait sortir M. yaya Berthé, candidat liste RTD/Yèlèma/ADP Maliba/UNPR de ses gongs. « C’est ma première fois de participer à une élection. Je déplore la transformation de nos électeurs en bétail électoral. Un aspect encouragé à Sikasso depuis 1998 entre Kélétigui diaby, candidat indépendant et Mamadou tangara de l’ADEMA dont el Président de l’époque était IBK. L’achat de conscience est sans commentaire pour avoir vu des électeurs demander de l’argent pour aller voter. Je suis très déçu de notre démocratie si le pays doit être géré par des élus corrompus à l’avance », a martelé yaya Berthé. M. Tahirou Berthé, président de l’Association pour la Promotion de l’Education Citoyenne, Appel Faso Dengna qui soutient l’alliance RTD/Yèlèma/ADP Maliba/UNPR, est très déçu du déroulement du vote et de la compilation des résultats. « Nous avons soutenu cette liste à cause de sa particularité, du mode de sélection de ses candidats et leur qualité afin d‘aider IBK et non le combattre puisqu’il a été élu pour construire ce pays dans la droiture, et la justice. Il n’a aps droit à emprunter le chemin de ses prédécesseurs qui ont plongé le pays dans cet état. C’est ce qui explique notre leitmotiv au cours de ces élections », a ajouté Tahirou. « J’ai été surpris de voir des individus dans la cour d’un centre de vote, entrain de montrer aux électeurs comment voter pour leur liste. Ce que j’ai dénoncé au près des forces de sécurité. Rien n y fait, ils ont continué leur sale boulot. Pour nous, une élection, n’est pas l’achat de conscience. A ce rythme, il ne faudrait pas compter sur un probable changement », a ajouté notre interlocuteur.

Le porte parole de famille Berthé très amer
Il était 10h15 lorsque nous avons débarqué dans la famille Berthé à Kaboïla I. Nous avons été accueillis par l’Imam, Amadou Berthé, dernier petit fils de Kélétigui Berthé.

Calme, pondéré, L’imam fera savoir qu’il « est difficile de parler du déroulement du vote » puisqu’il est chez lui. Mais l’homme a conseillé aux autorités de voir le mode de sélection des députés à l’Assemblée Nationale parce « qu’un élu, devra être un responsable, respecté et aimé par le peuple et non, une question d’argent pour se faire élire. L’AN ne doit pas être ouverte à n’importe qui mais celui qui a de la moralité. Mais le premier tour de ces élections, nous avons constaté que des partis politiques préfèrent leurs intérêts que ceux du peuple. Un Député ne doit aps tenir compte d’abord de ses intérêts mais ceux du peuple en avant. Nos autorités doivent voir ce côté si elles tiennent à une véritable démocratie du peuple par le peuple et pour le peuple », a dit l’imam Amadou. Ces méthodes, a-t-il poursuivi, découragent le peuple qui refuse de voter. Ce sont des comportements qui donnent un dégoût de la chose politique. Pour notre interlocuteur, il a été découragé par les comportements de certains candidats sur le terrain alors que « le pays évolue avec l’avis du peuple. Ces achats de consciences, sont déplorables puisque ce sont des voleurs qui gèrent les élections et martèlent que ceux-ci savent tricher et qu’il faut les choisir pour ce faire. Nous en baisserons pas les bras pour mettre fin à ces pratiques ».

Enfin, l’Imam Amadou Berthé conseille aux politiques qu’ils pratiquent ce métier pour développer le pays et non s’enrichir. Nos parents disaient qu’il y a trois sortes de fils du pays : – le premier est plus vieux que le pays parce qu’il est toujours présent dans le développement ; le second est un frère jumeau au pays, c’est-à-dire s’il est présent, va travailler mais s’il sort hors du pays, ne pourra rien faire ; le troisième, le pays est plus vieux que lui, c’est-à-dire qu’il soit au pays ou hors des frontières, il ne sert à rien. Je veux dire ici, qu’un politicien est un artisan, son art, c’est le peuple. Que nos hommes politiques nous disent ce qu’ils ont fait pour bâtir ce pays ? Au contraire, ils l’ont détruit par la corruption et autres maux qui minent le Mali d’aujourd’hui. Il est temps qu’ils changent de politique et songer au développement du pays ». Enfin, l’imam Berthé demandent aux nouvelles autorités de penser à des stratégies qui permettront de développer le Mali, celles-ci permettront aux jeunes que c’est possible de sortir de l’ornière. Si elles procèdent de la sorte, le peuple les sauvera parce que les populations sont derrière nous », a martelé l’imam Berthé.

Chez les Diamoutènè, même regret : moralisation de la vie politique
Ici chez les Diamoutènè, l’Officier de Gendarmerie à la retraite, M. Yacouba Diamoutènè, regrette qu’il y ait fraudes même s’il ne pourra pas la certifiée. A plus de quatre vingt ans, il conseille aux nouvelles autorités de revoir le mode désignation des députés à l’AN sous forme d’alliances contre nature. « La moralisation de la vie politique s’impose et aussi, revoir la pléthore de partis politiques. Il faut désormais procéder à une enquête de moralité sur la désignation des futurs députés à l’AN afin d’empêcher n’importe qui d y accéder. Un choix judicieux s’impose avec l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Les représentants à l’hémicycle doivent être des hommes valables, irréprochables parce qu’ils doivent contrôler l’action gouvernementale ».


« Le vote a été mal fait », dixit Sina Traoré
Les Traoré par la voix du septuagénaire, Sina Traoré entouré de M. Abdoulaye Traoré dit Géant, enseignant à la retraite, chargé de mission et porte parole de la famille, condamnent les fraudes massives dénoncées ça et là. Pour Sina Traoré, « le vote a été mal fait car, c’est ma première fois de voir de telles choses. Les autorités doivent suspendre les candidats surpris en plein fraude ou vol et même leur formation politique. Il faut nos hommes politiques les achats de consciences et autres fraudes ». Pour le septuagénaire des Traoré, il condamne l’acte des bérets rouges du 30 avril 2012 et rappelle qu’en tant que propriétaire terrien que lui confère le droit coutumier, il n’a pas de maison et n’a pas où aller. L’occasion était propice pour lui de remercier la presse pour son travail républicain.

Le changement doit s’opérer dans la révision totale des textes et lois
Pour le porte parole Géant, il va droit au but. « Les maliens sont entrés dans une situation regrettable ». Quant au mode de vote, cet ex enseignant a rappelé l’émulation constructive que créait le vote au Mali sous le règne de l’USRDA. « Il faut réduire le nombre de partis politiques au Mali. Cela devient de la comédie. C’est ce méli mélo que certains se sont présentés candidats aux législatives. Le ridicule en tue pas dans ce pays. N’est pas député, qui veut ! a titre d’exemple, face à notre mosquée, un député démuni avant son élection, s’est enrichit en un laps de temps. Donc, ces élus pour la plupart cherchent à s’enrichir que de servir le peuple. Le changement doit s’opérer dans la révision totale des textes et lois du Mali. En France, pour être député, il faut être capable de réunir 500 signatures. C’est le contraire ici où n’importe qui, devient député. Et les résultats sur l’ensemble du territoire montrent le découragement des électeurs pour els urnes. Les autorités doivent faire attention car, elles doivent être capables de créer un nouveau type de malien. Sans cela, IBK va beaucoup parler et finira par s’essouffler sans atteindre ses objectifs. Nous sommes prêts à le soutenir ».

Qu’il s’agisse de Soumaila Bamba, délégué superviseur à Bougoula dans le bureau 83, il sera mis dehors par le Président du bureau parce qu’il n’était pas d’accord de la méthode décompte des voix ou bien à Kignan où l’on déplore les achats massifs de consciences et autres matériels pour renverser la tendance au près des électeurs, à quelques heures de l’ouverture du vote. Dans le cercle de Sikasso, la coalition des sept listes ne savoure pas vaincue et s’apprête à déposer à la mairie de Sikasso, une demande de marche qui partira du stade municipal via le gouvernorat pour s’achever à la Préfecture de la ville.

« Fraudes massive, avons été perplexe à Sikasso » dixit directeur de campagne
Quant au Directeur de campagne de la liste RTD/Yèlèma/ADP Maliba/UNPR, M. Amadou Traoré, le premier tour des législatives dans le cercle de Sikasso a vu une véritable fraude massive avec l’achat de conscience dans les centres de vote de la part de l’ADEMA/URD/FARE. En dehors du vote, nous avons eu toutes les peines du monde à lire els résultats puisqu’ils étaient compilés dans trois ordinateurs. Une première ici dans notre cercle. Un aspect que nous n’avons pas compris puisqu’à notre entendement, les résultats devaient être compilés depuis le centre par bureau de vote, par commune. Il y a eu plutôt un enregistrement pêle-mêle des résultats. C’est le cas par exemple à Dumbila (Ganadugu), Lobougoula. A Sikasso, nous avons été perplexes. En réalité, nous avons été mené en bateau par l’administration soit disant par soucis de rapidité a installé trois ordinateurs. Nous pensons que le Mali se débarrassait de ces mauvaises pratiques, hélas, c’est le contraire qui vient de se prouver par ce premier tour des législatives. Ce sont des pratiques ignobles qui n’honorent pas le Mali et notre Assemblée Nationale».

Pour l’un des candidats du parti « Yèlèma », M. Boucary Diarra, président de ce parti à Sikasso : « Il n y a pas eu une élection voulue par la base puisqu’il y a eu trop de tricheries, de vols de bulletins ».

Au Gouvernorat, le Gouverneur, n’est pas passé par quatre chemins. « Notre rôle se limite à l’organisation matérielle du scrutin. Les autres aspects et plaintes ne nous engagent pas », a dit le chef de l’exécutif régional. Nous n’avons pas été saisi par aucun candidat sur le non respect de la clôture de la campagne, ni de fraudes massives, encore moins de bourrages d’urnes. De toutes les façons, il y avait aussi des observateurs nationaux et internationaux ici. Tout el monde a eu le temps de constater le déroulement de ce scrutin. Je suis surpris par ces accusations ».

Selon le Préfet adjoint, M. Siriman Kanouté, il sourit lorsqu’on lui parle de «bourrages d’urnes, de vols, d’achat de consciences et autres. Vous savez a-t-il dit : « dans un bureau, il est composé d’un président et de quatre assesseurs et délégués de la CENI, de la Cour Constitutionnelle, des observateurs nationaux et internationaux sans compter nos 30 coordinateurs répartis entre les centres appuyer els présidents des bureaux de vote ». S’agissant des résultats, M. Kanouté est on ne peut clair : « Dans chaque bureau il y a trois Procès Verbaux. Les résultats sont signés par chaque représentant des candidats au verso. L’administration n’a pas le rôle de redresser les résultats mais les centralisons et envoyons à l’Administration territoriale ». Le Préfet adjoint reconnait que certains Présidents de bureau de vote ont pêché par manque de formation adéquate puisque tout a été fait précipitamment. C’est ce qui explique que 30 seront remerciés », a-t-il déclaré.

Le suffrage attribué aux candidats est supérieur à celui exprimé
A l’URD, loin d’être d’accord avec les résultats publiés car, il y a incohérence. Et pour cause, M. Harouna Konaté, secrétaire politique de la section, parle de recours en annulation des résultats. « Il y a eu impression de bulletins parallèles pré-empruntés, vote double. L’administration peut vérifier ces bulletins et les comparer aux originaux. Le suffrage attribué aux candidats est supérieur au suffrage exprimé de 1877 voix, soit 101,66%. Le total a dépassé la moyenne. En clair, il y a eu des bulletins parallèles pré-empreintés et mis dans les urnes. L’autorité, la CENI savent qu’il y a 1877 voix supplémentaires. D’où notre requête en annulation : Le nombre de votants est de 118 660, communiqués par el MATCL ; bulletins nuls : 5343 et plus de 6000, source ORTM ; suffrages exprimés : 113 194 voix ; voix réparties : 115 194, soit 101,66%, soit 1877 voix en dépassement. Par exemple, RPM : résultat global : 22 073 voix, résultat détaillé : 21 279 voix, la différence est de 794 voix. L’URD totalise en résultat global : 20 352 voix, résultat détaillé : 20 452 voix, soit une différence de 100 voix. Dans ce cas, on ne peut pas parler de sincérité de vote à Sikasso. Nous avons assisté à une mascarade électorale », a martelé le secrétaire politique de l’URD.

A la question de savoir si l’URD va marcher avec els autres listes, soit six, M. Kanouté est on ne peut plus clair : « L’URD n’est pas va-t-en guerisse mais nous sommes prêts à accompagner pour une annulation de ce scrutin ».
Au RPM, on se prépare pour le second tour contre la liste CODEM/ADEMA/MIRIA qui le devance de plus de 12 000 voix déjà.
En tout cas à Sikasso, les sept partis qui n’ont pas été qualifié au second tour, se préparent pour battre le pavé afin d’obtenir de la Cour Constitutionnelle l’annulation du scrutin.

Affaire à suivre…
Bokari Dicko, envoyé spécial

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