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Tenue du congrès extraordinaire du peuple malien : Une nécessité
Publié le mercredi 11 juillet 2012   |  Le Guido




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Le Mali se trouve actuellement dans une crise politique, sociale, économique, sécuritaire, militaire et humanitaire sans précédent qui compromet son existence même en tant que Nation indépendante, une et indivisible. En effet, depuis le 17 janvier 2012, le Mali subit l’agression d’une horde de bandits armés sous le nom de Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) épaulée par des fanatiques religieux d’Ançar Dine et des terroristes d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et par le MUJAO.

De plus, le coup d’Etat du 22 mars 2012 a précipité la chute des grandes villes du Nord du Mali : Kidal, Tombouctou et Gao. Ainsi, les 2/3 du territoire malien sont actuellement aux mains de divers groupes de malfaiteurs dont les objectifs sont différents, allant de la sécession au trafic de drogue et d’armes, en passant par la soumission du pays à la charia islamique.

Cette situation, présageant le chaos du pays et l’éclatement de l’unité et de la cohésion sociale, est fermement condamnée, d’abord par la majorité des Maliens, par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), par l’Union Africaine et par l’Organisation des Nations Unies (ONU).

De fait, le pays est partitionné : au Nord, les rebelles indépendantistes, les terroristes et les trafiquants de tous genres ; au Sud (environ 1/3 du territoire), une classe politique divisée et une junte militaire (auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012) omniprésente et voulant se donner une légitimité à tout prix, y compris par des chemins de traverses. Un Gouvernement unipolaire a été mis en place le 25 avril 2012 et ce dernier pilote à vue, sans feuille de route précise et sans lisibilité dans ses démarches.

Mais, où est le Peuple du Mali dans tout cela ? Que pense le Peuple ? Que décide le Peuple ? Que fait le Peuple ? Pourquoi la libération du Nord n’a pas commencé jusqu’à ce jour, sachant que c’était le motif déclencheur de l’acte entrepris par la junte en arrêtant la dérive (haute trahison) d’ATT et la pitrerie dévastatrice de son entourage qui a amené le pays au bord du gouffre? Pourquoi on n’a pas encore porter une assistance de façon significative à toutes ces populations déplacées, violées, volées, abandonnées, affamées et réfugiées qui, au demeurant, sont nos compatriotes et dont la majorité reste rattachée à la préservation de l’intégrité territoriale et aux valeurs républicaines de l’Etat ?

Appel à un congrès du peuple

Ces questions émanant souvent du Peuple, sont de bonnes questions légitimes et méritent qu’on y apporte des réponses appropriées. Cependant, la réponse à ces questions appartient au Peuple lui-même et personne d’autre n’est capable de lui en apporter à la hauteur de son espérance et de sa réalité.

Pour que l’Etat puisse réinvestir les espaces perdus (physique, politique, institutionnel et moral), il est indispensable que le Peuple se retrouve à travers d’un grand rassemblement : un Congrès Extraordinaire du Peuple Malien (CEPM). Il sera l’occasion et le lieu permettant de faire face à l’affront des terroristes, de laver les humiliations et le mépris, de commencer à panser les maux et de relever la tête avec dignité.

Le CEPM ne sera pas tenu pour opposer le peuple malien à la Communauté internationale ou opposer une frange de la population à une autre. Il sera l’opportunité de rapprochement des synergies, d’où qu’elles viennent si leur objectif est d’aider le Mali à retrouver sa stabilité en recouvrant son territoire occupé et en chassant les terroristes, les bandits et les narcotrafiquants de sa partie septentrionale.

La démarche intellectuelle, démocratique, patriotique et morale du Congrès Extraordinaire du Peuple Malien permettra de restaurer l’unité nationale par les retrouvailles entre les «forces vives» pour faire l’état des lieux et proposer des solutions réalistes de sortie de crise à court, à moyen et à long terme pour un nouveau départ démocratique du Mali.

Le CEPM permettra aussi d’expliquer au peuple non seulement comment nous en sommes arrivés là, mais surtout d’expliquer comment ne plus tomber dans ce scénario cauchemardesque et chaotique qui menace l’existence même du Mali en tant que Nation indépendante et souveraine. Le Congrès Extraordinaire du Peuple Malien doit être placé sous la convocation de Son Excellence Dioncounda Traoré, Président de la Transition, Chef de l’Etat, Chef suprême des Armées. Il permettra de tirer des enseignements des deux décennies passées de démocratie et d’apporter les corrections nécessaires aux instruments de l’ordre politique et constitutionnel. A travers ce dialogue national, l’état de la Nation pourrait être renforcé et des solutions pérennes seront dégagées pour être appliquées dans le cadre du traitement de la crise du Nord comme partout au Mali, pour que toutes tentatives de scissions du pays soient à jamais contrées.

Le CEPM engagera l’accord du peuple sur la priorité n°1 : le recouvrement de l’intégrité du territoire national. Il sera un cadre de réflexion collective et d’orientation sur la démocratie participative, le fonctionnement des institutions, la morale politique, la bonne gouvernance et la lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière, l’arrêt de la spoliation de terrains agricoles, le respect et la préservation du bien public. Les résultats du CEPM permettront d’apporter un nouveau changement positif auquel l’adhésion du peuple ne fera pas défaut, car la feuille de route sera désormais élaborée et exécutée en toute transparence et de façon crédible.

Le peuple est la fondation d’une Nation. Quand celle-ci est fissurée, écartelée, divisée, mal ancrée dans le bon sol, l’édifice tout entier risque de s’écrouler et le sommet se fracasser. Une nation se construit comme un édifice. Elle doit être entretenue, nettoyée, réparée, embellie périodiquement afin de prolonger sa pérennité dans le temps et l’espace.

Le CEPM permettra au peuple de s’auto-interpellé. Qu’est ce qui a favorisé son mutisme pour arriver à la situation inextricable que nous connaissons aujourd’hui, nonobstant certaines alertes d’une destruction annoncée dont la classe dirigeante irresponsable et comptable, n’a pas tenue compte?

Si l’intérêt suprême de la Nation prévaut, le CEPM permettra la naissance d’une nouvelle génération de Maliens dont la capacité intellectuelle et l’intégrité morale permettront de réaliser un changement pour re-légitimer un Etat républicain et laïc fort qui pourrait déboucher sur l’avènement de la IVème République.

Le baromètre de la démocratie sera dès lors fondé sur des critères d’efficacité, de rendement, d’intégrité, d’impartialité et de pluralisme politique, appliqués pour la cause du plus grand nombre.

Les tripatouillages électoraux, les espiègleries pour contourner les lois, l’accaparement des ressources et biens de l’Etat, les compromissions mettant en péril la vie des populations, pourront être classés dans la Constitution remaniée comme crimes contre le Peuple souverain.

Comme le disait un politicien malien intègre et brillant : «Retrouvons ce qui nous grandit». Pour cette raison, il est temps que le peuple reprenne l’initiative pour prendre en main son destin. Il est temps pour la nouvelle génération du Mali d’accomplir le devoir sacré devant le Peuple, en face du monde et de l’Histoire en assumant pleinement sa responsabilité dans l’épreuve à l’image du combat et du sacrifice des pères fondateurs du Mali : Mamadou Konaté, Modibo Keïta, Jean-Marie Koné, Mahamane Alassane Haïdara ainsi que leurs valeureux compagnons de lutte qui ont payé de leurs vies pour que nous ayons la liberté dont la contradiction, à un moment donné, a débouchée sur l’avènement de la démocratie issue de la Révolution du 26 mars 1991.

Nonobstant, les tentatives de déstabilisations au Nord et au Sud du pays, des violations systématiques de la Constitution de la part des uns et des autres, du mépris jeté à la face des Maliens en les écartant des décisions engageant la Nation, de l’opprobre jetée sur l’ensemble de la classe politique sans discernement, le Peuple malien, dans un sursaut vital, doit se retrouver en Congrès Extraordinaire pour définir les modalités permettant d’assurer l’unité nationale, la restauration de l’intégrité territoriale, la sauvegarde de la souveraineté et la dignité nationale.

Le Congrès Extraordinaire du Peuple malien permettra aussi d’indiquer clairement les voies et moyens à mettre en place pour un retour rapide et durable à la Constitution du 12 janvier 1992, avec les amendements d’amélioration nécessaire pour atteindre une démocratie réelle au service exclusif de la Nation. Dans cette condition, la subordination de l’autorité militaire à l’autorité civile doit être pleinement et rigoureusement réaffirmée, comme cela est le cas dans tout Etat de droit.

Le devoir de l’armée

Les militaires doivent convoyer vers le Nord du Mali pour libérer les zones occupées. L’Armée malienne retrouvera ainsi ces lettres de noblesses et l’estime nationale de tout le peuple qui le soutiendrait becs et ongles, en toutes circonstances. L’Armée du Mali doit être le fer de lance de toute intervention militaire étrangère pour la reconquête des régions occupées (autrement dit, le commandement de la force d’intervention de la CEDEAO doit être confié à l’Armée malienne).

Forum de la presse salué

Le Forum de dialogue initié récemment par la presse à Bamako a été un grand succès et de telles initiatives méritent d’être saluées et encouragées. La liberté de presse et d’expression est un droit fondamental. En conséquence, cette liberté ne doit point être muselée. Les journalistes doivent, vaille que vaille, remplir leur devoir d’information et de critique dans un esprit constructif et participatif à la refondation de la démocratie au Mali.

Les querelles vaines et stériles, les ambitions personnelles, les calculs politiciens, les arrestations arbitraires, les OPA (Offres Publiques d’Achat) sur le pays pour s’accaparer de ses richesses, la division dogmatique des populations, l’intoxication médiatique et la désinformation de tous genres, les préjugés raciaux, les escroqueries religieuses, les crimes contre l’humanité, tout cela devrait cesser pour l’intérêt suprême de la Nation: NOUS DEVONS SAUVER LE MALI dans sa diversité culturelle et dans son unité nationale. Cela est et restera un devoir sacré pour chacun d’entre nous.

Oumar M.C. KONÉ

Porte-parole de l’ADPS

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