Plus qu’un affront, la situation qui prévaut à Kidal est la preuve que le président IBK a du chemin à faire pour convaincre les Maliens, qui se posent de questions, qui tendent à s’impatienter.
Dans l’impasse, les négociations entre groupes armés et gouvernement tardent à se réaliser. E, du coup, c’est la légitimité du Mnla qui est désormais en doute. D’où, l’impérieuse nécessité de sa dissolution.
Signé le 18 juin 2013 à Ouagadougou, l’accord entre le gouvernement et les groupes armés peinent à se matérialiser. De ce fait, le délai de 60 jours prévus comme point de départ de sa mise en œuvre est loin d’être respecté.
Si l’on s’en tient aux différentes actions menées çà et là, il sera difficile de dire exactement ce qui a avancé dans les pourparlers entre les deux parties. Mais, le hic est que l‘Etat malien, dont le territoire est entrain d’être annexé, continue de jouer à la légèreté et aux prolongations. Car, au lieu de taper du poing sur la table pour neutraliser la férie enfantine du Mnla et ses acolytes, crée plutôt de la confusion. Oui, puisque les deux foras qu’il a organisé en un laps de temps, dans la précipitation, (les états généraux sur la décentralisation et les assises nationales sur le nord) n’ont pas apporté les résultats escomptés.
Pire, les populations à la base n’ont pas été consultées pour en faire un véritable baromètre afin de ramener la paix et la quiétude dans le septentrion.
Dans la foulée, le gouvernement lance un plan d’urgence en faveur des régions du nord dont le contenu et la portée restent à déterminer. Car, au nord, il y a d’abord et avant tout un véritable défit sécuritaire à gérer. Ce qui est loin d’être cas, au regard de la psychose dans laquelle les habitants de cette zone vivent. La méthode trouvée est de faire cause commune avec les chefs de Tribu du nord qui, en réalité, ne contrôlent plus rien et ne peuvent, au contraire, empêcher les groupes armés de poser nulle part des actes de sabotage. Mieux, ces leaders communautaires ont échoué sur toute la ligne et manquent totalement d’autorité.
Du côté des groupes armés, la stratégie est toute simple. Elle consiste à faire de la surenchère. Même s’il est illusoire de s’attendre à l’aboutissement des revendications indépendantistes. Si d’aucuns ont pensé que la fin des tensions est la remise des bâtiments administratifs à Kidal, c’est mal connaitre le Mnla et ses alliés qui excellent dans l’art de la tromperie.
En clair, les jeunes qui constituent le mouvement national de libération de l’Azawad, sous la houlette de Bilal Ag Achérif, pensent pouvoir s’appuyer sur un levier. Il s’agit d’un puissant lobbying qui fait réfléchir à sa place et plaide pour que leurs revendications soient prises en compte. A ce groupe, dite branche politique basée à Ouagadougou, France, Suisse, Belgique et l’Arabie Saoudite, il faut compter sur la branche armée. Dans ce lot, plusieurs d’entre eux viennent de la Libye et de l’armée malienne. Ce qui revient à se demander où en est-on avec le processus de cantonnement recommandé par l’accord de Ouagadougou.
Quand le Mnla défie IBK
Incroyable mais vrai. Le fameux mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) défie le président de la République. «Les forces armées de l’Azawad feront payer à l’armée malienne son irresponsabilité après son forfait sur des femmes et des enfants qui manifestaient pacifiquement à Kidal », nous a déclaré le vice président du Mnla, Mohamed Djery Maïga, au lendemain des événements. De quoi interpeller les plus hautes autorités à donner une correction exemplaire à ce mouvement qui a fini par montrer son vrai visage de touristes. Sinon comment est ce que des tireurs embusqués puissent attaquer une armée nationale sans être condamnés par la communauté internationale. Car, en réalité, ceux qui ont ouvert le feu à l’aéroport de Kidal ne sont ni des enfants, ni des femmes civiles, ils sont plutôt des éléments du Mnla. Cet acte n’est pas le premier. Deux autres ministres de la République ont été attaqués dans la même localité. Mais, c’est l’attitude du premier ministre qui est incompréhensible. Il n’aurait jamais dû rebrousser chemin. Car, Kidal n’est pas la propriété des individus, terroristes et bandits de grands chemins. L’Adrar des Ifoghas est un territoire malien et les autorités du Mali doivent veiller à ce qu’il soit ainsi même au prix du sang.
En tout état de cause, ces manifestations sont loin d’un fait du hasard. Elles relèvent d’une véritable volonté des groupes armés de manipuler d’abord certaines populations locales et surtout l’opinion internationale. Ce scenario ne marche plus. Étant donné que tout le monde sait qui est désormais le Mnla, une nébuleuse! D’où l’impérieuse nécessité pour le président de la république de sonner la fin de la recréation dans la région de Kidal. A ce titre, il bénéficiera de la caution de l’ensemble des chefs de tribus de la localité qui l’ont déjà manifesté. Et, à ce propos, le Mnla et ses alliés doivent être combattus avec force et ne méritent plus de bénéficier d’une quelconque faveur. C’est à la seule condition que le slogan le Mali d’abord peut devenir une réalité.