Arrêtés en septembre et octobre 2012, soit plus d’une année et emprisonnés à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, les leaders estudiantins ont été libérés le 3 décembre 2013. Il s’agit de : Hamadoun Traoré de l’Ecole Normale Supérieur (Ensup), de Oumar Sidibé (ami de Hamadoun Traoré), Michéry Diarra de la Fast, Mahamadou Ballo de l’Institut Universitaire de Gestion (Iug), Aly Guindo et Mohamed Kéita, membre de l’Aeem de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp). Il faut rappeler qu’au moment de leur arrestation, une vive tension régnait au sein du bureau de coordination de l’Aeem.
A l’époque, Hamadoun Traoré secrétaire général du Bureau de coordination de l’Aeem et son équipe avaient en face d’eux un autre groupe opposé à eux. La division entre eux serait survenue au lendemain du coup d’Etat de Amadou Haya Sanogo et certains de ses camarades d’armes. Quand Hamadoun réclama à la Bourse du travail le retour à l’ordre constitutionnel avec certaines organisations de la société civile et des partis politiques regroupés au sein du FDR (Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République). Une lutte sans merci s’ouvra donc entre le camp Hamadoun et la branche estudiantine qui serait favorable au putsch.
Des accrochages, tentatives d’assassinats devenaient monnaies courantes au sein de l’espace universitaire. Les uns accusaient les autres d’être les responsables de l’instabilité de l’espace universitaire. Dans cette situation tendue et délétère les autorités de l’époque ont arrêté et emprisonner Hamadoun Traoré et certains de ses camarades. Si Mahamadou Ballo a été le premier à être arrêté (le 21 septembre 2012), Hamadoun Traoré et les autres camarades cités ci-dessus ont été arrêtés le 9 Octobre de la même année. La question qui se pose est la suivante. Après une année en prison, ont-ils été autorisés à faire leurs évaluations de l’année dernière ? Si non, quelle mesure prendre pour leur permettre de faire leurs évaluations?
Hadama B. Fofana