La section provinciale du Zondoma de la Police nationale a intercepté, le 23 novembre 2013, 2 fillettes en provenance de Guirou, une localité du Mali.Ces adolescentes, victimes d’un trafic, sont actuellement gardées au siège de l’Association des Jeunes pour le Bien-être Familial de Bogoya (Ajbfb) à Ouahigouya. Nous les avons rencontrées le samedi 30 novembre dans la soirée. Aya Safiatou et Aya Djénéba, âgées de 14 ans chacune, sont originaires de Guirou, dans la commune rurale de Yoro, région de Mopti au Mali.
Selon ces adolescentes, elles devaient aller travailler pour le compte d’un certain Naaba à Ouagadougou. C’est d’ailleurs ce dernier qui a payé leurs tickets de voyage de Yoro à Ouaga en passant par Titao, Ouahigouya et Yako. C’est donc à Gourcy que la police de cette localité a intercepté les 2 compagnes de route.
Aucune d’elles ne disposait d’un document pouvant fournir des informations précises sur leur identité. Elles avaient en leur possession 2 téléphones portables. Dans le journal d’appels des 2 portables, 2 correspondants ont rivalisé en appels. L’un a appelé 20 fois entre le 22 et le 23 novembre 2013 et l’autre, une correspondante a appelé 54 fois pendant la même période. Cette dernière qui parlait le mooré a dit n’être jamais entrée en contact avec les filles. Idem pour l’autre. Et pourtant, les différents appels attestent bien les échanges opérés entre le 22 à 18h et le 23 novembre inclus à 8 heures.
D’autres numéros censés être ceux des parents n’ont pas répondu aux appels. Les enfants ont finalement été remises à l’action sociale qui, à son tour, a fait appel à l’Association des jeunes pour le bien-être familial de Bogoya (AJBFB) ou elles sont hébergées depuis le samedi 30 novembre.
Selon le président de cette association, Abdoulaye Kindo, le trafic d’enfants est un phénomène qui a pris des proportions inquiétantes dans la région du Nord. Aussi a-t-il fait savoir que sa structure est un centre de transit et a pu héberger au moins 65 enfants victimes de trafic depuis le début de l’année. Il a profité de l’occasion pour appeler à une prise de conscience face au phénomène et demandé la vigilance à tous les niveaux.
Source: Le Pays du 03 décembre 2013