C’est par le canal de son "grand ami et frère" (Habib Sissoko) que nous avons appris aujourd’hui la triste nouvelle : Ababacar Fall dit Mbaye Boye est décédé, dans l’après-midi du lundi 2 décembre 2013, à Saint-Louis (au nord du Sénégal) dès suite d’une longue maladie. Passionné de sport, il était le fondateur du Tournoi international de judo de Saint-Louis, l’une des compétitions de judo les plus prestigieuses en Afrique. Depuis ce 3 décembre 2013, cet immense "baobab" repose en paix à Saint-Louis.
Mbaye Boye était aussi et surtout un grand ami du Mali. On comprend alors l’amertume et la tristesse du président du Comité National Olympique et Sportif du Mali (Cnosm), Habib Sissoko, en nous annonçant la nouvelle du décès de ce grand combattant engagé pour la promotion du judo au Sénégal et en Afrique.
"C’est une immense perte pour le judo voire le sport au Sénégal et en Afrique. C’est aussi une immense perte pour nous Maliens parce que c’était un homme toujours disponible pour aider les délégations sportives maliennes au Sénégal".
"Il était alité depuis au moins trois mois, c'est vraiment une grande perte pour le sport sénégalais, en général, et le judo en particulier", a confié à l'Agence sénégalaise de presse (Aps) le Directeur de la Haute compétition (Dhc) au Ministère des Sports, Souleymane Boune Daouda Diop. Ce dernier est connu pour être un proche du défunt.
Pour les confrères de Le Soleil (quotidien national du Sénégal), Mbaye Boye était "un expert des arts martiaux... Un régulateur social, longtemps considéré comme une figure emblématique de la cité magique et mystique de Mame Coumba Bang, génie tutélaire des eaux...".
Ceux qui l’ont connu comme le président Habib Sissoko et votre serviteur, le décrivent volontiers conne un homme "toujours égal à lui-même, très fidèle en amitié, humble et disponible, coriace, tenace, courageux, persévérant, pieux, diplomate et très résistant". Ainsi, "la longue maladie qui l’a finalement emporté «ne l’empêchait pas du tout de deviser tranquillement avec ses concitoyens, de chahuter et de distribuer des salamalecs tonitruants aux passants".
Le Soleil, dans son hommage posthume, souligne que Me Ababacar Fall "ne ratait aucune occasion de communier avec la population de la vieille cité dans la joie. Sa communication était vivante, ponctuée de tapes amicales et de congratulations. Il parvenait toujours à arracher le rire aux plus timides, aux passants sévères qui n’aiment pas plaisanter".
JUDOKA DE CŒUR ET DANS L’ÂME
Le quotidien nationale du Sénégal précise, "sa façon de commercer avec ses prochains, sa manière particulière d’égratigner les autorités administratives, municipales, politiques, coutumières et religieuses, de taquiner ses amis et proches collaborateurs, étaient toujours ponctuées de paraboles, d’anecdotes, de métaphores".
Ancien judoka, Mbaye Boye a été pendant de longues années un membre des instances dirigeantes du judo sénégalais avant de se consacrer à l'Institut des Sports de Saint-Louis dont il était le directeur. Cette structure a formé des judokas de haut niveau à l'image de Fary Seye, championne d'Afrique. Ce tournoi a disputé sa 15è édition au mois de mars cette année.
C’est dans les années 90 que nous avons connu l’homme, à travers les responsables de la Fédération malienne de judo et du "Clubs des amis du judo" de l’époque, notamment Habib. C’était le temps des grands tournois de judos dans les capitales de la sous-région (Bamako, Abidjan, Ouagadougou…).
Il s’en inspira pour initier le Tournoi international de judo de Saint-Louis avec le soutien du Général Palenfo et d’Habib Sissoko et naturellement des autorités politiques et sportives de son pays, le Sénégal. Nous étions d’ailleurs de la toute première édition en 1999, si nous avons bonne mémoire.
Cet illustre disparu a beaucoup aimé le Mali à travers le président du Cnosm, Habib Sissoko, à qui il vouait une estime à toute épreuve et un profond respect. Rares sont les délégations sportives maliennes qui séjournaient au Sénégal sans être approchées et inviter à manger par ce passionné de sport, notamment de judo. L’homme était très chaleureux dans ses relations et fidèle en amitié.
En janvier 2012, votre humble serviteur était ainsi son invité pour la 14è édition du Tournoi international de judo de Saint-Louis, une ville tant chère à Mbaye Boye. Tout comme le judo et la fraternité entre les dirigeants du sport africain.
Notre dernier contact avec lui, c’était en juillet dernier, à la veille du premier tour des élections présidentielles. Il nous avait appelé pour avoir des nouvelles d’un des candidats qui lui était proche car l’ayant un moment beaucoup aidé dans l’organisation du Tournoi de Saint Louis et qui vient de se faire élire député. Ce jour, il nous disait être alité et en traitement à Dakar depuis quelques semaines. Hélas, il ne s’en est pas relevé malgré un séjour médical en France.
Profondément affecté par la disparition de son ami, le président Habib sera à Saint-Louis dans la semaine pour présenter ses condoléances et celles du monde sportif et olympique à la famille éplorée de Mbaye Boye.
Communicatif et jovial, Mbaye Boye en imposait non seulement par son gabarit, mais aussi et surtout par sa facilité à égayer les atmosphères les plus sombres et tristes ainsi que sa chaleur humaine et sa générosité. Des valeurs que la mort, hélas, ne respecte jamais quand l’heure de vérité sonne !
Repose en paix Mbaye Boye !
Source : Mjs
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