BAMAKO - La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a annoncé mercredi à financer un projet d' aide aux agriculteurs du cercle de Tombouctou. Financée à hauteur de 50 000 dollars américains, cette initiative doit permettre aux bénéficiaires de sauver leur récolte 2013-2014, a-t-on appris ce jour.
Selon les responsables de la mission, cette aide se traduit principalement par une fourniture en carburant nécessaire au fonctionnement normal des stations de pompage qui irriguent les champs cultivés dans les trois plaines rizicoles d' Amadia, de Koroyommé et de Daye.
Celles-ci sont gérées par des coopératives normalement approvisionnées en carburant de juillet à septembre. "Du fait des conséquences du conflit, les exploitants des plaines se sont trouvés dans l'incapacité de se prendre en charge jusqu' à la fin de cette récolte prévue en décembre", indique un communiqué de la MINUSMA.
A travers ce projet, elle veut participer à la relance de l'agriculture et à la reprise des activités économiques du cercle de Tombouctou en sauvant les récoltes de cette année.
Selon les autorités locales, "la riziculture est la principale activité agricole du cercle de Tombouctou". Ainsi, "la vente en détail du riz fait vivre beaucoup de femmes et de ménages de la région". Sans compter que le riz est l' aliment de base de la population. Une pénurie de cette denrée stratégique ne pourrait donc qu' aggraver "une situation alimentaire déjà précaire". Les résidus issus du traitement du riz sont également utilisés dans l' alimentation des animaux.
Il est important de signaler que la production agricole 2012-2013 a été lourdement affectée par l'occupation du nord du Mali, limitant ainsi la capacité des paysans du cercle de Tombouctou à financer la campagne agricole en cours.
Le succès de la campagne 2013-2014 permettra donc le redémarrage des activités agricoles et économiques. Les paysans seront ainsi en mesure de s' acquitter de la redevance eau de la campagne prochaine.
"Depuis plus de vingt ans, la ville de Tombouctou ne consomme que le riz produit localement et par reflexe, ses habitants n' aiment pas le riz importé", souligne le communiqué. D' ailleurs en temps normal, témoignent des habitants, Tombouctou ravitaille en riz les marchés de Gao, Mopti et même certaines localités du Burkina Faso.
Ce projet financé par la MINUSMA va donc sans doute sensiblement améliorer les conditions de vie des agriculteurs concernés et favoriser la réinsertion socioéconomique rapide dans la région.