Le directeur général du Port autonome de Dakar, Cheikh Kanté, accompagné d’une délégation, a effectué une mission à Bamako. Cette mission, qui entre dans le cadre de la redynamisation des activités de transit entre le Sénégal et le Mali, a été mise à profit pour échanger avec des opérateurs économiques malien. C’était le mardi 3 décembre 2013, au Grand hôtel de Bamako.
L’objectif principal des échanges était d’évaluer d’une part, les progrès enregistrés au niveau du port autonome de Dakar et recenser d’autre part, les difficultés persistantes ou nouvelles des opérateurs économique maliens en vue d’examiner et d’arrêter d’un commun accord les voies et moyens permettant de les corriger.
Depuis un certains temps, force est de constater qu’on assiste à une situation de bras de fer entre les opérateurs maliens et les responsables portuaires de Dakar sur le trafic routier inter Etat. Cette situation pose d’énormes difficultés aux responsables portuaires, aux clients et aux populations. C’est ainsi que pour améliorer les conditions de transport et de transit des marchandises à destination du Mali, le Directeur général du port autonome de Dakar, Cheikh Kanté, a rencontré les opérateurs économiques maliens afin d’examiner toutes les questions liées à la libre circulation des marchandises pour une meilleure performance commerciale. Ce cadre d’échanges a permis à ceux-ci de poser sans langue de bois les difficultés qu’ils rencontrent.
En ouvrant les travaux de cette rencontre, le président du Conseil malien des chargeurs (CMC), Ousmane Babalaye Daou a indiqué que la présence de la délégation du port autonome de Dakar témoigne de l’intérêt que le Port Autonome de Dakar accorde au renforcement des relations commerciales entre les deux pays, en particulier avec les opérateurs économiques maliens auxquels il ne cesse de renouveler sa confiance. Selon lui, ceci montre également l’engagement des autorités portuaires du Sénégal de s’orienter vers une nouvelle dynamique d’échange visant à exploiter pleinement toutes les possibilités commerciales qui existent entre les deux pays.
Ainsi, en dépit de leur détermination à se déployer progressivement sur le Port Autonome de Dakar, les opérateurs économiques malien ont soulevé plusieurs problèmes dans l’utilisation dudit Port et du corridor Sénégal-Mali. Il s’agit entre autres: de la lourdeur administrative des gestions des marchandises ; l’escorte et le taux de taxation des marchandises au niveau de la douane sénégalaise ; l’exploitation du corridor Sud (la route internationale) ; les tarifications du système de pesage tant au Mali qu’au Sénégal et enfin les contours liés au Trafic routier inter Etat (Trie) unique.
Après avoir recensé diverse préoccupations des opérateurs économiques maliens, du reste, la délégation a reconnu être consciente de certains problèmes posés et avait même déjà pris des mesures pour en corriger. C’est ainsi que le premier responsable du port autonome de Dakar, Cheikh Kanté s’engage à s’employer auprès des autorités concernées du Sénégal afin de répondre aux préoccupations des opérateurs économiques maliens. Et d’ajouter : «La communauté portuaire du Sénégal, résolument engagée dans la voie de l’intégration sous-régionale si chère à nos dirigeants, s’emploie vigoureusement à répondre véritablement et chaque jour davantage aux préoccupations des opérateurs économiques maliens. Car une entreprise n’existe que s’il y a des clients. Nous voulons vous fidéliser afin d’avoir un partenariat gagnant-gagnant et que les prestataires maliens se sentent à laisse». En outre, il dira que les 90 % des problèmes évoqués sont des externalités des institutions qui tournant autours du port mais, que le port a le devoir de prendre en compte pour la satisfaction du client.
Fidèle à sa tradition d’être toujours à l’écoute des doléances des opérateurs économiques maliens, le port autonome de Dakar a initié d’intenses actions pour annihiler les goulots d’étranglement qui entravent encore l’acheminement adéquat des marchandises en direction du Mali. Dans cette nouvelle dynamique, a dit Cheikh Kanté, de grands projets sont en cours d’exécution au port autonome de Dakar avec notamment : la création des entrepôts à Kaolack à travers lesquels les transporteurs maliens pourrons stationner leurs marchandises, et la construction d’un siège du port à Bamako avec un espace réservé gratuitement aux chargeurs maliens afin d’être connecté au port en temps réel.
Par ailleurs, notons que depuis son arrivée à la tête du port autonome de Dakar, le Directeur du port autonome de Dakar, Cheikh Kanté a entrepris une nouvelle vision appelé ‘’vision port 2023’’ qui a pour objectif fondamental de faire du port de Dakar le port le plus compétitif de la cote ouest africaine. Elle est basée sur trois dimensions notamment la performance, efficacité et la sécurité. A noter que la centralité de ces trois dimensions, selon Cheikh Kanté, tourne autour de la satisfaction du client, d’où son cheval de bataille se résume comme suit : «Un client satisfait fidélisé vaut sept fois moins cher qu’un nouveau client».
A noter qu’au mois de janvier 2014, le Directeur du port autonome de Dakar, Cheikh Kanté sera à Bamako accompagné de son Ministre de Tutelle à la rencontre des autorités maliennes pour non seulement renforcer les liens de partenariat d’affaires, mais aussi trouver des voies et moyens pour faciliter le trafics routiers entre le Mali et le Sénégal.
Faveurs exceptionnelles aux chargeurs maliens
Les Entrepôts Maliens au Sénégal Emase, ouverts en 1963, disposent, à ce jour, dans l’enceinte du port de Dakar, de commodités exceptionnelles : 17.000 m2 de terre-plein jouxtant les quais du môle 3, une priorité d’accostage au poste à quai 31-32 du môle 3, une parcelle de 20.000 m2 pour la construction et l’exploitation d’un entrepôt de coton, un réseau de 1270 ml de pipelines, un dépôt de karité de 978 m2 et un réseau ferroviaire, avec possibilités de chargement de trains blocs. La direction générale du PAD a, en outre, récemment mis à la disposition des Emase des superficies additionnelles: pour l’extension de leurs entrepôts exigée par le développement du trafic de coton.
Les avantages concédés à la partie malienne ne sont pas que techniques et infrastructurelles. Elles ont également un volant tarifaire particulièrement incitatif. Il s’agit entre autres d’abattement de 10% sur le loyer des hangars ; abattement de 50% sur les redevances embarquement / débarquement de marchandises ; exonération de la taxe sur la valeur ajoutée pour les prestations portuaires, délais de gratuité de 20 jours pour les marchandises diverses débarquées hors zone malienne et de 10 jours pour les véhicules ; tarification forfaitaires des conteneurs à la boite, abstraction faite du poids et de la nature des marchandises.