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Le 22 Septembre N° 285 du

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Hommage à Moussa Konaté : EH Moussa ?
Publié le jeudi 5 decembre 2013  |  Le 22 Septembre




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Toi aussi tu nous quittes ?
Tu nous quittes comme ça après ton exil littéraire pendant plus de quinze ans dans l’Hexagone ?
De toutes les façons moi je te vois et je t’entends comme si c’était hier au Figuier !
A présent les images que j’ai gardées de toi ;
Et ta voix timbrée quand tu causes, tes opinions souvent pessimistes par rapport aux affaires politiques ;
J’ai gardé de toi cette image d’un homme apparemment simple et réellement modeste n’affectionnant que la chemise et le pantalon.
J’ai gardé de toi cette image d’un écrivain ou plutôt d’un dramaturge frustré qui au lieu d’être sur scène a préféré se réfugier dans l’écriture (le cercle au féminin ; un appel de nuit ; l’or du diable…).
J’ai gardé de toi l’image d’un écrivain revanchard et froid.
J’ai gardé de toi l’image d’un homme aux multiples ambitions qui se résument en écriture.
Moussa tu n’es pas mort car tu as su marquer ton bref séjour par tes œuvres littéraires.
Moussa tu n’es pas mort car nous n’oublierons jamais ces cafés littéraires à travers ces festivals du livre.
Tu n’as pas vécu en vain même si tu laisses derrière toi des projets inachevés.
J’ai gardé de toi cette image d’un homme qui ne pouvait pas grossir parce que préoccupé par les soucis du « comment concilier cette vie d’écrivain qui ne peut être efficace que dans la solitude et cette vie avec les proches trop attachants qui me traitent souvent de fou ».
Nous te comprenons Moussa : comme beaucoup d’hommes ou de femmes à la plume, tu vivais en esprit.
Et ces gens-là ne meurent pas, ils se cachent.
Le BON DIEU trouve toujours une astuce pour les masquer à notre vue par la cause d’un accident ou d’une maladie.
S’il n’était pas interdit ou du moins malsain de consommer de la chair humaine, j’aurais demandé ma part de toi.
Afin que dans mes veines coule ce sang d’écrivain que tu fus.
J’ai gardé de toi une image d’un homme qui disait souvent : « Si je savais dessiner et peindre comme toi je ferai ceci … je ferai cela ! »
Et moi je me disais intérieurement : « Mais… c’est des tableaux, des paysages et des personnages mouvants que je vois quand je lis ses textes ! S’il peint en plus de ses écrits, il risque d’aller vivre dans la rue »

J’ai gardé de toi l’image d’un homme plein d’humour mais déçu quelque part parce que certaines choses ne se sont passées comme tu avais voulu.
J’ai gardé de toi une image d’un homme qui me donnait envie de traduire ses textes en bandes dessinées ou en films.

Moussa, est-ce vrai que je ne pourrai plus jamais te serrer la main comme j’ai l’habitude de le faire au Figuier en te regardant dans les yeux ? Ce regard qui me semblait un peu en retrait comme pour me dire que tu t’en allais pour toujours ?
Dans mon dernier mail d’il y a deux mois je te disais que je m’habituais maintenant à la disparition des proches suite à celle de ton neveu Malla. Je te demandais aussi d’acheter une parcelle aux alentours de Bamako afin de préparer ton retour au pays. Je ne te savais pas aussi mal en point. Et tu as préféré ne rien me dire pour ne pas me choquer par ta prochaine retraite.
De quelque nom qu’on te jugea, je sais que tu nous aimais et nous t’aimions en dépit de tes limites.

Oui tes limites car celui qui n’a pas de limites, c’est l’Eternel. Et il n y a que la mort qui n’a de sentiment pour personne : elle emporte qui elle veut, quand elle veut et de la manière qu’elle veut.
rateurs du Mali, de l’Afrique et de tous les pays à travers le monde te regrettent et prient pour que ton âme repose en paix.
Moussa, tu as tout mon pardon. Dors en paix, tu continueras à vivre en nous jusqu’au jour où chacun te rejoindra.
Qu’ALLAH le tout puissant t’accorde sa miséricorde !
Aly Zoromé illustrateur à Bamako

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