Combat contre la Mortalité maternelle, néonatale et infantile : Le défi des pratiques familiales essentielles : des gestes qui sauvent des vies s’imposent
La malnutrition, l’anémie, le paludisme, la diarrhée et infections respiratoires aiguës sont les principales causes de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans au Mali. Pour bouter ces maladies, d’énormes efforts viennent d’être consentis par le gouvernement et ses partenaires à travers l’organisation d’une caravane médiatique « Tous et Chacun ». Pour cette 3ème édition, Selingué, la commune de Baya dans la région de Sissako a abrité les premières activités.
Estimées à environ 24 mille habitants, les populations de Selingué ont réservé un accueil en fanfare aux caravaniers venus en nombre. C’est sous un soleil de plomb, à 14h30 minutes que la délégation a fait son entrée dans la commune de Baya. Les autorités locales accompagnées par la population de Selingué venus des 11 quartiers étaient sur la place publique toutes enchantées.
Les tam-tams résonnaient accompagnés de chants et danses du terroir « le sogonikou. Les jeunes filles de la troupe « Kangarie », encadrées par une vieille, dansaient avec en main de petites calebasses ornées de cauris. Les autorités administratives, communales, sanitaires, chefs coutumiers, religieux, les femmes et jeunes ainsi que les enfants, étaient mobilisés au tour de la problématique de la réduction de la mortalité maternelle néonatale et infantile.
Après les mots de bienvenus du chef de ville, du maire, qui tour à tour ont salué le choix de Selingué pour abriter les premières activités de la campagne de « Tous et Chacun » et affirmé leurs adhésions totales à la cause, il été question d’une causerie éducatives. Cette séance a été animée par des médecins du service pédiatrique et des sages-femmes de Selingué et ceux de Bamako. L’objectif de cette causerie éducative était de donner de bonnes informations à l’assistance sur l’importance de l’utilisation des services de santé, notamment la planification familiale, les soins pré et post-natals la nutrition, ainsi que la vaccination de routine.
Au cours de ce débat, les participants ont appris comment laver un nouveau-né, connaitre les signes cliniques de l’anémie chez un enfant, la gratuité de la prise en charge du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Ce sont entre autres questions auxquelles les personnes ressources ont donné des éléments de réponses.
M. Pierre Togo médecin, Mme Tall Awa Traoré et Mme Sidibé Aminata Oumar Touré, toutes sages-femmes ont tour à tour répondu aux interrogations des participants. Selon Mme Tall Awa Traoré, pour laver un nouveau-né, il faudra laver tout le corps d’abord et en suite laver sa tête afin d’éviter que le bébé attrape froid. « Il faut tout le temps l’habiller à chaud, car là où il est sorti, était chaud. Mme Tall a ainsi souligné qu’il faut toujours respecter la vaccination de routine que le bébé doit recevoir. Le docteur Pierre Togo dira que le palu provoque l’anémie et la malnutrition chez l’enfant. Celles-ci se caractérisent par une perte de poids et le bébé a tout le temps son corps chaud. Là, il faut faire une transfusion sanguine, a-t-il indiqué. Quant au traitement de la malnutrition ainsi que le paludisme chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, ils sont gratuits, a-t-il ajouté.
Pour Mme Sidibé Aminata Oumar Touré, les pratiques familiales essentielles peuvent sauver des vies. Elle a invité tout le monde à adopter ces pratiques pour que le combat de la mortalité maternelle, néonatale et infantile soit une réalité au Mali.
En plus du jeu organisé par la délégation « Tous et Chacun » de la population, un bureau du Club « Tous et Chacun » a été mis en place à Selingué. Il est composé de sept personnes dont la présidente est Sayon Traoré.
Yanfolila, qui fut la deuxième étape de la caravane « Tous et Chacun », les caravaniers ont eu droit à un accueil chaleureux depuis l’entrée du Wassoulou. Peuplé de 150 414 habitants, Yanfolila dispose de 18 aires de santé pour 35 sites ASC. Après avoir rendu une visite de courtoisie au chef de village ainsi qu’aux autorités administratives et locales, une partie de la délégation s’est rendue dans le village de Djéguenina, pour 3000 habitants. Ce village à travers son chef est bien engagé dans lutte pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Mais, malheureusement il est dépourvu de centre de santé et de maternité, chose qui a été déploré par le vieux Sambou Sidibé, chef de village de Djéguenina âgé de 85 ans. Les femmes enceintes sont obligées de parcourir 20 km pour se rendre à Yanfolila, pour des consultations prénatales et pour faire vacciner les enfants dans le cadre de la vaccination de routine. Seul, l’Agent de santé communautaire (ASC) est l’espoir des habitants de Djéguenina intervient dans la prévention du paludisme, la diarrhée, la malnutrition et la promotion de la planification familiale. Selon, M. Souleymane Doumbia, 150 enfants sont pris en charge par an, soit environ 30 par mois. Ainsi, en plus de Djéguenina, Souleymane Doumbia s’occupe de deux autres villages que sont, Baléna et Bougounila. Le nombre de femmes prises en charge par l’ASC en matière de la planification familiale s’élève à 20.
Au cours d’une causerie éducative, les bénéficiaires ont apprécié les bienfaits du planning familial. Car non seulement les enfants sont espacés, mais aussi, il permet à la femme de se récupérer. Les populations ont reçu des informations sur l’utilisation des services de consultations prénatale et postnatale, l’allaitement exclusif, le lavage des mains au savon, enregistrement des enfants à l’état civil, l’inscription des enfants à l’école. Ainsi, les populations ont manifesté leur adhésion à la cause.
De retour à Yanfolila ville, une soirée récréative a été organisée où ont eu lieu des jeux, sketches et séances de sensibilisation.