La procédure judiciaire enclenchée contre le meneur du coup d’état du 22 mars 2012, va certainement aboutir à une évolution rapide avec la découverte, mardi à Diago, (une dizaine de kilomètres de Kati) d’un charnier de 21 corps. Le charnier sécurisé (par des gendarmes avec leurs véhicules) dans ce champ à Diago situé à 10 km de Kati.
A la demande des familles des victimes, un mandat d’amener puis un mandat de dépôt ont été décernés le 27 novembre 2013 par le juge d’instruction du 2e cabinet du Tribunal de 1re instance de la Commune III, Yaya Karembé, contre le général Amadou Haya Sanogo pour complicité d’enlèvement, de séquestration et d’enlèvement dans l’affaire du contrecoup d’Etat du 30 avril 2012, date à laquelle, 21 bérets rouges ont été portés disparus.
Une semaine après la notification de ces charges contre le chef de l’ex-junte, aujourd’hui gardé à l’école de la gendarmerie Balla Koné de Faladié, le corps de 21 personnes ont été découverts à Diago, derrière les rails avant d’arriver à l’usine de fabrique de ciments. Dans cette bourgade, située à une dizaine de kilomètres de la ville garnison de Kati, les fouilles entreprises mardi ont permis d’aboutir à ce résultat tard dans la nuit. Hier mercredi, l’accès du site placé sous surveille était strictement interdit par des gendarmes qui ont été placés sur les lieux. Mais à partir des rails, une fosse qui semblait être remuée était visible. Et c’est là où les gendarmes et leurs véhicules étaient postés. « Dégagez d’ici », nous ont-ils lancé à plusieurs reprises lorsque notre équipe de reportage a voulu s’approcher d’eux. Pas donc de déclaration ici et la presse est déclarée persona non grata.
A Diago, impossible également d’obtenir quoi que ce soit des habitants. Ces derniers s’étant refusés à tout commentaire, sous prétexte qu’ils ne sont au courant de rien. Puisque, à distance la terre était apparemment remuée, tout semble indiquer que les corps ont été enlevés par les autorités compétentes.
Une source contactée au ministère de la Justice rapporte que le chef du département qui était mardi sur les lieux en compagnie du juge en charge du dossier est monté hier tôt chez le Premier ministre pour informations. Auprès de la même source apprend-on, il est possible que le garde des Sceaux fasse un communiqué pour la suite à donner à cette découverte macabre ou même organise un point de presse.
En tout état de cause, avec cette découverte de 21 corps à Diago, c’est des nouveaux éléments qui viennent d’être versés au dossier Sanogo. Et ils constituent de preuves compromettantes pour les suspects. La procédure judiciaire enclenchée contre le meneur du coup d’Etat du 22 mars 2012 connaîtra certainement une évolution rapide dans les jours à venir.