La Cour d’assises de Bamako a condamné, hier, mercredi 4 décembre, l’accusée Fatoumata Koné, une élève en classe de Terminale à 5 ans de prison avec sursis pour infanticide. Les faits se sont déroulés courant septembre 2011 à Koumantou.
La mise en cause, âgée de 21 ans aujourd’hui, a déclaré que sentant son accouchement imminent, elle s’est retiré dans la toilette familiale pour accoucher sans témoin ni assistance. Après, elle ramassa son nouveau-né qu’elle jeta dans la fosse de la toilette. Interpellée sur les faits, elle les a reconnu sans. En effet, a-t-elle expliqué, elle était enceinte par l’effet d’un certain Yaya Doumbia, étudiant domicilié à Bamako.
Fatoumata Koné pour atténuer la gravité de son acte, soutenait que pendant qu’elle était assisse sur la fosse, elle saignait abondamment. Après que tout est descendu dans la fosse, elle s’est couchée pendant une vingtaine de minute sur son pagne dans la toilette.
A son réveil, elle informa sa tante Sanata Togola qu’elle sentait des maux de ventre. Cette dernière l’accompagna à la maternité. Après consultation, il s’est avéré qu’elle avait déjà accouché. Aussitôt, le médecin-chef informa les gendarmes de Koumantou. A leur arrivée, ils ont cassé la fosse pour extraire le corps du nouveau-né sans vie aux fins de procéder à son inhumation.
Pour le ministère public, représenté par Idrissa Arizo Maïga, Avocat général à la Cour d’appel de Bamako, cette version des faits telle que décrite par l’accusée ne saurait résister à l’analyse en se sens que la volonté affichée de la future mère, était de faire disparaitre son nouveau-né. Cette volonté se traduit par son attitude qui a consisté à s’isoler pour accoucher dans la toilette sans l’assistance de personne. Cette démarche a abouti logiquement à l’infanticide.
En conséquence, il est constant tel qu’il ressort des pièces du dossier que Fatoumata Koné a jeté son nouveau-né dans la fosse de la toilette aussitôt après son accouchement causant ainsi la mort de celui-ci. Ces faits sont constitutifs du crime d’infanticide en application des dispositions de l’article 199 du code pénal qui stipule : « L’infanticide est le meurtre ou l’assassinat d’un enfant nouveau-né ». Avant de renchérir de la retenir dans les liens de l’accusation.
Son Conseil, Me Aliou Abdoulaye Touré n’est pas allé loin dans sa plaidoirie. Il a plutôt sollicité la clémence de la Cour pour qu’on accorde le bénéfice des circonstances atténuantes à sa cliente afin de lui donner une seconde chance.
La cour dans sa sagesse a reconnu coupable Fatoumata Koné tout en lui accordant le bénéfice des circonstances atténuantes. Elle a été condamnée à 5 ans d’emprisonnement avec sursis.