Ayant le don de s’attirer des foudres, le Général Sanogo, disons Monsieur Amadou Haya Sanogo, s’est de nouveau mis en spectacle dans un “one man show” via son téléphone portable, pour tenter de semer la confusion dans les esprits, avec le dessein inavoué d’ébranler la République. Malheureusement pour lui, sa "petite comédie" n’ébranla même pas une mouche, tant c’était pathétique, truffée de mensonges, en somme dénudée de tout sens !
C’est que le petit capitaine qui se prenait comme étant supérieur à Dieu Tout Puissant, sa petite phrase "quiconque osera… même si Dieu lui pardonnait, aura à faire à moi Sanogo..." en fait foi, n’avait pas encore compris, en tant que Général quatre étoiles, que le Maître de l’Univers l’avait lâché pour de bon.
Des temps forts de son règne d’après 22 mars 2012 au goût de "tolérance zéro" à sa résidence dorée de l’ex-base aérienne, en passant par ses escapades tout au long de la transition, le capitaine bombardé général de corps d’armée n’avait jamais eu du mal à se mettre dans les bras de Morphée, à faire ses bamboula comme "Alice au pays des merveilles", malgré les morts qu’il avait sur la conscience.
Au point que ses ouailles avaient fini par croire qu’il était un "Dieu", qu’il pouvait se permettre tout au propre comme au figuré. Comme par exemple organiser sa propre justice expéditive suite à la mutinerie du 30 septembre 2013, avec son lot d’exécutions sommaires et de disparitions, bien que le Mali ait signé son retour dans le concert des nations démocratiques… Comme par exemple narguer la justice malienne, avec son corollaire d’intimidation du magistrat instructeur Yaya Karambé et de la classe politique malienne.
Malheureusement, le réveil fut butal en cette matinée du mercredi 27 novembre 2013, quand tout un détachement de l’Armée débarqua chez lui pour le menotter et le trainer devant le juge Karambé. Le Général Sanogo aurait dû comprendre que c’était fini, que Dieu le Tout Puissant avait décidé de le lâcher à jamais.
Arrogant comme nul autre, il fut incapable de décrypter ce message divin, et c’est cela la seule explication de son message sonore diffusé sur les antennes de la radio "Niéta". Un message dans lequel il dépeint le Ministre Soumeylou Boubèye Maïga, et insulte l’intelligence du président IBK.
En effet, en tenant le Ministre Soumeylou Boubèye pour seul responsable de sa déchéance et qui aurait menti au président IBK, Sanogo affirme sans le savoir que IBK est un homme inintelligent, manipulable et corvéable à souhait ! Conséquence de cette sortie médiatique irréfléchie de Sanogo : interdiction formelle d’avoir des visiteurs pendant 10 jours.
L’homme n’avait pas encore fini de faire son show que les fantômes de ses victimes décident eux aussi de rompre le silence depuis la fosse commune dans laquelle ils ont été entassés et enfouis sous terre à Diago, à 5km de Kati.
En effet, d’une enquête menée de tout en bout par le juge de Karambé, et facilitée par les aveux des proches de Sanogo, le magistrat instructeur, en compagnie du Ministre de la Justice, a procédé tôt dans la matinée du mercredi 04 décembre 2013, à l’exhumation du charnier tant redouté. Et le compte semble être bon : 21 corps, correspondant aux 21 soldats béréts rouges disparus, auraient été retrouvés.
Fin de cavale donc pour le Général Sanogo ? A n’en pas douter ! Sauf qu’il n’est pas et ne sera pas seul dans sa descente aux enfers. D’autres membres influents de l’ex-junte seront sans doute inculpés dans les jours à venir.
Officiellement pas des noms, mais les Généraux Yamoussa Camara, Ibrahim Dahirou Dembélé, Abdoulaye Koumaré, les Colonels Diamou Kéita, Blonkoro Samaké… le Capitaine Amadou Konaré et certains sous-officiers de police auront du mal à se départir d’une probable inculpation. Waid and see alors !
Assane SY DOLO