Répondant au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui a critiqué mercredi à mots couverts la France, accusée de passivité, voire de complicité avec la rébellion, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a répliqué jeudi qu’il appartenait « au président malien d’agir » pour négocier avec les rebelles, précisant que la France n’avait « pas à s’en mêler ».
C’est désormais le tic au tac entre le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, et le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Une fois de plus, le premier a répliqué hier à IBK, qui a critiqué mercredi à mots couverts la France, accusée de passivité voire de complicité avec la rébellion.
« La France est intervenue, on peut dire qu’elle a sauvé le Mali », a dit à BFM-TV/RMC le chef de la diplomatie française, en référence à l’opération militaire lancée en janvier 2013 contre les islamistes armés qui occupaient le Nord du pays.
« Maintenant, c’est aux Maliens et singulièrement au président (malien) IBK d’agir. La France ne soutient aucun groupe. Il est normal que l’intégrité du territoire soit assurée et la France n’a pas à se mêler de cela », a insisté Laurent Fabius.
Cette déclaration survient au lendemain de propos du président, critiquant à mots couverts la France, accusée de passivité, voire de naïveté à l’égard de la rébellion touareg dans le Nord du pays.
Présent à Paris pour le sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’ouvre ce vendredi, le président malien s’en était pris à la « communauté internationale », accusée de l’obliger « à négocier sur notre sol avec des gens qui ont pris des armes contre l’Etat », dans un entretien au quotidien Le Monde.
Il faisait référence à la situation de Kidal, dans l’extrême nord-est du pays, qui échappe toujours au contrôle de l’Etat malien. Fief de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Kidal est aujourd’hui une zone de non-droit, en proie à l’anarchie et aux rivalités de groupes armés, en dépit de la présence de quelque 350 soldats français et d’environ 200 militaires de la Minusma, la force de l’ONU au Mali.
Y. C.