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Échec pour Ouaga II : victoire pour Bamako I
Publié le mercredi 11 juillet 2012   |  Info Matin




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A l'initiative du Front uni pour la démocratie et le république (FDR), farouchement opposé au putsch militaire du 22 mars 2012 qui a renversé le régime du général ATT, un groupe de Maliens, appartenant à la classe politique et à la société civile, s'est rendu dans la capitale du Burkina Faso, le 7 juillet dernier, pour y laver, pour une seconde fois, le linge sale de la grande famille malienne. Au contraire, d'autres, c'est-à-dire la grande majorité des acteurs politiques et des forces vives du pays, ont préféré rester dans la Cité des 3 caïmans, par dignité et patriotisme, pour renouer le fil du dialogue qui ne devrait même pas être rompu dès le départ si l'exacerbation des ego n'avait pas perturbé les sens de la raison et de la mesure chez les uns et les autres.

Ont officiellement répondu à la convocation de Ouaga II, selon le communiqué final diffusé à cette effet: l’Assemblée nationale ; le Haut conseil des collectivités territoriales ; les partis et formations politiques représentés ou non à l’Assemblée nationale (ADEMA/PASJ, URD, PARENA, PDES, UDD, UMAM, CNAS-FASO HERE, UFDDP, CODEM, PSP, URP, CR, PE); le Collectif des Ressortissants du Nord (COREN); la CAFO ; la FENACOF ; le Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace CEDEAO/Mali ; l’Alliance des femmes pour un Mali uni ; l’APDF ; la Maison de la Presse du Mali ; la centrale syndicale UNTM; et le Conseil national des jeunes.

Y ont été invités, mais ont décliné, notamment: COMPAM, MP 22, CSTM (centrale syndicale), CSM, le FMR, IBK 2012, l'ADR, COPADEM, RPDP, ARM, MTT, FRDP-Mali KO, CNACS-CNRDRE, JOGO NI MAYA, CAP-MALI, Personnes âgées, autorités religieuses (musulmans, catholiques et protestants), réseau des communicateurs traditionnels, etc.

A l'évidence, les absents étaient plus nombreux que les pèlerins de Ouaga qui n'aura finalement accouché que d'une souris politique avec l'objectif manqué du point n°2 de la feuille de route attribuée au FDR pour les besoins de la cause en ce qui concerne le choix du Premier ministre et du gouvernement : «Eu égard aux tâches prioritaires qui ont été assignées au gouvernement de transition et au regard du bilan et à la gestion de l’équipe de CMD, le FDR demande la nomination d’un nouveau PM et d’un gouvernement d’union nationale bénéficiant de la caution politique et sociale la plus large possible. Toutefois, le PM choisi devra répondre aux critères d’expérience et de compétence en matière de gestion d’État ; le choix du PM revient au Président de la transition en concertation avec la CEDEAO».

Aussi, pour rester fidèle à sa démarche au le même sujet, à savoir la formation du gouvernement d’union nationale, le FDR avait-il proposé «qu’en plus des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, que le gouvernement soit inclusif et le plus représentatif possible, incluant toutes les forces vives de la nation». D'où l'invite du FDR à toutes ces forces vives de la nation comme indiqué plus haut, après avoir cru naïvement que la mayonnaise de l’alliance avec la COPAM, sur le dos du PM, avait pris à la Maison des aînés de Bamako.

Mais, comme on peut s'en rendre compte, ce plat de résistance de la rencontre de Ouaga II, c'est-à-dire le débarquement du PM et de toute son équipe, a été insipide, inodore et sans saveur, au point de produire son effet contraire: la sympathie renouvelée des Maliens envers Cheikh Modibo DIARRA et les membres de son gouvernement, y compris parmi ceux qui ne sont pas forcément d'accord avec eux sur la gestion du pays et la manière dont cette équipe a été mise en place. Car, ils jugent Ouaga II comme une nouvelle humiliation du peuple malien dont l'image se trouve dégradée de la pire manière: une dignité bafouée, toute honte bue.

En cela, les partisans, anciens et nouveaux du PM, n'ont fait qu’appliquer les principes d'un proverbe bambara: Hamadi jo te a la, o te wèrè ci kun bô (une seule faute du berger peul en milieu sédentaire n'autorise pas à se laisser aller à l'excès pour lui ordonner de décamper avec son troupeau de vaches).

En tout cas, en refusant d'aller s'aplatir à Ouaga devant le Moro Naaba Blaise COMPAORE, le 7 juillet dernier, les Maliens, qui ont une fibre de fierté et de patriotisme, ont posé le premier acte de «l'émancipation» du peuple malien qui n'a cessé de courber l'échine depuis le 17 janvier 2012 avec l'occupation de la ville de Ménaka par les rebelles touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad, ndlr) avec leurs alliés islamistes radicaux.

En organisant, au contraire, des contre-sommets au Mali, certains groupes (meeting COPAM au stade Mamadou KONATE, conférence-débats de presse UM-RDA à la Maison de la presse, conférence de presse CSM au CICB, etc.) ont posé les fondements de la victoire de Bamako I, annonçant d'autres victoires plus éclatantes (Bamako II, Bamako III, etc.) dans les jours, semaines et mois à venir, à l'instar des concertations nationales en cours au bord du fleuve Djoliba, dans la cité des 3 caïmans.

En somme, Ouaga II a provoqué le déclic salvateur chez les Maliens soucieux de «prendre en main leur propre destin» au lieu de se laisser traiter en «grands enfants» par le reste du monde, à commencer par notre voisin du Burkina Faso et la CEDEAO dont les solutions «parachutées et alambiquées» ont compliqué davantage les choses que de permettre une sortie honorable de la grave crise que traverse notre pays.

Pour une fois, le FDR, qui tirait la CEDEAO par le bout du nez, s'est totalement planté, avant de mordre la poussière politique à Ouaga II qui lui restera en travers de la gorge. Victime sans doute de la maxime de l'homme d’État américain: «On peut tromper une partie du peuple une partie du temps, on peut tromper tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps».
A bon entendeur...

Pars Seydina Oumar DIARRA-SOD

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