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Le Républicain N° 4752 du 4/12/2013

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Forum des Organisations de la société civile / Exige le désarmement immédiat et sans condition des groupes armés
Publié le lundi 9 decembre 2013  |  Le Républicain


© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)


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Si des dispositions urgentes ne sont pas prises pour trouver une issue heureuse au dossier Kidal, il faut craindre des manifestations populaires à travers le pays dans les jours à venir. Au cours d’une conférence débat animée le 7 décembre 2013, dans la salle de conférence de la CCIM, l’option d’organiser des manifestations populaires simultanées à travers tout le pays, semble être la position qui a requis l’assentiment de bon nombre d’acteurs de la société civile, même s’il a été décidé de rencontrer les Responsables de la MINUSMA et le Premier ministre malien, pour comprendre ce qui se passe à Kidal.

« Le déploiement sans condition de l'armée malienne sur toute l'étendue du territoire, la poursuite des auteurs de crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis pendant la période de belligérance, le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et le respect de toutes les dispositions de la Constitution du Mali ». Telles sont aujourd’hui les exigences du Forum des organisations de la société civile du Mali (FOSC). Elles ont été présentées clairement par Mamoutou Diabaté, Président du FOSC, le 7 décembre 2013, lors d’une conférence débat organisée à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali.

La situation de Kidal commence à exaspérer les maliens. Apres les deux marches d’il y a deux semaine, c’est le tour du Forum des organisations de la société civile (FOSC) de monter au créneau. Lors d’une conférence débat sur le thème : « Kidal, une région ou l’Etat Malien n’est-il pas pris en otage ? », certains acteurs de la société civile malienne n’ont pas caché leur impatience de descendre dans la rue pour dénoncer la situation de Kidal. Dans sa communication introductive des débats, Mamoutou Diabaté, Président du FOSC, après avoir fait un rappel historique de la crise malienne, a indiqué qu’en Janvier 2012, suite à l’avancée fulgurante des djihadistes sur la région de Mopti, l’armée malienne appuyée par l’opération serval a chassé ces extrémistes et narcotrafiquants d’une autre époque des régions de Gao, Tombouctou et des localités occupées des régions de Mopti et Ségou. Cependant, il a estimé que « l’enthousiasme et le soutien à l’opération serval fut altéré par l’exception inexplicable constatée lors de la libération de Kidal pour laquelle seules la force serval et les troupes tchadiennes ont été les principaux acteurs ».

Selon lui, « cette approche différenciée incompréhensible a ouvert une brèche à travers laquelle s’est infiltré le MNLA déjà mourant avec armes et bagages ». Avant de rappeler que le gouvernement malien, prenant acte de cette situation, mais résolument engagé dans la recherche de la paix et la résolution de la crise a accepté de négocier et signer avec les groupes armés (MNLA, HCUA), le 18 Juin 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso, un accord dit « accord préliminaire aux élections présidentielles et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali ». Selon lui, « si la signature de cet accord a permis l’organisation des élections sur toute l’étendue du terroir, son application par les autorités légitimes et son respect par les groupes armés pose aujourd’hui de sérieux problèmes ».

Le MNLA et le HCUA ont oublié leurs engagements

Il a estimé que l’Etat malien animé d’une volonté du respect des accords signés a libéré les détenus, levé la poursuite judiciaire des responsables du MNLA et du HCUA, organisé les états généraux de la décentralisation et tenu les assises nationales sur les régions du Nord. En ce qui concerne les groupes armés, il dira qu’on constate que le MNLA et le HCUA semblent oublier leurs engagements. « Des comportements, faits et propos hostiles aux autorités sont monnaies courantes à Kidal », a-t-il déclaré.

Avant de rappeler la réticence des partisans du MNLA et du HCUA à la visite des ministres de la défense, de la réconciliation et du développement social et du président de la commission dialogue et réconciliation, l’enlèvement et l’assassinant des deux journalistes de RFI, l’envahissement de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Kidal par les femmes et les enfants au vue et au su de la MINUSMA et la force serval pour empêcher la visite du premier ministre. « Pour couronner tout cela, le déploiement de l’armée et de l’administration malienne à Kidal n’est pas encore effectif. Du reste, elles sont cantonnées; alors que les groupes armées ne sont ni cantonnés ni désarmés », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « cette situation inadmissible turlupine l’esprit de tous les Maliens ». Face a cela, le FOSC se pose plusieurs questions et souhaite avoir des réponses claires lors des rencontres qu’il a sollicités avec le Premier ministre malien et les responsables de la MINUSMA, avant d’entreprendre quoique ce soit.


Mais, d’ores et déjà, l’on peut être sûr que les responsables du FOSC n’auront pas des réponses satisfaisantes à leurs questions, si non le problème ne se poserait pas. Dans tous les cas, ils se posent quatre questions : Pour qu’elle raison le MNLA et le HCUA refusent le cantonnement de leur troupe? Pour quelle raison la MINUSMA et la force serval n’interviennent pas lors des visites officielles des autorités maliennes ? Pour quelle raison le déploiement de l’administration et l’armée malienne tarde t- il ? Et pourquoi l’armée malienne n’est-elle pas autorisée à assurer la sécurité à Kidal ?

Et, en attendant des réponses claires à ces questions, le FOSC exige le désarmement immédiat et sans condition des groupes armés, le déploiement sans condition de l'armée malienne sur toute l'étendue du territoire, la poursuite des auteurs de crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis pendant la période de belligérance, le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et le respect de toutes les dispositions de la Constitution du Mali. Après avoir rappelé à l’assistance que le FOSC soutient toute initiative de dialogue inter et intracommunautaire dans le respect des Droits Humains et des libertés, le Président les a inviter à réfléchir sur les actes à poser face à ces constats.
Ainsi, à tour de rôle, des leaders de la société civile sont intervenus. Adama Diakité, ancien Président du FOSC, a estimé que les autorités maliennes ont fait ce qu’elles peuvent. En se basant sur les récentes déclarations du Président IBK dans le journal Le Monde, il a exhorté les acteurs de la société civile à se mobiliser pour sauver le Mali.

« Aujourd’hui seule une mobilisation de la société civile malienne dans sa diversité pourra amener la communauté internationale, notamment la France à revoir ses copies sur Kidal », a-t-il déclaré. Pour sa part, Oumar Maiga, trésorier général de la Fédération malienne des tradi-thérapeutes, a estimé que la société civile malienne doit se mobiliser pour la libération de Kidal. « Il faut interpeller la France. Même s’il le faut, il faut porter plainte contre l’Etat français qui nous a piégés. Selon François Hollande, la France est venu nous aider pour libérer notre pays, mais aujourd’hui on comprend qu’elle est venue pour le diviser », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Tiemoko Souleymane Sangaré, Président du Groupe suivi budgétaire, a estimé qu’il est un peu tôt d’accuser un pays. Il a proposé qu’il faille orienter les actions vers le gouvernement malien, qui est le garant de la situation. Il a aussi proposé de mobiliser le maximum de maliens pour la cause de Kidal. Ibrahim Diallo de SECO-ONG a rappelé que le processus est en cour depuis un mois à travers l’initiative « NE TOUCHE PAS A MON KIDAL ». Selon lui, un certain nombre d’acteurs de la société civile sont arrivés à la conclusion qu’il faille aider le Gouvernement pour la résolution de la question de Kidal. « Nous avons installé des commissions de travail et au cas où, nous allons décider de marcher que le maximum de maliens se mobilisent à nos cotés pour dire non à la gestion du dossier Kidal. On accuse personne, mais nous voulons comprendre », a-t-il conclu.
Assane Koné

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