Inculpé la semaine dernière pour les violentes répressions qui ont coûté la vie à plusieurs militaires bérets rouges en avril 2012, le Général Amadou Haya Sanogo aura besoin d’un argumentaire bien solide pour se défaire… des faits qui lui sont reprochés. Du moins la découverte d’un charnier près du camp militaire de Kati où l’officier putschiste avait établi son centre de commandement, constitue une pièce maîtresse pour l’accusation. Son procès ne devrait pas tarder et les charges ne manqueront pas d’être lourdes.
D’ores et déjà, on peut dire que ces charges pourraient peser la mort de 21 bérets rouges dont les corps ont été retrouvés dans le charnier. Le capitaine bombardé Général 4 étoiles qui se croyait tout permis à Bamako entame désormais une descente aux enfers qui ne dit pas son nom. Triste sort que celui de cet homme qui voulait régner par les armes en piétinant tout sur son passage, y compris la justice de son pays.
Finalement, il ne doit s’en prendre qu’à lui-même, surtout à son orgueil démesuré. Mais au-delà de sa personne, c’est une bonne leçon que sa triste fin donne à tous ces hommes en treillis qui croient tuer, piller et violer impunément leurs propres compatriotes juste pour assouvir leur soif de pouvoir. Son inculpation tumultueuse hier et la découverte du charnier de Diago sont à l’honneur de l’Armée, mais aussi à celui de la justice malienne qui prouve ainsi son émancipation et son indépendance.
Et maintenant que le piège se referme sur Sanogo, il ne reste plus qu’à souhaiter que les choses s’accélèrent et qu’un procès se tienne rapidement pour situer véritablement les responsabilités. En tout cas, la mise à l’écart du "Capitaine de Kati" arrange bien le président malien.
En effet, l’homme qui était considéré, à raison comme un faiseur de roi sur les bords du Djoliba, commençait à devenir un colis encombrant pour IBK, celui-là même dont il a contribué à l’ascension au palais de Koulouba. Ainsi va la vie des faiseurs de roi!
Source: Fasozine du 05 décembre 2013