Tombouctou outragé ! Tombouctou brisé ! Tombouctou martyrisé ! Mais où s'arrêtera la folie obscurantiste qui cherche à priver l'Afrique de l'un de ses joyaux maliens ?
Ils y sont allés. Ils ont vu. Ils ont détruit. Tombouctou « la mystérieuse », qui avait échappé à de nombreux périls à travers les âges, est blessée au coeur. Depuis le 2 avril, au lendemain de la déroute de l'armée malienne face aux bandes armées du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), aux islamistes d'Ansar Eddine et aux salafistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), la « ville aux 333 saints » était en danger de mort.
Le 4 mai, les islamistes avaient donné la mesure de leur déraison en profanant, au nom d'une orthodoxie suspecte, la tombe de Cheikh Sidi Mahmoud Ben Amar, l'une des figures emblématiques de Tombouctou de la fin du XVe et du début du XVIe siècle. La population, outrée, avait bruyamment exprimé son indignation, contraignant les islamistes à un mea-culpa de circonstance. On les avait crus. On avait pensé, naïvement, que ces excités avaient, somme toute, un petit peu de bon sens. Las, le week-end du 30 juin, ils ont détruit sept autres des seize mausolées de la ville avant de saccager la porte sacrée de la mosquée Sidi-Yahia, le 2 juillet. ... suite de l'article sur Jeune Afrique