Dans la nuit du jeudi 5 décembre au vendredi 6 décembre, une nouvelle a attristé le monde entier. Il s’agit de la disparition de Nelson Mandela, ancien Président de la République Sud Africaine et, surtout, combattant infatigable de l’apartheid.
Madiba, comme l’appellent affectueusement ses compatriotes, est un homme presque vénéré dans son pays voire ailleurs parce qu’il est le meilleur de nous tous. Il l’est sur le double plan politique et moral. En effet, après 27 ans de prison (1963 – 1990) Mandela en est sorti sans perdre la moindre de ses convictions politiques. C’est ainsi qu’il a négocié et réussi la fin de la discrimination raciale, avec comme première conséquence politique le droit de vote pour les Noirs. Celui-ci sera suivi par les premières élections pluralistes non raciales du pays qui verront, sans grande surprise, l’élection de Nelson Mandela à la magistrature suprême de son pays le 9 mai 1994, une semaine après la tenue d’élections législatives historiques remportées par le Congrès national africain (CNA). Madiba forme un gouvernement d’union nationale au sein duquel on retrouve des membres du Parti national, dont De Klerk, qui est nommé deuxième-vice président.
Ce qui est étonnant : il a pardonné à ses bourreaux et demandé à son peuple d’excuser les Blancs qui leur ont fait subir toutes sortes d’humiliations. La Commission vérité, dialogue et réconciliation qu’il avait créée à cet effet a permis aux Noirs et aux Blancs de se pardonner, de se donner la main pour la reconstruction d’une nouvelle Afrique du Sud, multiraciale où l’homme avec « H » sera respecté.
Ce qui a encore surpris certains, c’est le fait d’abandonner volontairement le pouvoir qu’il aurait pu conserver jusqu’ la fin de ses jours, au moment où des leaders africains tripatouillent leurs Constitutions pour rester indéfiniment au pouvoir.
Mandela est le meilleur de nous tous parce que moralement il incarne la bonté, la probité, l’humanisme, l’amour de l’autre, le pardon.
Pour Mandela, toutes les races se valent, tous les hommes sont égaux, la couleur de la peau ne doit nullement créer une différence de supériorité ou d’infériorité. Telles ont été sa conduite et sa ligne politique, appréciées et soutenues par toutes les nations jusqu’à la fin de l’apartheid. La liberté et le bien-être social de ses compatriotes et de tous les peuples étaient sa préoccupation. Il a donné le maximum de lui-même pour cette lutte. Il revient aujourd’hui à tous ses héritiers de s’inspirer de sa conduite, de son combat afin de réussir ce qui reste à faire. Faire comme Mandela est difficile, mais à cœur vaillant rien d’impossible.