Un atelier national de révision de la politique nationale de santé et d’élaboration du plan stratégique cyber-santé et de la télémédecine s’est tenu hier au Centre de formations forestières de Tabacoro. Il s’agit de réduire les distances et améliorer l’accès des femmes et des enfants des communautés rurales à des services de santé de qualité dans le cadre d’une décentralisation repensée au service des populations maliennes, d’ici 2023.
Les acteurs de la santé étaient réunis hier au Centre forestier de Tabaccoro pour la révision de la politique nationale de santé et d’élaboration du plan stratégique cyber-santé et de la télémédecine. Un outil qui concoure à la réduction de la mortalité maternelle et infantile.
A l’ouverture des travaux, le directeur général de l’Agence national de télésanté et d’informatique médicale du Mali, Dr. Ousmane Ly, a salué l’organisation de la présente rencontre et d’indiquer que dans notre pays, chaque année, c’est des milliers d’enfants de moins de 5 ans meurent de maladies prévisibles telles que la pneumonie, la diarrhée et le paludisme. Et qu’un nombre de ces décès est dû à des causes indirectes entre autres les guerres et le VIH-Sida. Il a aussi déploré la perte cruelle des femmes en état de grossesse et lors de l’accouchement ou dans la première semaine postpartum. Pour la réduction de tous ses risques, et la prise en charge des doléances, il faut l’amélioration des stratégies intégrées et l’apport des innovations technologiques qui peuvent avoir un impact significatif au niveau communautaire, où l’accès au centre de santé est encore faible.
En matière de cyber-santé, Dr. Ly a rappelé les efforts consentis depuis 1996 par notre pays avec l’organisation de la première consultation entre la Faculté de médecine et l’Institut européen de télécommunication, le transfert d’images de radiologies entre des hôpitaux de la place, ainsi que l’opérationnalisation effective de la télémédecine rurale dans le Cscom de Dimbal, au pays Dogo, où le médecin chef s’était spécialisé à distance à l’épidémiologie avec l’Université de Bordeaux, sans quitter son poste.
A cet effet, il a expliqué que la stratégie cyber-santé nationale soutient le développement de la santé et renforce les résultats de santé. Et qu’elle joue également un rôle important dans la mise en œuvre des recommandations de Coia et dans l’atteinte des OMD, surtout pour ce qui concerne l’amélioration de la santé de la mère et l’enfant. Il a salué au terme de son allocution les efforts déployés par les partenaires techniques et financiers.
Le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies de l’information, Jean Marie Sangaré, s’est dit convaincu que l’utilisation de ces technologies est la meilleure voie à explorer pour améliorer la prise en charge des patients, renforcer les capacités des professionnels de santé et rendre disponible la bonne information aux autorités sanitaires afin d’assurer une prise de décision sur des bases factuelles.
Il a noté aussi qu’il y’a quelques années dans le cadre d’une expérimentation pilote, que la coopération néerlandaise avait mis en place dans le district sanitaire de Diola un système d’information essentielle sur le secteur de la santé pour les acteurs communaux (SIEC-S) dont l’objectif était de permettre aux représentants des conseils communaux et aux Asaco de suivre l’état de la santé publique, de dégager des priorités pour leur commune, de participer activement aux débats avec le ministère de la santé et de suivre les progrès des Cscom, de la micro planification, des contrats de performances, des conventions d’assistance mutuelle. Il a surtout déploré que ce projet soit resté à l’état pilote comme beaucoup d’autres projets.
Pour le ministre, tracer des orientations générales pour le développement des TIC dans la santé est un exercice exaltant et indispensable. Il a appelé à la définition de toutes les politiques, les stratégies et moyens adéquats pour parvenir à une généralisation de l’usage des réseaux TIC dans ce secteur. Et il a ajouté que la cyber-santé va permettre aux acteurs de la santé notamment les directeurs de service de santé, les techniciens de santé et autres spécialistes de la Santé d’obtenir en temps réel toutes les informations dont ils ont besoin pour leurs travaux ou pour leurs prises de décision.
Chaque responsable d’une circonscription, d’un établissement ou d‘un programme sanitaire doit pouvoir veiller à ce que toutes les données qui concernent l’entité dont il a la charge soient bien à jour et doit procéder à leur réactualisation au jour le jour, a indiqué le ministre.
Ousmane Daou