En 2011, le Mali a enregistré 9 883 accidents qui ont fait 16 619 victimes dont 16 210 blessés et 409 morts. Face à ce bilan aussi sinistre, l’association « Oui, pour une jeunesse noble au Mali » ou OPEN-Mali initie depuis quatre ans, en partenariat avec la Fondation Orange Mali, une session de formation de 100 jeunes aux techniques de premiers secours. L’édition 2012 de cette session de formation, a été lancée le 12 juillet 2012, à la caserne de la Protection civile de Sogoniko.
«Mohamed, Mahdje, Mamadou, Me Mbam Diatigui Diarra, Chéché Dramé, ils sont des centaines, des milliers à avoir trouvé la mort lors d’accidents de la route. Les cas de blessés graves sont également très importants, j’en prends pour preuve le cas récent du journaliste Daba Balla Keita du quotidien Nouvel Horizon pour qui l’Organisation des Jeunes reporters du Mali et l’ensemble de la presse se mobilise aujourd’hui ». C’est par cette phrase pathétique que Louis Cheick Sissoko, Président du bureau central d’OPEN-Mali, a introduit ses propos à la cérémonie de lancement de la 4ème session de formation de 100 de jeunes aux techniques de premiers secours. Il a rappelé que cela est désormais devenu une tradition pour OPEN-Mali. Selon lui, c’est depuis 4 ans que le ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile, à travers la Direction générale de la Protection civile, l’Association OPEN-Mali et la Fondation Orange-Mali, s’unissent afin de sensibiliser, former et faire de 100 jeunes élèves, étudiants et vendeurs de cartes des secouristes.
Cette formation, à son avis, vise à initier les jeunes des six communes du District de Bamako aux soins de premiers secours afin de leur permettre de faire face aux nombreux accidents de la route. « Nous espérons ainsi qu’ils pourront aider les services de la Protection civile en sécurisant les zones d’accident, en mettant les blessés en position latérale de sécurité, en arrêtant des hémorragies… », a-t-il déclaré. Pour sa part, Awa Traoré, représentante de la Fondation Orange-Mali, a souhaité que ces sessions de formation aboutissent au renforcement de la capacité des apprenants, afin qu’ils servent de relais entre l’accidenté et le service des urgences. Une prestation du Rappeur malien Penzy qui a dédié un chant aux accidents de la route a servi d’intermède musical, pour introduire l’intervention du contrôleur général de police Idrissa Kabola Cissouma, conseiller technique au ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile. Il a indiqué que le ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile, depuis de nombreuses années, mesure l’impact des accidents de la route sur la vie des milliers de familles inconsolables parce que ayant perdu un être cher.
« C’est pourquoi, au-delà des actions que nous menons nous mêmes au sein de notre Département, nous encourageons l’ensemble des initiatives pouvant permettre de réduire le nombre de morts et de blessés sur nos routes », a-t-il déclare. Selon lui, l’insuffisance d’équipements adéquats et le nombre important de la population qui ignore les techniques de premiers secours, sont les facteurs aggravants de certains accidents. Beaucoup de victimes auraient pu être sauvées des tragédies grâce à des gestes appliquées avant l’arrivée des secours. Malheureusement, les victimes restent sous les yeux d’un public assistant impuissamment à des scènes horribles, mais évitables.
Après avoir rappelé que l’Etat à lui seul ne peut pas tout faire, sans le concours de toutes les couches de la nation toute entière, il a indiqué que depuis 4 ans, la Direction générale de la protection civile accompagne OPEN-Mali, dans sa volonté d’initier un plus grand nombre de jeunes aux techniques de premiers secours. En sa qualité de chef de Cabinet du ministre délégué charge de la jeunesse et de la formation professionnelle, Paul Nana Boro, a lancé un appel afin que chaque malien puisse maitriser les techniques de premier secours. Pour qu’aucune vie ne soit perdue sur nos routes, faute d’ignorance de ces techniques salvatrices.