La proclamation des résultats du premier tour des élections législatives du 24 novembre, viennent de tomber, à travers l’arrêt N°2013-11/CC-EL du 07 décembre dernier de la Cour constitutionnelle. Un seul cas d’annulation retient aujourd’hui l’attention de l’opinion nationale, celui de Djenné où la Cour a invalidé plus de 6000 voix de l’Urd.
Tant attendus, les résultats définitifs du premier tour du scrutin législatif du 24 novembre dernier sont désormais connus. En effet, la Cour a statué sur les 85 requêtes déposées sur sa table par les différents partis politiques et autres listes de regroupements et d’indépendants. Dans sa lecture des différentes plaintes formulées, la Cour a tout simplement procédé à des rejets au motif que les requêtes n’étaient pas de nature à entacher le bon déroulement des opérations de vote.
À l’arrivée, toutes les tentatives ont été maintenues partout sauf à Djenné où les sages ont estimé que les requêtes introduites par Me Baber Gano, candidat du RPM à Djenné et non moins secrétaire aux questions juridiques du bureau politique national du parti d’IBK, ont été retenues par la Cour constitutionnelle. Les motifs évoqués par le plaignant sur les constats de l’huissier Siaka Traoré sont les suivants : achat de conscience et pré-vote. En clair, les requêtes tentent de faire croire que les 6000 voix annulées dans la circonscription électorales de Sofara et de Femaye ont été payées chacune en raison de 5000 Fcfa. Ensuite, que des votes ont eu lieu avant par la complicité des pauvres préfets et chefs de villages.
Le ridicule ne tuant pas, même dans le temple des sages, le ministère de l’Administration territoriale a enquêté auprès des préfets en question et, malgré leurs démentis formels, la Cour s’est entêtée à invalider les résultats de Sofara et de Femaye, pénalisant ainsi le liste Urd dont les deux candidats, Cheick Abdoul Kader Cissé et Habib Sofara, avaient été élus dès le premier selon les résultats du ministère de l’Administration territoriale. Avec 51, 26%, s’il vous plaît !
Ce qui est permis de douter de l’intime conviction des sages est l’argument qui a prévalu à leur prise de décision. La loi n’étant pas floue, les requêtes doivent normalement cibler des bureaux de vote avec des arguments précis. Mais annuler les résultats de deux circonscriptions avec les mêmes motifs et sur la base des témoignages des éléments reconnus comme étant responsables du RPM à Sofara, il y a visiblement un conflit d’intérêts.
Pis, après les opérations de vote, n’importe pouvait ramasser des bulletins de vote et copies de listes d’émergement jetés partout dans les sous-préfectures et préfectures. Aussi, quelle est la moralité des témoins cités dans la requête ? Leurs propos devraient-ils peser plus lourds que ceux des préfets ?
Le second tour à Djenné se jouera jusqu’au bout avec un œil bien braqué vers la Cour constitutionnelle, pour que le ministre Téréta, non moins secrétaire général du RPM accompagné de Nancouma Keïta, vice-président, ne rendent une visite de courtoisie aux sages aux fins de tripatouiller les résultats comme l’indiquent certaines sources lors de la proclamation des résultats du premier tour.