Bamako - Les stations de la radio et de la télévision publiques malienne à Kidal (nord-est), dont les locaux ont été occupés pendant plusieurs mois par des rebelles touareg, ont recommencé à émettre mercredi, a appris l'AFP auprès de leur direction.
"Merci à nos téléspectateurs et à nos auditeurs qui reçoivent à nouveau depuis quelques jours nos programmes à Kidal", a annoncé mercredi la radio-télévision malienne captée à Bamako.
Kidal est le fief de la rébellion du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
La direction de l'Office de radiotélévision du Mali (ORTM) a confirmé la reprise de ses émissions à Kidal et dans une partie de sa région, affirmant qu'une équipe "légère" de journalistes et de techniciens y avait été dépêchée.
"Pour le moment, ce sont seulement les émissions (à partir) de nos studios de Bamako qui sont diffusés à Kidal et dans sa région. Bientôt, nous aurons comme dans les autres régions un décrochage de quelques heures par jour, pour permettre la diffusion" d'émissions produites à Kidal, a indiqué le directeur général de l'ORTM, Bally Drissa Sissoko.
Les jihadistes qui ont occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012, et les rebelles touareg, un moment leurs alliés, avaient coupé ou détruit les émetteurs de l’ORTM dès que les trois régions du nord du Mali, Gao, Tombouctou et Kidal, étaient passées sous leur contrôle en mars 2012.
Peu après le début, en janvier, de l'intervention militaire française qui a chassé les jihadistes des grandes villes du nord du Mali, les émissions de l'ORTM avaient repris dans les régions de Tombouctou et de Gao.
A Kidal, des éléments du MNLA avaient occupé l'ORTM, la transformant, selon le gouvernement malien, en "radio Mille Collines", du nom de la radio rwandaise de sinistre mémoire qui, en 1994, avait appelé au génocide des Tutsis.
Les rebelles du MNLA avaient évacué la radio et le gouvernorat le 14 novembre.
Kidal est le fief des Touareg et de leur rébellion qui ne contrôle toutefois plus la ville, où deux journalistes français ont été enlevés et tués le 2 novembre et où les incidents sont réguliers.