La crise politico-militaire à laquelle le Mali est confrontée depuis janvier dernier constitue "une grave source de menace" pour la paix et la sécurité dans la région ouest-africaine, a rappelé, mercredi à Dakar, Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest.
"La situation au Mali, notamment celle qui prévaut dans le nord, constitue une source de grave menace pour le Mali d’abord, mais aussi pour l’Afrique de l’Ouest et dans l’international de manière globale", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse qu’il a animée avec d’autres chefs des missions de paix de l’ONU.
Des officiels de l’ONU à Dakar une conférence de presse conjointe pour faire le point sur les crises enregistrées dans des pays de la sous-région (Guinée-Bissau, Mali, Côte-d’Ivoire, Sierra Léone et Liberia).
"Au Mali, nous avons toujours de graves préoccupations, non seulement en raison du coup d’État, mais la rébellion qui sévit au nord et surtout les différents groupes terroristes qui sont armés. C’est vraiment préoccupant et des menaces pèsent sur le Sahel", a soutenu Saïd Djinnit.
Selon lui, les Nations unies sont disposées à soutenir les pays voisins du Mali dans leurs efforts de lutte contre le terrorisme. "Nous allons soutenir toutes les initiatives sous-régionales pour lutter contre les terroristes présents au nord du Mali", a dit le responsable de l’ONU, citant, "entre autres groupes terroristes Aqmi (Al Qu’aida au Maghreb islamique) et le Boko haram".
S’agissant des derniers incidents qui ont opposé lundi dernier des éléments de l’ex-junte malienne à des militaires loyalistes, le représentant du secrétaire général des Nations unies se dit préoccupé et menace de recourir à la force.
"Nous avons toujours privilégié le dialogue dans la recherche de solutions même avec la rébellion, mais en cas d’échec des négociations, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) envisage de recourir à une force armée", a souligné M. Djinnit, selon qui "la réflexion est déjà lancée pour un probable déploiement militaire au Mali".