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L’Essor N° 17576 du 11/12/2013

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Koro : Le secteur touristique broie du noir
Publié le jeudi 12 decembre 2013  |  L’Essor




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La double crise politico-sécuritaire a fortement affecté tous les secteurs de la vie économique. A Koro, le secteur du tourisme est incontestablement le plus affecté. Considéré comme la porte d’entrée du pays dogon, «produit phare» du tourisme malien, le cercle de Koro est traditionnellement une zone de transit des touristes.

Aujourd’hui, la crise touche sérieusement les acteurs directs et indirects du secteur du tourisme : hôteliers, gérants de campement, guides, transporteurs et agences de voyages, artisans, banques, vendeurs de produits alimentaires.

Un tour dans les établissements hôteliers de la ville (résidence Tempéré, auberge Anaye, hôtel Aventure, Campement hôtel…) confirme l’effondrement des chiffres d’affaires. L’ambiance y est morose. Certains hôteliers ne se souviennent même plus de la date du passage du dernier touriste. Les parkings des hôtels jadis encombrés de voitures, sont aujourd’hui vides et beaucoup de guides ont mis en vente leurs véhicules.

Si certains établissements hôteliers ont été contraints de réduire leur personnel, d’autres ont purement et simplement fermé. Souleymane Guiré dit Guide, président de l’association des guides touristiques du cercle, constate avec tristesse et désolation que le chômage s’installe. Car le tourisme, l’un des secteurs pourvoyeurs d’emplois, est en panne depuis deux ans.

Il évoque également une baisse significative des ressources financières des collectivités territoriales car les populations qui bénéficiaient des retombées du tourisme, éprouvent des difficultés à régler régulièrement taxes et impôts. Souleymane Guiré estime que les acteurs du secteur qui, jadis, ont contribué à vendre l’image du pays et à renflouer les caisses des collectivités et de l’Etat, sont aujourd’hui abandonnés à leur sort. Il rappelle l’espoir qu’avait suscité il y a 3 mois, la promesse faite par des ONG de venir en aide aux guides touristiques dans le cadre des appuis aux déplacés du Nord. Mais cet espoir s’est évanoui car la promesse n’a pas été concrétisée.

En 2010, il y avait cinq guides permanents à Koro, mais aujourd’hui à cause de la crise il ne reste qu’un seul. Les autres se sont repliés sur leurs villages d’origine pour se consacrer à l’agriculture.

Le programme « tourisme solidaire » qui profitait beaucoup aux communautés des cercles de Koro et Bankass par la construction d’infrastructures telles que les écoles, les centres de santé, le don de fournitures scolaires, l’aménagement des puits à grand diamètre, est aussi à l’arrêt.

La commune de Koro jumelée à celle de Quéven en France recevait de nombreux Quévinois. Depuis l’éclatement de la crise, aucune délégation de cette localité française n’est venue à Koro.

Ce jumelage, vieux de plus de dix ans, a permis à Koro de bénéficier de plus de 120 millions de Fcfa d’aide. L’économie locale était alimentée par le financement des projets de développement. Aujourd’hui, le jumelage bat de l’aile car les Français ne peuvent plus effectuer le voyage de Koro.

A l’OMATHO (Office malien du tourisme et de l’hôtellerie), les chiffres sont éloquents sur le marasme du secteur du tourisme à Koro. En 2010, le cercle a reçu 1864 touristes. En 2011, ils étaient encore 1014 à visiter la circonscription. Le chiffre de visiteurs chute à 358 en 2012 avant de dégringoler à 74 l’année suivante. Signalons que la collecte des données statistiques par le bureau du tourisme se fait à trois niveaux : à la frontière, dans les unités d’hébergement et au bureau de l’OMATHO.

Khabou Traoré de l’OMATHO compare le touriste à un oiseau sur une branche. Au moindre bruit, il s’envole. « C’est donc une activité très sensible. Le moindre problème de sécurité peut avoir des conséquences drastiques sur la fréquentation touristique », souligne-t-il.

La reprise de la saison touristique avait été annoncée pour ce mois de décembre. Mais le récent enlèvement et l’assassinat de journalistes de RFI à Kidal, vont retarder les choses. Les acteurs locaux et les services techniques ont, malheureusement pour eux, le temps de multiplier les ateliers d’échanges pour la recherche des solutions.

M. NIANGALY

AMAP-Koro

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