Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Gens
Article



 Titrologie



L’Essor N° 17576 du 11/12/2013

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Gens

Cheickna Sidi Mohamed : Le chef d’orchestre dépose définitivement sa baguette
Publié le jeudi 12 decembre 2013  |  L’Essor




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

C’est un guitariste hors pair et un vocaliste de talent que vient de perdre la musique malienne avec la disparition de Cheickna Sidi Mohamed. Il est décédé lundi à son domicile à Niamakoro, Bamako, à l’âge de 65 ans. Chef d’orchestre du Djaba régional de Tombouctou, il fut l’artisan du succès de cet orchestre lors des deux dernières éditions de la Biennale artistique et culturelle du Mali. En effet, ce groupe qui se perdait dans les profondeurs du classement en 2001 puis en 2005, a été poussé sur la 2ème marche du podium aussi bien à Kayes en 2008 qu’à Sikasso en 2010.

Né 1948 à Diré dans la région de Tombouctou, Cheickna s’est révélé très tôt comme un artiste talentueux. Il commença son apprentissage dans l’orchestre de Diré en 1962. Il est titularisé chanteur et guitariste alors qu’il fréquentait encore le second cycle, se souvient Mohamed Touré, ancien directeur régional de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture (DRJSAC) de Tombouctou. Cheickna évoluait en même temps avec les troupes de danse et de musique folklorique de Diré. Il démontra très tôt des aptitudes de leader. Ainsi dès 1964, il est recruté par le Mystère Jazz de Tombouctou. Parallèlement à sa carrière de artistique, Cheickna poursuit ses études en passant le Diplôme d’études fondamentales (DEF) en 1966 et le Certificat élémentaire d’aptitude pédagogique l’année suivante.

En 1968, lors d’un séjour à Bamako, il se lie d’amitié avec Baba Barry. Leur duo interprètera le tube « Ni taara Bamako ». Le chanteur et guitariste du Mystère Jazz passe en 1974 le Certificat d’aptitude pédagogique. La même année, son orchestre remporte le 1er prix du premier concours de Kibaru à Bamako. En 1976, il forme un flamboyant duo avec la cantatrice Fissa Maïga sur le morceau Watchi Bayiyé, un hymne à l’amour qui deviendra l’un des morceaux fétiches de Gao.

Il est intronisé en 1979 chanteur principal de l’orchestre régional de Tombouctou qui venait d’être créé. Cheickna Sidi assure la responsabilité de chef du Bureau régional des arts et lettres de Tombouctou. Puis il entame une carrière diplomatique à la représentation du Mali au Congo-Brazza. A son retour, il est élu à Bamako, secrétaire à l’organisation du bureau central de l’Union nationale des jeunes du Mali (UNJM). Il devient représentant du Mouvement panafricain de la jeunesse au Comité international préparatoire du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à Pyongyang en Corée du nord.

EN 1990, le fonctionnaire est affecté au Protocole de la République où il s’occupe des visites de nombreux chefs d’Etat dans notre pays jusqu’à sa retraite il y a trois ans.

Entretemps, l’artiste est peiné des mauvais résultats de l’orchestre de sa région natale, le Djaba de Tombouctou, lors de la Semaine artistique et culturelle de 2001 à Bamako et de la Biennale artistique et culturelle de Ségou en 2005. Il décide de renouer avec la scène. « Je suis touché par les mauvais résultats de mon orchestre », explique-t-il à Mohamed Touré, le DRJSAC. Il aimait beaucoup Tombouctou, témoigne notre interlocuteur qui, après un moment de réflexion, ajoute : « Je dirais qu’il adorait cette région ».

Cheickna Sidi Mohamed est Chevalier de l’ordre national du Mali depuis janvier 2011. Il est également détenteur de la médaille de reconnaissance de la Biennale artistique et culturelle de décembre 2008 à Kayes, de décembre 2010 à Sikasso. Il laisse derrière lui une veuve, cinq orphelins et de nombreux mélomanes affligés.

Y. DOUMBIA

 Commentaires