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Le Soir de Bamako N° 3955 du 11/12/2013

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MOUSSA BOUBACAR BAH, président de "SABATI 2012" : "L’Affaire Amadou Haya Sanogo est instrumentalisée à des fins politiques", "Que les Maliens ouvrent donc les yeux et qu’ils aillent voter"
Publié le jeudi 12 decembre 2013  |  Le Soir de Bamako


© aBamako.com par Dia
Législatives 2013 au Mali: Le Mouvement SABATI 2012 se forme
Bamako, le 29 Septembre 2013 au CICB. Le Mouvement SABATI 2012 a ouvert un atelier de formation à l`endroit de ses militants, sur le thème " Quel député pour un Mali nouveau ". La cérémonie a été présidée par son président , M. Moussa Boubacar BAH.


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“D’après les estimations que nous avons: le Rpm aura entre 30 à 40 députés; l’Adema entre 20 et 30 députés; le Cnid, entre 10 et 15 députés. Ces partis à eux seuls vont avoir au moins 80 députés et ils sont des alliés du président IBK, qui aura donc une majorité écrasante.”
Dans le cadre de la campagne du 2ème tour des législatives, nous avons rencontré le Président du Mouvement "Sabati 2012", M. Moussa Boubacar Bah. Si l’homme reste constant dans l’engagement de son Mouvement à assurer une majorité claire et nette au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, à l’Assemblée Nationale, nous avons constaté dans l’entretien qu’il a voulu nous accorder qu’il reste tout aussi déçu de certaines décisions de ce dernier. Comme par exemple celle relative à la levée des mandats d’arrêt contre les criminels du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla).

Du Président Ibk donc aux hommes politiques véreux qui tentent de manipuler l’opinion et de saper le moral des Maliens dans l’affaire Amadou Haya Sanogo à des fins purement politiques, en passant par ces autres illuminés qui voudraient que les leaders religieux restent dans les mosquées ou dans les églises sans aucune considération quelconque pour les questions d’intérêt national, tout le monde semble avoir sa petite dose de piques de la part du président de "Sabati 2012". Lisez plutôt.
Le Soir de Bamako : Le premier tour des législatives s’est tenu sur l’ensemble du territoire national, et "Sabati 2012" y était fortement impliqué. Quelle appréciation faites-vous des résultats de ce premier tour ?
Moussa Boubacar Bah : Pour ce qui concerne l’élection des députés, nous sommes depuis le départ dans une logique de soutenir les actions politiques du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, en lui donnant une majorité à l’Assemblée Nationale. Nous sommes toujours dans cette logique. Ce soutien n’est pas forcément pour nous une majorité au Rpm. Il s’agit plutôt de la faire, et à travers le Rpm, et à travers les autres partis alliés au président IBK, pour que le Mali puisse revivre dans la dignité. Vous constaterez donc que nous avons pratiquement soutenu tous les partis politiques, car "Sabati 2012" n’est pas là pour soutenir un seul parti.
Dans certaines localités, nous sommes avec le Cnid, la Codem, dans d’autres nous sommes avec l’Adema, le Rpm… Nous l’avons dit, notre mission n’est pas de conquérir et d’exercer le pouvoir. La conquête et l’exercice du pouvoir est du domaine des partis politiques et nous devons les aider à faire ce travail au risque de nous retrouver avec une démocratie de façade. C’est pourquoi tous les candidats de "Sabati 2012" sont dans des partis politiques.
Pas une seule alliance où on retrouve un candidat de "Sabati 2012" qui n’est pas au second tour, à part celle de la localité de Niono. Et toutes les listes soutenues par "Sabati 2012", sans qu’un élément de notre mouvement soit sur ces listes, sont au second tour, à part deux listes: une en commune II et une autre à Bla ! La majorité des listes soutenues par "Sabati 2012" sont des listes Rpm. C’est dire que nous sommes conformes avec notre logique, avec notre raison d’être, qui est de soutenir le Président Ibrahim Boubacar Kéita.
Le Soir de Bamako : Tantôt vous disiez qu’il n’est pas du rôle de "Sabati 2012" de conquérir et d’exercer le pouvoir. Pourtant nombreux sont nos compatriotes qui pensent que "Sabati 2012" et, au-delà, les musulmans du Mali sont trop impliqués en politique, toute chose qu’ils trouvent anormale. Que répondez-vous à cela ?

Moussa Boubacar Bah : Disons le net, nous ne sommes pas dans la politique. Par ailleurs, que veut-on dire par ces allégations ? Que tous ceux qui ont choisi l’islam comme religion ne doivent pas faire la politique ? Vous voyez que ce débat n’est pas intéressant, dans la mesure où le président IBK est un musulman, Soumaïla Cissé, Me Mountaga Tall, ils sont tous des musulmans ! Tous les candidats à la présidentielle étaient des musulmans. Est-ce que ceux-ci ne doivent pas faire la politique parce qu’ils sont musulmans ? Cela n’est pas possible ! Cela dit, est-ce que les structures musulmanes doivent faire la politique au nom de leur religion? Je pense que non.
La définition que moi je donne à la politique est la conquête et l’exercice du pouvoir. Aucune structure religieuse du Mali, encore moins "Sabati 2012", n’est dans cette logique. Ni le Haut Conseil Islamique (Hci), ni l’Église Catholique, ni l’Église Protestante n’est dans cette logique. Mais les religieux et les structures religieuses doivent-ils s’intéresser à des questions d’intérêt national, comme les élections, comme les lois qui sont votées à l’Assemblée Nationale, comme la crise du Nord… ? La réponse est oui, et nul ne peut contester cela. Car ce sont là des questions qui touchent toutes les sensibilités du pays. Et ce sont des questions de citoyenneté. Cette citoyenneté nous oblige à nous intéresser à tout ce qui concerne le Mali et les Maliens, et nous sommes prêts à assumer notre devoir et notre responsabilité dans toute chose relevant des questions d’intérêt national. Comme par exemple le choix des gens susceptibles de gouverner le Mali, car si ça ne va pas, c’est tous les Maliens qui en pâtissent.
Le Soir de Bamako : La campagne pour le second des législatifs est ouverte depuis le dimanche dernier. Quel appel avez-vous à lancer aux Maliens, et particulièrement aux militants de "Sabati 2012" ?
Moussa Boubacar Bah : L’appel que j’ai à lancer, c’est de demander à tous les Maliens, et particulièrement aux électeurs de Bamako, de sortir massivement le 15 décembre 2013, pour accomplir leur devoir de citoyen. Quant à nous à "Sabati 2012", notre mission c’est d’accompagner le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, pour la restauration de la paix et de l’entente au Mali, pour la construction du Mali.
Tous les démocrates et tous les républicains doivent se donner la main pour accorder la majorité au Président IBK à l’Assemblée Nationale. Nous demandons à nos militants de sortir massivement pour achever le travail commencé le 24 novembre dernier. "Sabati 2012" est là pour protéger les intérêts du Mali, pour protéger la démocratie malienne, et nous voulons que cela soit connu de tous.
Le Soir de Bamako : A vous entendre, le Président IBK aura sans doute la majorité à l’Assemblée Nationale ?
Moussa Boubacar Bah : Pas de doute, IBK aura sa majorité à l’Assemblée Nationale. Des indices sont là pour le prouver. Je pense d’après les estimations que nous avons que le Rpm aura entre 30 à 40 députés. Et l’Adema qui a décidé de soutenir publiquement le Président IBK est susceptible d’avoir entre 20 et 30 députés.
Le Cnid, un autre allié du président IBK, peut avoir entre 10 et 15 députés, c’est dire que ces partis à eux seuls vont sans doute caracoler au moins 80 députés, sans compter les autres alliés du président, tels que la Codem, Yèlèma, le Mpr, le Prd… de quoi conforter IBK d’une majorité écrasante. Cela nous n’en doutons pas du tout, encore moins que ces alliés vont soutenir les actions du président de la République, pour l’honneur du Mali, et pour le bonheur des Maliens.
Le Soir de Bamako : Un dernier mot ?
Moussa Boubacar Bah : Le dernier mot va à l’endroit du peuple malien. C’est vrai que nous traversons un moment très difficile. Il y a beaucoup de confusions et beaucoup d’incompréhensions par rapport à certains évènements récents. Comme par exemple l’arrestation du Général Amadou Haya Sanogo, qui est aujourd’hui instrumentalisée par certains acteurs politiques à des fins purement politiques. Les Maliens doivent être vigilants, ce problème n’a rien à voir avec la politique. C’est un problème judiciaire, c’est un problème de droit !
Laissons la justice faire son travail. Il faut renforcer la justice au Mali pour que nous ne retombions plus dans des anciennes pratiques, mais aussi pour bâtir ce pays. On ne peut prospérer dans l’injustice et l’impunité. C’est pourquoi nous demandons à ce que justice soit rendue dans le dossier du Nord du Mali aussi.
La situation du Nord agace les Maliens. Et je pense que les Maliens doivent sortir pour dire non à ce qui se passe dans cette partie du Mali. Et je le dis clairement, "Sabati 2012" est contre la levée des mandats d’arrêt contre les criminels du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla) qui ont égorgé d’une façon inhumaine les soldats maliens dans l’exercice de leur fonction. "Sabati 2012" va se battre pour que tous les criminels sous mandats d’arrêt soient arrêtés et jugés. Nous allons nous battre pour tous ceux d’entre eux, qui sont dans d’autres pays comme la France, le Burkina, soient extradés au Mali. Car nous sommes contre toutes formes d’impunité. Nous allons nous battre pour que la justice malienne soit renforcée et pour qu’elle rende aux Maliens ce dont ils ont en droit de s’attendre d’elle : la justice. Que les Maliens restent vigilants pour ne pas tomber dans le piège des politiciens pyromanes, qui ne veulent pas voir le Mali stabilisé.

Enfin, que tout le monde sorte le dimanche pour aller voter. Seul le vote utile va rendre au Mali sa dignité et sa grandeur !
Entretien réalisé par Assane SY DOLO


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