L’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) a abrité, le lundi 9 décembre 2013, la modeste mais très symbolique cérémonie en l’honneur du Dr Bakary Camara après sa brillante réussite au 16ème Concours d’Agrégation en Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) tenu à Brazzaville, en République du Congo. Un succès qui donne de l’Espoir à l’Enseignement supérieur
Placée sous la présidence du Recteur de l’USJPB, Pr Abdoulaye Diarra, la cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs enseignants et responsables administratifs de ladite université. L’occasion était bonne pour le Recteur de l’USJPB, Pr Abdoulaye Diarra, d’exprimer toute la fierté de la communauté universitaire, et au-delà, de la nation malienne, pour cet événement heureux. En effet, dans son allocution, le Recteur a souligné que « le Mali vient de remporter une victoire éclatante et historique à travers la consécration d’un de ses valeureux fils, il y a quelques jours seulement, au Grade de Professeur agrégé des Facultés de Droit lors du concours du Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES), tenu à Brazzaville, République du Congo ; je veux nommer le Docteur Bakary CAMARA ». Il a particulièrement insisté sur la portée de cette consécration pour l’Université : « Professeur CAMARA, votre brillante consécration confère à l’Université des Sciences Juridiques et Politiques, la plus grande structure de formation en droit du Mali, une place de choix dans notre système éducatif. Oui ! Votre exemple nous permet d’espérer, de croire et de rêver. Oui ! Avec votre succès, nous savons maintenant qu’au Mali nous pouvons. ». Enfin, le Recteur tout en félicitant le lauréat pour cet exploit inédit, lui a indiqué les défis et les attentes qui l’attendent : « Professeur agrégé des Universités de Droit, le courage, la détermination, le sens du travail bien fait, la volonté de servir votre pays dont vous avez constamment fait montre depuis la préparation de ce concours seront, j’en suis sûr le ferment de réussite pour tous les étudiants, les doctorants et tous les formateurs au sein de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako ; et ceci, dans le sens de la qualité et de l’excellence. Nous tirerons de votre succès un avantage certain tant sur les plans interne qu’externe ».
Pour sa part, le lauréat, Pr Bakary Camara a dit toute sa reconnaissance à l’endroit de ses collègues qui l’ont soutenu dans cette aventure. « C’est vous qui m’avez poussés à aller au concours. Cette victoire, c’est la vôtre. C’est pourquoi, je compte sur votre accompagnement pour assurer cette mission »a-t-il ainsi laissé entendre. De surcroit, il s’est dit très optimiste pour les années à venir notamment en ce qui concerne les prochains concours : « Au regard des thèses en préparation, et avec un peu d’encouragement et d’efforts, dans cinq ans, le Mali aura d’autres agrégés. ». L’occasion était ainsi bonne pour le premier agrégé en droit du Mali depuis la création du CAMES en 1972, de revenir sur ce prestigieux concours de la principale organisation africaine dédiée à la promotion de l’enseignement supérieur en Afrique. Il est important de noter que depuis la création de cette institution internationale, c’est le deuxième enseignant chercheur en Droit au Mali (la première candidature date de 1991) qui se présente au Concours d’Agrégation.
Aux dires du Pr Camara, l’accession au grade de Maître de Conférences du CAMES comporte deux voies : la voie courte et la voie longue. C’est la première qui consiste à un concours appelé « Concours d’Agrégation ». Au cours de ce concours, si le candidat réussi à passer les trois épreuves, il accède au grade de « Maître de Conférences Agrégé des Universités de Droit ». Les trois épreuves à franchir sont : l’épreuve des travaux (présentation et discussions sur la thèse et deux articles scientifiques publiés) qui aboutit à la sous-admissibilité, l’épreuve du commentaire de texte ou de documents (spécialité) qui aboutit à l’admissibilité et l’épreuve de leçon (spécialité) théorique qui aboutit à l’admission.
A noter que les épreuves se déroulent dans les matières des quatre sections du concours dans le domaine des Sciences juridiques et politiques à savoir le Droit Public, le Droit Privé, la Science Politique, l’Histoire des Institutions, Sciences Economiques et de Sciences de Gestion. Le Concours se prépare deux ans au moins à l’avance. Selon l’ancien texte de réglementation du Concours, après avoir été admissible, si le candidat échouait à la dernière épreuve, il accédait directement au grade de « Maître Assistant ». C’est pourquoi le Professeur CAMARA est devenu Maître Assistant après son échec à la troisième épreuve à la 15ème Session à Abidjan en 2011. Il était aussi possible pour le candidat de se présenter directement au Concours d’Agrégation sans publication d’article si la soutenance de sa thèse coïncidait à l’année du concours. Mais à partir de 2015, les candidats doivent d’abord accéder au grade de Maître Assistant du CAMES. Ce qui veut dire que le candidat devrait d’abord publier deux articles scientifiques (les articles ne devraient pas porter sur le même thème que la thèse de Doctorat) qu’il joindra à sa thèse de Doctorat pour postuler aux Comités Techniques Spécialisés (CTS) du CAMES pour accéder au grade de « Maître Assistant » avant de déposer sa candidature pour le Concours d’Agrégation prochain.
Quant à la seconde voie, elle permet d’accéder au grade de Maître Assistant (le candidat qui remplie les conditions d’ancienneté peut poser sa candidature dont le dossier est composé de la thèse de Doctorat et de deux articles. Cette candidature n’est recevable que si le candidat est inscrit au cours de la session se tenant avant le concours) ; de Maître de conférences après 5 ans d’ancienneté comme Maître Assistant et trois publications scientifiques validées par le Comité Technique spécialisé du CAMES qui se tient chaque année ; de Professeur Titulaire de Chaire après 5 ans d’ancienneté comme Maître de Conférences, cinq publications et une thèse encadrée seul ou en codirection soutenue effectivement. Il ne reste plus qu’à dire aux jeunes enseignants : A vos plumes ! Au Pr Camara : merci et bonne continuation