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Mali/Centrafrique: des opérations militaires très différentes, des risques élevés
Publié le jeudi 12 decembre 2013  |  AFP


© Autre presse par DR
Opération Serval: l`armée française au mali


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PARIS,- Opération de sécurisation plus que vraie action de guerre, l’intervention française Sangaris en Centrafrique se distingue de celle encore en cours au Mali, mais leurs objectifs sont proches et les risques tout aussi élevés.

- Différences d’échelle et d’effectifs : Au Mali, la France a engagé dans l’urgence plus de 4.500 soldats pour stopper l’avancée des jihadistes. En RCA, l’effectif français se limite
jusqu’à présent à 1.600 hommes, dont 1.200 à Bangui. François Hollande a assuré que la France n’irait pas au-delà, mais le niveau de forces dépendra au final du déroulement des opérations et des besoins sur le terrain.

- Des zones de combat peu comparables :

Durant l’opération Serval, les forces françaises ont combattu dans le désert du nord Mali par des températures extrêmes. L’immensité de la zone des combats a été l’un des principaux obstacles au déroulement de l’intervention. En Centrafrique, les soldats français opèrent pour l’instant en milieu urbain, dans Bangui, et devraient se déployer peu à peu vers l’est du pays, sur environ 300 km, où des milliers de villageois se sont réfugiés dans la brousse pour échapper aux exactions. Le Mali représente une superficie de deux fois et demie la France, la Centrafrique une fois et demie.

- Jihadistes au Sahel, miliciens en RCA : Début 2013, le noyau dur des jihadistes dans le nord du Mali était évalué à environ 2.000, sur un total de quelque 5.000 combattants. Des islamistes convaincus, membres de groupes radicaux, dont Aqmi, affilié à Al-Qaïda. En
RCA, les Français font face à des miliciens plus habitués à terroriser la population qu’à affronter une armée régulière. Selon la Défense, ils seraient de l’ordre de "3.000 à 8.000" à Bangui, mais leur nombre est très difficile à évaluer. Pour le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, l’opération en Centrafrique "est beaucoup plus difficile", "parce que l’identification de l’adversaire n’est pas simple". Difficile en effet de distinguer les ex-rebelles de la Séléka, musulmans, des anti-Balaka, chrétiens, qui se sont affrontés pendant des mois et se sont livrés aux pires exactions.

- Un Etat en perdition au Mali, l’anarchie en Centrafrique :
Mars 2012, un coup d’Etat militaire a lieu à Bamako. Mars 2013, la Séléka
prend le pouvoir à Bangui. Mais si l’Etat malien est alors en pleine
déconfiture, la RCA a carrément sombré dans l’anarchie. Les pillages, voire
les scènes de lynchage, se sont multipliées depuis le début de l’intervention
française, des violences auxquelles les Français n’ont guère été confrontés au
Sahel. Au Mali, Français et Européens ont dû reconstruire une armée, en
Centrafrique, il faudra la construire.

- Raids aériens au Mali, face-à-face en RCA :

Au Mali, l’opération débute par des raids massifs d’avions Rafale contre les colonnes jihadistes. Avant de vastes opérations de ratissage dans tout le Nord. A Bangui, les soldats français patrouillent à pied, de jour et de nuit, dans des quartiers livrés aux pillards et aux bandes armées. "Il n’y a pas de ligne de contact, pas de dispositif figé, l’action de l’armée doit changer en permanence", souligne l’état-major des armées. Pas de raids aériens non plus en RCA, où les accrochages - rares jusqu’à présent - ont lieu "à très courte
distance". Autre différence notoire, dans le nord du Mali les soldats français, comme la population, étaient sous la menace des "IED", ces engins explosifs qu’il leur fallait sans cesse détecter et désamorcer. En RCA, les bombes ne font pas encore partie de l’arsenal des miliciens.

- L’intervention en RCA tout aussi risquée :
Un pilote d’hélicoptère des Forces spéciales françaises avait été tué dès les premières heures de l’opération Serval. En Centrafrique, deux parachutistes sont morts lundi, au quatrième jour de Sangaris. Bangui, avec ses 1,2 million d’habitants, est une ville immense de 70 km2, que les 1.600 soldats français auront du mal à contrôler.

- La durée des opérations s’évalue à l’arrivée

François Hollande a parlé d’une opération "rapide" en Centrafrique. De quatre à six mois, selon la Défense, et autant pour se désengager. Le chef de l’Etat a depuis ajusté le tir, et l’intervention, a-t-il dit, "durera le temps que les forces africaines prennent le relais". La montée en puissance de ces forces, la Misca, dont l’efficacité est encore très faible, prendra du temps. Près d’un an après le début de l’opération au Mali, 2.800 soldats français
sont encore dans le pays, alors qu’un millier avait été envisagé.

- Des objectifs assez proches :
En Centrafrique, la France veut faire cesser les exactions contre les civils et rétablir le calme pour empêcher la déstabilisation de toute la région. Début 2013, elle est intervenue au Mali pour empêcher la zone sahélienne de devenir un sanctuaire jihadiste. Au Mali, la présidentielle a eu lieu dès le mois de juillet. En RCA, Paris souhaite des élections à l’automne 2014.

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