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IBK: Cent jours sur la colline de Koulouba
Publié le vendredi 13 decembre 2013  |  l’observateur paalga


© Présidence de CI par C I bou T
Audience du Président de la République Alassane OUATTARA accordée au président du Mali Ibrahim Boubacar Keita (IBK)
Jeudi 5 décembre. Paris (France). Le Président de la République Alassane OUATTARA a accordée une audience au président du MALI Ibrahim Boubacar Keita (IBK)


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Cent jours au pouvoir ? Insuffisant pour dresser le bilan, même très partiel, de celui qui est en charge de la gestion d’un Etat. Mais assez significatif pour prendre la mesure de la marque qu’un nouveau pouvoir voudrait imprimer dans la conduite des affaires de l’Etat.

Si bien qu’une fois ce cap symbolique atteint, c’est l’occasion pour les citoyens, les observateurs politiques et surtout les médias de faire l’état des lieux du projet de société dont le pouvoir en place est porteur.

Au Mali, le nouveau président élu, Ibrahim Boubacar Kéita, vient de passer ses cent jours au palais de Koulouba.
Une longue ascension au sommet de la Colline du pouvoir dans un contexte de crise sociopolitique sans précédent dans l’histoire politique du Mali : chaos institutionnel, guerre contre les groupes armés terroristes au Nord, précarité de la situation sécuritaire, Kidal, bastion du MNLA, le mouvement sécessionniste, qui refuse toujours d'entrer dans le giron de l’Etat central.
Sans compter la forte demande sociale en matière d’emplois, d’infrastructures scolaires, d’accès à la santé au logement et à l’eau potable dans un pays aux ressources très limitées.
Dans ces conditions, dire que la présidence d’IBK tient de la gageure relève d’un doux euphémisme. Au point que dans un de nos précédents éditos, nous affirmions que le nouvel impétrant était plus un homme à plaindre qu’à envier.

Que peut-on retenir de son action après un trimestre d’exercice de la charge suprême ?
Dans le domaine de la lutte contre l’insécurité au nord du pays, le pari est loin d’être gagné, même si l’espoir est permis. Certes la pieuvre islamique, qui a fait de la guerre asymétrique son cheval de bataille, continue de mener des actions sporadiques. Comme celle qui a coûté la vie le 2 novembre 2013 aux deux journalistes de RFI. Mais on est désormais loin de la période où elle massacrait à tour de tentacule.
C’est vrai que, même un tantinet améliorée, la situation actuelle dans le septentrion malien ne répond toujours pas aux attentes de l’opinion publique. Normal. Mais le combat contre AQMI et ses satellites, loin d’être une guerre éclair, requiert beaucoup de temps, de moyens matériels et logistiques, de ressources financières et humaines dont le Mali ne dispose toujours pas.

Sur le dossier Kidal, les choses semblent aussi piétiner. Au grand dam de nombre de compatriotes d’IBK, excédés par les multiples actes de bravade du MNLA à l’égard de l’autorité centrale. Alors que le gouvernement n’a cessé de se plier aux Accords de Ouagadougou. En témoignent la tenue des états généraux sur la décentralisation, la libération de prisonniers rebelles et la levée de mandats d’arrêt contre certains d’entre eux.
Le domaine prioritaire sur lequel le nouveau chef de l’Etat est attendu est celui de l’armée. Une armée longtemps gangrenée d’une part par la corruption et l’affairisme des supérieurs, et d’autre part par l’indiscipline et le manque de cohésion au sein des troupes. Le tout encroûté par les excès ostentatoires du général Sanogo, dont le comportement, aux antipodes de celui d’un officier digne de ce nom, menaçait la cohésion de l’institution militaire. Même si aujourd’hui le chef de l’ex-junte est aux arrêts, la réforme profonde de l’armée, nécessaire, se fait toujours attendre.

En ce qui concerne la moralisation de la vie publique, certes des efforts sont déjà faits, mais les résultats, là aussi se font toujours attendre. Principal acte significatif de la volonté du nouveau pouvoir de lutter contre la corruption, l’arrestation de six magistrats placés sous mandat de dépôt pour concussion.

S'agissant enfin des attentes sociales, comme l’amélioration des conditions de vie, et la lutte contre la vie chère, jusque-là aucune mesure politique significative n’a accompagné l’arrivée du président Kéita au pouvoir.

Comme on peut le constater, après cent jours de bail au palais de Koulouba, IBK n’est pas encore parvenu à faire bouger significativement les lignes. Le «bonheur des Maliens» n’opère toujours pas. Pouvait-il en être autrement dans un pays qui repart quasiment de zéro ?
Le chemin de la reconstruction a toujours été long et difficile. IBK a encore plusieurs années devant lui pour prouver ce dont il est capable. Alors, accordons-lui encore un autre état de grâce.

Alain Saint Robespierre

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