Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a rencontré mercredi la chancelière Angela Merkel. Au menu des discussions : les relations entre les deux pays et la difficile réconciliation nationale. Angela Merkel l’a rappelé : l’Allemagne a été le premier pays à reconnaître l’indépendance du Mali en 1960.
Aujourd’hui, la coopération entre les deux pays passe par un soutien financier: lors de la conférence des donateurs en mai à Bruxelles, Berlin a promis de débloquer 100 millions d’euros. Mais aussi par la formation de soldats dans le cadre de la mission européenne sur place, l’EUTM. Une aide qui dépend de la poursuite du processus de démocratisation, que la chancelière a tenu à saluer: « On constate que la justice et les lois ont désormais beaucoup de poids. Le leader des putschistes Sanogo a été arrêté, et ceux qui commettent des délits ou des crimes contre le pays doivent s’attendre à des sanctions juridiques équitables. Je crois que c’est très important pour la crédibilité du gouvernement mais aussi pour la confiance que lui accorde la population. » Des sanctions donc pour les combattants islamistes qui continuent de sévir et tout particulièrement dans le nord du pays. En début de semaine 19 d’entre eux ont été tués dans la région de Tombouctou :
« Les djihadistes se sont ancrés au Mali pendant des années, ont même quelques fois fondé des foyers, se sont mêlés à la population. Il est donc normal que des poches résiduelles subsistent. Mais elles sont en train elles aussi d’être nettoyées. »
Mais ce combat n’est qu’un des défis qui attend le gouvernement comme le rappelle Ibrahim Boubacar Keita :
« Il faut d’abord refonder un Etat, un Etat digne de ce nom, c’est la condition sine qua non de tout le reste. Ensuite au sortir d’une crise comme celle que nous avons connue, il est évident qu’il faut apaiser, il faut panser les plaies, il faut réconcilier. Il faut le faire, mais dans la justice et la vérité. »
La crise en Centrafrique s’est par ailleurs invitée dans les discussions et le président malien a salué l’intervention militaire française:
« Devant l’échec évident du régime de transition en RCA, devant la faiblesse des moyens dont dispose la MISCA, la force africaine en présence là-bas, il fallait faire quelque chose. C’est cela que François Hollande encore une fois a entrepris avec courage. »
De son côté, Angela Merkel a rappelé que l’Allemagne allait soutenir la MISCA avec un avion de transports qui assurera l’évacuation médicale.